Pourquoi la cérémonie des récompenses du cinéma français s’appelle les César ?

Les César, c'est ce vendredi 25 février au soir. L'occasion de s'interroger sur une question toute bête mais qui mérite d'être posée : pourquoi appelle-t-on les César ainsi ? Et d'où vient l'étrange trophée en forme de buche dorée qui fait tant rêver le cinéma français ? 

Par Camille Vernin, Photo : Belga |

Cette année aura lieu la 47e cérémonie des César. Ce vendredi 25 février en soirée, le public pourra admirer la crème de la crème du cinéma français. Présidée par le cinéaste Danièle Thompson et animée par Antoine de Caunes, la cérémonie se tiendra cette année dans la salle mythique de L'Olympia, à Paris, et non plus à Pleyel. Alors que l’édition précédente avait fait couler beaucoup d’encre, tout est à réinventer pour les César cette année. Mais, d’ailleurs, pourquoi dit-on César ? Et surtout pourquoi ne met-on jamais de « s » ?

La vidéo du jour : 

César Baldaccini

Tout simplement en raison du nom du sculpteur qui a façonné ces récompenses : César Baldaccini. L’artiste français décédé en 1998 était connu pour ses « compressions dirigées » qui deviendront sa véritable marque de fabrique. À l’aide d’une presse hydraulique, il compresse différents objets sous forme de parallélépipèdes, d’abord des petits formats avec du ruban de cuivre puis des tôles, jusqu’à s’attaquer à des voitures entières.

En 1975, un dénommé George Cravenne, qui n’est autre que l’homme à l’origine de l’Académie des arts et techniques du cinéma, fait appel à son ami pour lui demander une de ses fameuses compressions. La première version créée pour la cérémonie de 1976 ne ressemble cependant pas du tout à celle que l’on connaît aujourd’hui et avait plutôt des airs d’Oscar américain. Vu l’accueil mitigé, César livre un nouveau modèle l’année suivante, une compression d’ornementation de mobilier qui mesure 30 centimètres et pèse 3,7 kilos. Un modèle qui perdurera jusqu'à aujourd'hui.

Jamais de « s »

Le trophée porte donc désormais le nom de son créateur. En cinq lettres, court et percutant, il rappelle un autre prix célèbre, les Oscars. Il rend aussi indirectement hommage à la célèbre trilogie Cesar de Marcel Pagnol. D'ailleurs, on ne met jamais de « s » à César, pour éviter de rabaisser le patronyme du sculpteur au rang de nom commun.

Chaque année, 25 répliques de cette buche dorée et creuse sont produites à partir du modèle original dans la fonderie de Bocquel, en Normandie. Chaque trophée nécessite une quinzaine d’heures de travail aux artisans de l’atelier. Un processus de fabrication qui n’a pas bougé depuis 42 ans…

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