Comment le pull de Noël est devenu « schlag », ultime tendance de la mode ?

Considéré comme ultra kitsch pendant des années, le pull de Noël est désormais un incontournable de notre garde-robe. Comment expliquer le succès de ce pull aux couleurs criardes ? Explication !

Par Anissa Hezzaz. Photos : D.R. |

Ce vendredi 16 décembre, nous célébrerons la journée du pull de Noël. Dans l’esprit collectif, cette journée a lieu chaque année le 21 décembre. En réalité, depuis 2011, elle se déroule le troisième vendredi du mois de décembre. Mais qu’on le célèbre à la bonne date ou la veille de Noël, le pull de Noël est désormais un classique à l’approche des fêtes. Si bien qu’on ne compte plus le nombre d’entreprises qui en ont fait une tradition dans leurs bureaux la dernière semaine de l’année. Porter un pull avec une tête de rennes, des gros flocons  ou un père Noël et des lumières qui clignotent dans tous les sens au bureau n’a plus rien de ringard, c’est même devenu le summum du cool. 

Récemment, la sortie du pull de Noël brandé Lidl a d’ailleurs fait le buzz : la marque de hard discount, connue pour ses coups marketings bien léchés, a vu son pull devenir out of stock en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Si bien que le pull en question, initialement vendu à 8,99 € se revend à trois fois son prix sur certaines plateformes.  La particularité de ce pull ? Un pull en acrylique, qui gratte, et qui affiche les couleurs criardes de l’enseigne. Rien de beau, mais pourtant à la pointe de la mode. C’est le principe même du schlag, l’ultime tendance mode, ou quand le moche devient le nouveau beau. Alors oui, les pulls de Noël sont moches, au même titre que les crocs et les joggings, pourtant aujourd’hui, ces pièces sont devenues les stars de notre dressing.  

Un phénomène révélateur des tensions entre classes sociales. C’est en tout cas l'analyse que fait Alice Pfeiffer dans Le goût du moche. Quand l’esthétique associée aux classes populaires rencontre les attentes bourgeoises de la mode, ça donne le « schlag ». Une tendance qui fait aussi penser au mouvement Y2K, cette résurrection un peu étrange du pire de la mode des années 2000. Pour d’autres, l’interprétation du schlag n’est pas tant à chercher dans une revanche des classes que dans une véritable way of life, une certaine éloge de la paresse. « Etre schlag », c’est être nonchalant, je-m’en-foutiste et parfois un peu nul et sale mais cela en toute complaisance. Cet hiver, on mise donc tout sur le kitsch et on sort son plus beau pull de Noël façon Bridget Jones.

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