Et si le manque de lumière ralentissait notre cerveau ?

Une étude de l’université de Michigan vient de démontrer que le fait de vivre dans des endroits trop sombres pouvait avoir des conséquences directes sur certaines facultés de notre cerveau.

Par Tiffany Sales. Photo : Pixabay. |

Que se passe-t-il lorsqu’on passe trop de temps dans des pièces peu ou pas éclairées ? Selon une étude américaine publiée dans la revue Hippocampus et relayée par ScienceDaily, évoluer dans des endroits où les lumières sont insuffisamment puissantes affecterait notre mémoire et notre capacité d’apprentissage.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de l’université de Michigan ont étudié une population de rats musqués, animaux diurnes qui vivent le jour et dorment la nuit. L’équipe a très rapidement découvert que les animaux soumis à des lumières de faible intensité ont vu baisser de 30 % la capacité de leur hippocampe, cette zone du cerveau assurant un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale. En effet, les rats sous-exposés se sont montrés moins performants dans ces domaines, et ce même concernant des tâches pour lesquelles ces derniers avaient reçu un entraînement.

Cela expliquerait entre autres, selon Antonio Nunez, un des auteurs de l’étude, pourquoi nous peinons à retrouver notre voiture dans un parking bondé après avoir passé plusieurs heures dans un centre commercial ou un cinéma.

Des dommages réversibles

A l’inverse, les rats ayant reçu suffisamment de lumière, c’est-à-dire à une intensité plus forte, ont eu tendance à faire des progrès par rapport à leur niveau habituel. Par ailleurs, les scientifiques ont tenté d’exposer à des lumières fortes les rats préalablement sous-exposés et ceux-ci ont retrouvé leurs capacités originelles. Les dommages d’un éclairage insuffisant seraient donc réversibles.

Selon les chercheurs, le manque d’intensité au niveau de l’éclairage aurait pour effet de ralentir la production d’orexine, un neurotransmetteur du cerveau situé dans l’hypothalamus. Notamment impliqué dans le maintien de l’éveil et l’inhibition du sommeil paradoxal.

Les scientifiques entendent par ailleurs déterminer si l’injection d’orexine pourrait remplacer l’exposition lumineuse. Si ces injections s’avèrent efficaces, elles pourraient par exemple permettre aux personnes malvoyantes ou aveugles de mieux développer de meilleures facultés de mémorisation et d’orientation dans l’espace.