Les parents d'enfants mal élevés devront bientôt payer un supplément au restaurant

La question du comportement des enfants dans les restaurants suscite toujours beaucoup de réactions. Cette fois, un restaurant américain a trouvé une solution radicale pour obliger les parents à mieux contrôler l’attitude de leurs enfants. On en pense quoi ?

Ingrid Van Langhendonck, Photo : unsplash |

Nous vous avions déjà parlé de certains restaurants qui décident purement et simplement de fermer leurs portes aux enfants. Que ce soit en dessous de 10 ans, ou de 12 ans, certains décident donc de n’accepter que les enfants d’un certain âge afin d’éviter les débordements qui perturbent tout le service. Une décision qui, d’après les restaurateurs qui ont passés le pas, serait bénéfique non seulement pour le personnel, mais aussi pour les autres clients du restaurant. En effet, un enfant turbulent peut perturber plusieurs tables autour de lui et rendre le dîner infernal pour toute une salle de restaurant.

En vidéo: comment protéger les enfants des écrans?


Lorsque nous avions traité ce sujet, les réactions avaient été nombreuses, mais elle allaient majoritairement dans le sens de la décision des restaurateurs. En effet, les enfants turbulents dans les trains, les avions, les restaurants, et dont les parents se montrent incapables de les canaliser, peut agacer de plus en plus. Résultat: en l’absence de processus éducatif adapté, les entrepreneurs et prestataires de service prennent des mesures : ainsi certains avions sont désormais affrétés pour voyager sans enfants, certains hôtels sont réservés aux adultes, et même le Club Med dispose souvent aujourd’hui dans ses villages d’une piscine ‘Zen’ où les enfants ne sont pas les bienvenus, en plus de sa piscine 'Famille', ouverte à tous.

Est-on devenus aujourd’hui incapables d’éduquer les enfants ?

La question des limites de l’éducation trop permissive défendue par de nombreuses écoles et associations, ce courant d’éducation dite ‘positive’ ou ‘bienveillante’ semble montrer ses limites dans la sphère publique. Le respect et l'éducation doivent être rétablis selon des restaurateurs. Certains décident donc de faire comprendre aux parents qu'ils agissent mal en attaquant leur portefeuille. Et la solution trouvée par ce restaurant est assez radicale : elle vient des États-Unis, de Géorgie pour être exact, où le restaurant Toccoa Riverside a facturé un supplément de 50 dollars, soit environ 48 euros, à quelques clients parce que leurs enfants couraient dans la pièce et qu'ils ne pouvaient pas les gérer.

Une attitude qui a fait réagir les clients et les internautes, mais le restaurateur s’est défendu en disant que la mesure était très clairement annoncée sur le menu et que chacun était libre d'en tenir compte ou de prendre action. En effet, la carte indique clairement que les parents "incapables de se montrer de bons parents" payeront pour le repas ce forfait en supplément, un montant qui est tout de même assez conséquent et qui a évidemment fait un buzz important autour de cette adresse. Entre messages de soutien et insultes, le restaurateur tient bon.

Ce qu’on en pense 

Si la décision de certains restaurants de fermer leurs portes aux plus petits pour garantir la sérénité aux autres clients attablés semble être plutôt une bonne chose ; quand un restaurant demande aux parents de montrer patte blanche et de respecter autrui, on peut le comprendre, et finalement, un restaurateur peut décider de limiter sa clientèle comme il l'entend.

Néanmoins, cette mesure-ci dans son organisation nous semble contre-productive au final. Pourquoi ? D’abord, parce que c’est un comportement assez péremptoire de la part du restaurateur : au bout de combien de jérémiades ou de pleurs un enfant est-il considéré comme « mal éduqué » ? Dans quelles circonstances est-il turbulent ? Tout cela est perçu comme une sanction extrêmement jugeante et humiliante pour les parents. Nul doute que ceux qui auront à payer ce genre de supplément partiront du restaurant fâchés et ne feront pas une bonne publicité à l’établissement, même s’ils ont bien mangé. Or, il y a une règle d’or en restauration, c’est qu’un client mécontent fait beaucoup plus de bruit qu’un client satisfait. Et à ce titre, l’établissement risque d’en payer les pots cassés sur le long terme.

Sans compter qu’au final, le service, le personnel et les autres clients auront tout de même été perturbés par l’enfant turbulent et cela reste un service gâché : une double peine donc, dont personne ne sort satisfait. Voilà pourquoi, même si elle fait le buzz, cette mesure ne risque pas de se généraliser : les restaurateurs qui décident de ne plus avoir à gérer les enfants mal éduqués se contenteront simplement de ne plus les accepter, ce qui facilite la prise en charge de la clientèle et règle le problème sans confrontation directe.

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