Le « friluftsliv » : Les Norvégiens auraient-ils trouvé le secret du bonheur ?

Le moral dans les chaussettes en ce moment ? Pour combattre le blues de l'automne, les Norvégiens semblent posséder la méthode toute trouvée : le friluftsliv. Mais en quoi cela consiste au juste ?

Par Camille Vernin, Photo : Pexels |

Dans les pays scandinaves, bonheur rime souvent avec expressions à couper au couteau. Après le hygge danois et le lagom suédois, place au friluftsliv norvégien. Toutes ont en commun de proposer des solutions accessibles et anti-consuméristes au bonheur. Tout le monde peut s'y essayer, adopter l'habitude, et en ressentir les effets à long terme. Comme souvent, le plus difficile reste de s'y mettre.

Le “sisu”, la philosophie finlandaise pour accéder au bonheur et gagner en confiance :

Le friluftsliv ou l'appel de la nature

Mais qu'est-ce donc que le friluftsliv ? Non plus une philosophie basée sur l'équilibre et la mesure, ni une atmosphère chaleureuse de cocon, mais tout simplement une incitation à vivre au grand air. C'est ce que signifie d'ailleurs littéralement ce terme scandinave imprononçable. Plus qu'un simple précepte, il s'agit d'un réel mode de vie pour les Norvégiens. Loin de se montrer frileux face à la première goutte de pluie ou à un soudain écart de températures, ces derniers sortent en toute circonstance. Équipés pour l'occasion, ils se plaisent à passer leur vie dehors, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige. 

Le dramaturge Henrik Ibsen fut sans doute l'un des premiers à célébrer ce mode de vie dès la seconde moitié du XIXème siècle. Dans son poème intitulé "Sur les hauteurs", il déclare sa flamme à la nature norvégienne sauvage et au bien-être procuré par le contact avec les éléments. Notons que le pays est infiniment propice à ce genre de divertissements, grâce à ses paysages entre montagnes, glaciers, fjords et lacs. Avec cette toile de fond, on s'adonne volontiers à la randonnée, au camping sauvage, au ski de fond ou au pique-nique en plein air.

Un concept inculqué dès l'enfance

Au-delà du décor, il y a une éducation à la nature inculquée depuis le plus jeune âge en Norvège. Là-bas, dans la plupart des crèches, les enfants passent 80 % de leur temps à l’extérieur. En grandissant, ce précepte continue de leur être inculqué. Un tiers de l'éducation physique des étudiants doit se dérouler en contact avec la nature, tous doivent même passer plusieurs nuits dehors avant la fin de leurs études secondaires. À l’université, il existe même des diplômes de friluftsliv. Ce programme de l’université du Sud-Est de la Norvège permet ensuite de travailler dans le domaine du tourisme, de l’enseignement ou des activités en plein air. Et il attire chaque année de plus en plus de candidats. Une philosophie à exporter en Belgique ? Chez nous, la Brussels Outdoor School permet aux élèves d’avoir certains cours en extérieur.

Comment s'y mettre ?

Ce qui n'empêche pas de pratiquer le "friluftsliv" ailleurs, même lorsque l'on habite en ville. Interrogée par le Guardian, Bente Lier, secrétaire général de Norsk Friluftsliv (une organisation d’activités en plein air), affirme : "Vous n’avez pas besoin d’aller en pleine forêt, vous pouvez aller au parc. Vous n’avez pas besoin de marcher loin, ou vite ; l’essentiel c’est d’y être. Asseyez-vous sur un rocher, écoutez les oiseaux, regardez autour de vous et essayez de vous enraciner à nouveau". Il s'agit d'aller promener son chien, de boire son café sur son balcon le matin, de prendre un bain de forêt après le bureau ou de s'offrir une balade digestive dans le parc à côté de chez vous. Bref, zéro excuse. 

Ces astuces validées par la science peuvent augmenter votre bonheur en 5 minutes :

Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.