5 questions à Matthias Breschan, CEO de Rado

En juin dernier, lors d’un événement magique dans un jardin florentin, la marque suisse Rado dévoilait son nouveau partenariat avec l’association Grandi Giardini Italiani, qui gère le patrimoine des plus beaux jardins d’Italie.

PAR MAGALI EYLENBOSCH. PHOTOS D.R. |

Comment situez-vous Rado dans le paysage horloger ?
"En termes de prix, nous nous situons environ entre 1 000 et 4 000 €. Dans ce segment, il n’y a pas grand monde. Il n’y a aucune raison de monter ou de descendre nos prix. Par contre, nous essayons d’apporter la meilleure technologie possible pour nos créations. Certaines marques se sont distinguées dans le domaine des montres classiques ou dans celui des sportives. Ce qui fait la différence chez Rado, c’est l’utilisation et la maîtrise des matériaux. Si on regarde les soixantes dernières années, c’est de loin la marque qui a apporté le plus d’innovations dans le domaine des matériaux et du design dans l’horlogerie."

La céramique est un matériau magique ?

"Il faut avoir porté une montre en céramique pour se rendre compte à quel point c’est exceptionnel. C’est super-léger et antiallergique. La température de la montre s’aligne sur celle de la peau. C’est extrêmement confortable et surtout, ça ne bouge pas. Même après dix ou vingt ans, il n’y aura pas de rayures. C’est la raison pour laquelle ce matériau est utilisé dans des domaines de très haute technologie, comme celui de l’aérospatial ou le secteur médical."

La céramique est associée à votre ADN. Y a-t-il encore beaucoup de territoires à explorer dans ce domaine ?

"Il n’y a pas de limites ! Offrir quelque chose qui ne s’altère pas permet de délivrer un message émotionnel fort. La céramique offre de multiples possibilités et de très belles évolutions notamment au niveau des couleurs. Cette fois, nous avons présenté des modèles en céramique marron, bleue, verte, etc. Plus tard dans l’année, nous allons lancer une montre en céramique rose. Nous ne pouvions pas présenter ça il y a dix ans. À Bâle, nous avons aussi dévoilé un modèle en nitrure de silicium. C’est la prochaine génération de céramique. Ce matériau est plus léger et nous permet de régler le dernier problème existant qui est la fragilité en cas de choc. On espère ainsi obtenir quelque chose qui est dur comme la céramique, mais qui garde une certaine élasticité. Tout va donc encore beaucoup évoluer."

Autant d’originalité, est-ce payant dans le monde horloger ? La montre reste un objet très classique...
"Nous restons dans des palettes de couleurs assez sobres. Nous avions déjà fait des essais il y a quelques années avec le rose, le mauve ou le bleu pastel. Aujourd’hui, la tendance est de se référer à tout ce qui touche la nature. Et ce n’est pas Rado qui le dit, nous ne faisons que suivre l’évolution des centres d’intérêt. En effet, les gens font de plus en plus attention à ce qu’ils mangent, privilégient le bio. À l’école, on enseigne la protection de l’environnement aux enfants et on parle beaucoup du climat." 

"Naturellement, on se tourne donc vers les couleurs qui rappellent la nature et cette prise de conscience écologique. Pas seulement en horlogerie d’ailleurs. C’est aussi vrai dans les domaines de la mode ou des voitures. Chez BMW, ils ont sorti toute une gamme de voitures marron. Porter une montre dans les couleurs inspirées de notre environnement, c’est aussi une façon de délivrer un message. Et je pense que c’est un courant qui ne va pas être éphémère. C’est aussi pour ça que nous avons initié ce partenariat avec l’association Grandi Giardini Italiani."

À notre époque nous n’avons plus besoin de montres pour connaître l’heure. Est-ce aussi une façon de séduire les plus jeunes générations ?

"Aujourd’hui, plus personne n’achète une montre pour lire l’heure. Mais la montre reste l’accessoire numéro un, surtout pour les hommes qui ont moins de possibilités de pouvoir s’exprimer en matière d’accessoires."

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