Après les hôtels et les restaurants, un autre lieu veut proposer des zones "sans enfants"

Après les mariages, les hôtels, les restos et même le parc d'attraction Disney, voici le nouvel espace qui pourrait bientôt envisager des zones sans enfants pour respecter la quiétude des passagers, et déstresser les parents. 

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

Après les hôtels et les restaurants "adults only", doit-on s'attendre à voir de plus en plus d'espaces publics refuser les enfants ? Du côté des transports, l'idée semble faire son petit bout de chemin. Du moins si l'on en croit la décision de plusieurs compagnies aériennes de créer des zones "no-kids" dans leurs avions. C'est notamment le cas de la compagnie aérienne turco-néerlandaise Corendon, qui a fait le buzz l'été dernier en devenant le premier opérateur européen à proposer des espaces strictement réservés aux adultes. Certaines compagnies asiatiques telles qu'AirAsia X, Malaysia Airlines ou Scoot avaient déjà lancé la tendance il y a un moment.

Voici les comportements jugés les plus agaçants en avion :

Individualisme ou fin d'un tabou ?

Dans un article consacré à cette vague "no-kids", Le Monde s'interroge : montée de l'individualisme, technique marketing ou désir de longue date enfin décomplexé ? Un peu des trois sans doute. Il y a d'un côté une petite pincée d'entre-soi, une remise en question de la pédagogie positive insufflée par une nouvelle parentalité, mais aussi un marketing du "sans". Les maux de notre société se transforment ainsi en argument commercial, à l'image du "sans gluten", "sans sucre", "sans alcool"... 

De là à voir bientôt l'offre "sans-kids" devenir une proposition commerciale comme une autre ? Preuve de l'ampleur du phénomène, même le parc d'attractions pour enfants Disney s'y est mis, distinguant bien les zones avec et sans enfants. Sur le site Adultsonly.fr, on retrouve des centaines d'hôtels français, espagnols, italiens... qui ont fait le choix du "no kids". À tel point que les transports s'y mettent eux aussi. N'est-ce finalement pas l'endroit par excellence qui exacerbe les frustrations liées à l'Autre ? La preuve avec ce récent sondage réalisé par Newsweek avec l’institut Redfield and Wilton Strategies. 59% des répondants seraient favorables à l'instauration de zones sans enfants dans les trains et les avions. 27% seulement s'y opposent. Ces zones "adults only" seraient particulièrement sollicitées par les générations Z et les Alpha. 61% des 18-24 ans s'y disent favorables. Un chiffre qui grimpe jusqu'à 69% pour les 25-34 ans. 

Les transports se tâtent 

On peut pourtant aisément postuler que c'est cette dernière tranche d'âge qui risque de voyager avec de jeunes enfants. Les zones réservées aux enfants seraient-elles aussi une aubaine pour les parents ? Une façon de ne plus redouter que son marmot ne hurle tout le long d'un voyage de plusieurs heures en avion, ou ne shoote dans le siège du passager de devant durant tout le trajet en train. Les transporteurs ferroviaires ont peut-être trouvé la solution. Au lieu d'exclure les enfants de certaines zones, on installe les familles dans des espaces spécifiques. Certains TGV de la SNCF proposent des "Espace famille". Trenitalia met quant à lui à disposition des voitures Allegro et Silenzio. Une façon de proposer des places au calme où l'on ne parle pas et où l'on coupe son smartphone, sans forcément mentionner les enfants turbulents.

Une organisation légèrement plus compliquée à mettre en place en avion, ce qui explique peut-être la frilosité de certaines compagnies aériennes qui ont déclaré qu'elles n'avaient pas l'intention de rendre une partie de leurs avions interdite aux enfants. Interrogées par Nu, les compagnies TUI, KLM et Transavia ont affirmé qu'elles n'envisageaient pas de telles mesures. Bien qu'elles puissent vraisemblablement facturer une prime intéressante aux compartiments sans enfants, les compagnies craignent qu'on les taxe de discrimination. D'autant qu'il n'existe pas d'espace réservé aux adultes qui vous volent l'accoudoir, enlèvent leurs chaussures dans l'avion ou adoptent le manspreading en toute décontraction.   

Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.