Un cercueil comme une oeuvre d'art, la tendance funéraire qui monte

Alors que nous célébrons nos défunts, voilà l'occasion de se tourner vers une tendance qui prend de plus en plus d'ampleur : un cercueil d'un autre genre. Aujourd'hui, on en trouve dans des matériaux inattendus et, surtout, qui permettent de colorer et personnaliser ce moment des derniers adieux. Décryptage.

Ingrid Van Langhendonck, Photo Unsplash |

Entre quatre planches

Jusqu’il y a peu, en Belgique, les choses étaient assez simples : on enterrait ses défunt dans un cercueil en bois. Et selon la somme dont vous disposiez au moment des obsèques, ce cercueil pouvait être du plus simple au plus chic, parfois en bois précieux ou laqué, orné de ciselures, ou de moulures, mais il s’agissait toujours au final d’une caisse en bois. Depuis 2019, la loi a changé en Wallonie. On peut désormais enterrer les défunts dans du carton ou de l’osier, car ce sont des matériaux naturels et biodégradables.

Autre alternative, le cercueil en feutre. La laine aussi est biodégradable et naturelle... Photo Unsplash

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Une alternative particulièrement écolo et esthétique: le cercueil en osier qui se présente comme un grand panier tressé : c’est nature, c’est léger, c'est magnifique une fois chargé de fleurs et cela change des quatre planches habituelles. Si le carton est un peu déprimant à première vue, c’est néanmoins un matériau bien meilleur marché, qui permet une plus grande diversité de forme et on pourra même imaginer qu’il soit personnalisé. Il est en effet possible qu’il soit imprimé coloré  ou disponible orné de motifs ou de peintures.

Le cercueil en carton, une alternative bon marché et personnalisable - Photo: Unsplash

Cela rappelle au final certains rituels funéraires de par le monde, ou les défunts rejoignent leur dernière demeure simplement enroulés dans un linceul de tissu. Au-delà de toutes les symboliques religieuses qu’on peut y associer, il est intéressant de constater que notre rituel funéraire se veut au final plus écologique, sans pour autant être négligé.

Un cercueil arty

Dans cet esprit, le spécialiste funéraire Dela vient d’initier un partenariat avec l’artiste liégeois Serge Nokin (alias Totem Tikis). Ensemble, ils proposent aux familles endeuillées de personnaliser les cercueils et les urnes funéraires de leurs proches avec des motifs artistiques originaux. L’artiste a déjà ainsi customisé des voitures ou des boutiques, mais la démarche de l’urne funéraire est pour le moins originale. C’est un objet que certaines familles conservent et l’idée de la personnaliser, avec des éléments propres au proche disparu, peut en faire un objet de mémoire singulier. Pour Dela, proposer la personnalisation et rendre moins triste, de manière artistique, le passage vers l’au-delà est une demande de nombreux Belges. L’artiste belge s’est inspiré des univers africains, amérindiens et océaniens pour personnaliser les cercueils et urnes funéraires.

L'artiste liégeois Serge Nokin couvre urnes et cercueils de dessin pop et colorés, pour dire adieu autrement.

On pourrait se demander pourquoi prendre autant de soin à choisir un cercueil qui au final, on le sait, va finir enterré et auquel nous n’aurons pas accès. Parfois simplement par hommage pour la personne décédée, par conviction écologique, ou parce que comme pour tous les rituels de la vie, certains veulent y insuffler une touche de beauté ou se montrer originaux. Et finalement pourquoi pas ?

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