Les métiers de la mode : Sharon De Winter, make-up artist

Ils sont consultants, photographes, make-up artists ou scénographes. Ils opèrent dans les coulisses, mais leur présence aux côtés des designers et des marques est essentielle. Nous avons rencontré Sharon De Winter, une make-up artiste qui travaille dans l’ombre des défilés.

PAR MARIE HONNAY. PHOTOS D.R. |

Le métier en bref

Depuis dix ans, cette trentenaire perfectionniste crée des looks pour des shootings destinés à des magazines belges et internationaux (Vogue et Harper’s Bazaar, notamment) et des campagnes de pub. Elle collabore également avec des stars du métier (comme Peter Phillips, son mentor) sur des défilés (Dior, Dries van Noten...). Dans certains cas, sa mission implique un travail de création pure. Dans d’autres, Sharon s’inscrit dans un cadre prédéfini qui lui laisse moins de liberté, mais qui l’oblige à expérimenter de nouveaux gestes techniques.

Le point de départ

À 23 ans, Sharon, tout juste diplômée de House of Holland (une école de make-up basée à Amsterdam), décroche ses premiers contrats. Les quatre premières années, elle enchaîne les jobs non rémunérés pour se faire la main et agrandir son réseau. "Tout ce que j’ai obtenu comme avantages dans le milieu, c’est en bossant sans arrêt, en me remettant en question, en expérimentant sans cesse. Mes maquillages, je les vois comme de l’art. Comme un peintre, je mixe les produits et je teste des techniques. Plus c’est improbable, plus ça me fait progresser."

En pratique

"Lorsqu’il s’agit d’une séance photos pour un magazine, Sharon passe une ou deux heures sur un visage. Le travail commence en amont lorsqu’elle reçoit le premier briefing et le tableau d’inspiration de la styliste. "Je prépare mes looks à l’avance, mais une fois sur le lieu du shooting, il arrive que les filles aient mal dormi ou, quand elles sont très jeunes, qu’elles aient de l’acné. Les problèmes de ce genre, on ne les découvre qu’à la dernière minute. Il faut donc improviser. Sur un défilé, c’est différent. Tout va très vite. Sur base du briefing du chef de cabine (celui qui élabore le make-up du show, ndlr), la dizaine d’artistes présents en backstage réalise les mises en beauté. En général, on maquille plusieurs filles sur une petite trentaine de minutes. Tout est millimétré, tant en termes de résultat que de timing."

Son secret

Une passion sans borne pour l’expérimentation. "Mon obsession, c’est le teint que je cherche à sublimer par de nouveaux mélanges de textures. J’ai installé chez moi un atelier dans lequel je teste les nouvelles tendances et tous les produits du marché. Mon rêve ultime ? Décrocher un job de chef de cabine sur un défilé.