Les sèche-mains seraient de véritables nids à microbes

Vous sortez des toilettes et allez aussitôt vous laver puis sécher les mains pour ne pas vous retrouver avec des milliers de microbes sur les mains. Mais saviez-vous qu’en les passant sous l'air chaud du sèche-mains électrique, vous faites en réalité pire que mieux ?

Par Tiffany Sales. Photos : DR. |

A l’heure où les autorités sanitaires nous incitent à laver nos mains plusieurs fois par jour pour éviter la prolifération de bactéries et donc, de tomber malade, Nichole Ward, une microbiologiste américaine vient émettre une réserve : il faudrait selon cette dernière, éviter les sèche-mains automatiques dont sont équipés la majorité des toilettes publiques.

Et pour cause, ces dispositifs ne nécessitant aucun contact physique pour être activés et semblant donc être pratiques pour éviter les bactéries, sont en réalité de véritables nids à microbes. Pour le démontrer, la jeune femme a placé une boîte de Petri, un petit récipient cylindrique utilisé en science, sous un sèche-mains de la marque Dyson durant trois minutes. Résultat, après avoir attendu quelques jours, de nombreux champignons, bactéries et autres moisissures sont apparues. 

« Ok les gars, vous êtes prêts à voir un truc incroyable ? », a-t-elle écrit sur son compte Facebook au dessus d’une image peu ragoutante, partagée près de 580.000 fois.

« Voici plusieurs souches de champignons potentiellement pathogènes et de bactéries qui se baladent sur vos mains alors que vous pensez qu’elles sont propres », a-t-elle indiqué après avoir écrit « N’UTILISEZ JAMAIS CES TRUCS pour vous sécher les mains ».

De son côté, la marque Dyson, se défend dans les colonnes du New York Times : « Nous sommes vraiment surpris par ce résultat, bien que la méthodologie employée soit incertaine. L’hygiène des sèche-mains Dyson a été prouvée par la recherche scientifique et sont utilisés en toute confiance dans les hôpitaux, le secteur agro-alimentaire et des entreprise du monde entier ».

Ce n’est pas la première fois que des scientifiques pointent du doigt les sèche-mains automatiques. En 2016, deux chercheurs britanniques ont révélé dans une étude publiée dans le Journal of Applied Microbiology que le sèche-mains à air pulsé génère plus de 20 fois plus de plaques virales qu’un sèche-mains à air chaud et plus de 190 fois qu’un essuie-mains en papier.

Une autre étude de l’université de Westminster a démontré que les essuie-mains en papier éliminent 90 % de l'humidité en 10 secondes, tandis que les séchoirs à air chaud laissent 53 % d'humidité après 40 secondes. Les serviettes à usage unique feraient en outre disparaître entre 51 % et 76 % des bactéries sur les doigts, tandis que le système électrique les augmenterait de 194 % ! 

Toutefois, le fait que les sèche-mains répandent ou non des agents pathogènes reste un sujet de controverse parmi les scientifiques. Certains affirment par ailleurs au New York Times que les germes en question ne seraient aucunement nocifs pour l’être humain. D'autres, restent également très sceptiques quant à la fiabilité du test réalisé par Nichole Ward.