Les concerts sans smartphones: pour ou contre?

En Italie, une salle de spectacle turinoise a décidé de tenter une soirée de concert "No Phone". Si l’expérience se révèle concluante, elle sera reconduite, et même sans doute, suivie par d’autres salles. Et chez nous ?

Par Sigrid Descamps. Photo : Unsplash. |

A Turin, la salle de spectacles Hiroshima mon amour a décidé de tenter, le 7 novembre prochain, un concert sans smartphone. Pour sa direction, l'idée est de demander aux spectateurs de laisser leur smartphone au vestiaire afin de profiter pleinement du moment et de partager celui-ci en l’ayant vécu et en le racontant, au lieu de partager des photos et vidéos sur les réseaux sociaux. Si le concept fonctionne, le centre promet de réitérer l’expérience régulièrement. Et d’autres espaces culturels se déclarent prêts à le suivre. De quoi réjouir les artistes qui plaident pour le "No Phone" lors de leurs concerts (à noter que le nom de celui qui sera programmé le jour J à Turin n’a pas été dévoilé, histoire de maintenir le suspense le plus longtemps possible), mais aussi les spectateurs las de se dévisser le cou pour pouvoir apercevoir la scène entre les nombreux écrans levés à certains concerts.  

Et en Belgique ?

Si vous faites partie de ceux et celles qui pestent contre les armées d’écrans levées durant les concerts, il y a fort à parier qu’une telle initiative menée en Belgique vous séduirait. Mais qu’en pensent les responsables de salles de concert ? Nous avons posé la question à Fabrice Laurent, directeur de l’Eden et à Paul-Henri Wauters, directeur général du Botanique.

Pour le directeur du centre culturel carolorégien, l’espace turinois effectue là « un bon coup de communication » que lui, ne ferait pas. « A l’Eden, on essaie d’accompagner le changement et non de le freiner. L’utilisation du smartphone lors des concerts est intégrée dans notre stratégie de communication. On encourage le public s’il prend des photos à les partager sur les réseaux en utilisant notre hashtag. »

Même son de cloche chez son confrère bruxellois : « Je trouve bien que l'expérience du concert soit pleinement vécue, et si possible, sans smartphones et sans intrusions technologiques de divers ordres, mais je ne souhaite pas ajouter une interdiction à une autre, faute de quoi, nous vivrons dans un univers borné de règlements de tout ordre. Par contre, si un artiste nous prie de le demander gentiment, nous le ferons. »

A l’Eden, on laisse également les artistes libres de demander ou pas au public de ranger son smartphone : « Il arrive que certains demandent au public de ne pas filmer, mais ce n’est pas une exigence officielle. Je pense que cela dépend aussi du type d’artiste. La demande est pour moi plus cohérente de la part, par exemple, d’un groupe rock qui joue la carte vintage et donc anti-technologique. Ou dans le cadre d’une prestation intimiste. Car dans ce cas, un peu comme au théâtre, la luminosité des écrans pourrait gêner l’artiste, plus que le fait d’être filmé ou photographié. »

Et vous, que diriez-vous d’un concert sans smartphone ?

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