Le pro du sac branché
Avec ses boucles grises, sa silhouette filiforme et son jean à motifs indiens, l’époux de la créatrice à succès Isabel Marant, Jérôme Dreyfuss ressemble à un gamin que tout amuse. Pour lui, une vie simple et cool est l’un des secrets de sa longévité professionnelle. Il crée des sacs plus durables mais aussi plus adaptés à la vie des femmes.
Un sac qui s’adapte à nos vies
Créer des sacs classiques chic, qui passent les années avec brio, c’est aussi une manière de favoriser la slow consommation, au final: « En fait, je cherche à rendre service à mes copines et, par extension, à toutes les femmes qui achètent mes sacs. Mon métier consiste à trouver des solutions. Mais ce ne sont pas les mêmes qu’il y a vingt ans, Mon modèle, quand j’ai débuté, c’était Catherine Deneuve : habillée d’un trench, avec une cigarette à la main qui hélait un taxi sur le bord d’un trottoir. Aujourd’hui, cette même femme trimballe son téléphone et un ordinateur. Peut-être même qu’elle se déplace à vélo et que son gamin est avec elle. Quand j’ai dessiné mon premier cabas, toutes mes copines avaient un sac pourri. Ma femme Isabel - qui était enceinte - n’avait pas franchement envie d’investir dans un truc bleu ou rose. J’ai donc créé un modèle cool et de bonne qualité adapté au quotidien des femmes modernes. Un sac doit contenir tout ce dont vous avez besoin, donc assurez-vous qu’il soit assez large et pratique pour ne pas entrer vos effets au chausse-pieds »
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Les compartiments et … une lampe de poche
Dans chaque sac du créateur parisien, on trouve plein de compartiments et une lampe de poche à l’intérieur. Mais comment cette idée lui est-elle venue ? « A l’époque, on venait d’acheter notre cabane dans la forêt. Quand on arrivait là-bas le vendredi soir, j’étais obligé d’allumer un briquet pour qu’Isabel trouve le trou de la serrure (à l’époque, on n’avait pas de lampe de poche sur notre téléphone). Tout ça avec notre fils dans les bras. Un jour, je me suis brûlé (il rit). Un peu plus tard, je me suis retrouvé dans un taxi à New York avec une copine un peu ivre. Pour trouver ce qu’elle cherchait au fond de son sac, elle a retourné son contenu sur la banquette. Là, c’était clair : il fallait que je glisse une lampe de poche dans mes sacs… »
Quand on sait le temps que passe une femme à chercher ses clés, son baume à lèvres ou son badge du bureau dans son sac, l’art du compartiment est essentiel dans la conception d’un sac. Espace pour les clés, compartiments, … Soyez exigeants.
Un sac plus léger
Un sac rempli peut parfois peser plus de huit kilos, et on trotte avec ce poids au bout du bras toute la journée… « Je devais aussi rendre mes sacs plus légers. Il y a vingt ans, toutes mes copines se mettaient au yoga. Elles se plaignaient d’avoir mal au dos. Quand les filles du bureau me faisaient sentir le poids de leur cabas, j’étais sidéré ! Je ne peux pas concevoir qu’un sac qui coûte 800 euros ne soit pas pensé jusque dans les moindres détails. Si, par exemple, j’y ajoute des franges, je fais en sorte qu’elles soient amovibles. L’été, ou en sortie, on peut craquer pour un sac à franges, mais peut-être que pour retourner au bureau en septembre, on a envie d’un peu plus de sobriété. »
Bref, un sac sobre, bien compartimenté et qui a la dimension de vos effets du quotidien, voilà le secret.
Retrouvez notre rencontre avec le créateur Jérome Dreyfuss dans votre So Soir ce samedi 26 février.
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