Vacances à la montagne : pourra-t-on encore skier à l'avenir ?

Les stations de sports d’hiver battent leur plein en cette période de l’année, mais pour combien de temps encore ? Dans un contexte où le réchauffement climatique est au cœur des préoccupations, peut-on s'attendre à partir encore au ski à l’avenir ? Une nouvelle étude nous donne quelques éléments de réponse. 

Par Anissa Hezzaz. Photo de Alessio Soggetti sur Unsplash |

C’est le scénario le plus redouté des amoureux de la montagne et des skieurs : les stations de ski ont-elles encore un avenir dans une planète en surchauffe ? Ces dernières décennies, on ne peut qu’en faire le triste constat : d’année en année, des stations de ski se voient obligées de fermer faute de neige. Quand la neige finit par tomber, ce n’est plus dans les périodes attendues : résultat, les saisons de ski sont plus courtes et les chutes de neige sont moins abondantes, ce qui peut rendre l'activité plus difficile et moins attractive. Pour endiguer ce problème, certaines stations ont recours à l'enneigement artificiel, car le ski n’est pas seulement l’apanage des skieurs, mais c’est un réel enjeu économique : avec un chiffre d'affaires total estimé à 30 milliards d'euros en Europe et 120.000 emplois dépendant directement et indirectement de l'économie du ski rien qu'en France, le ski est un vecteur capital de notre économie.

En vidéo, découvrez pourquoi les Belges hésitaient à réserver leur vacances au ski cette année :

Le ski, un sport en voie de dispartion

Le problème : pour faire perdurer cette activité, on utilise des canons à neige artificielle ou on pratique le snowfarming, soit une méthode qui consiste à stocker la neige d’une saison à l’autre et à la déployer quand on souhaite ouvrir une piste. Et si certains considèrent cette méthode comme moins énergivore que les méthodes traditionnelles, il n’en reste pas moins qu’il faut  parvenir à stocker cette neige et la conserver. Tandis que le réchauffement climatique ne cesse de menacer les vacances au ski, le phénomène de skischam s'amplifie et les stations tentent tant bien que mal de s’adapter, quitte à user de tous les moyens pour attirer encore du monde...Avec +2°C de réchauffement selon le dernier rapport du GIEC, des experts de l’université de Grenoble estiment que 53 % des stations de ski d’Europe manqueront de neige d’ici 2050. Et si ce réchauffement monte à 4°C, ce serait la fin de la quasi-totalité des stations.

Les vacances à la montagne en péril ?

Un article paru dans le journal The Cryosphere a analysé le cas des Alpes françaises en considérant le scénario le plus pessimiste, soit celui qui nous mènerait d’ici 2100 à un réchauffement de l’ordre de 4,3°C. “Sur 100 ans, l'occurrence des chutes de neige extrêmes devrait augmenter à des altitudes supérieures à 3 300 mètres. Alors que les altitudes inférieures à 2 400 mètres devraient la voir reculer. Encore les deux, les chutes de neige extrêmes seront plus importantes en moyenne jusqu'à un réchauffement de +3 °C. Mais moins au-delà.”, résume la revue Futura Sciences. Cette nouvelle étude met donc en lumière que si le changement climatique n’épargne aucunes stations, tous les massifs de montagne ne sont pas touchés avec la même intensité, ni avec la même vitesse. Une chose est sûre en revanche, avec un réchauffement planétaire à +4°C, le climat laissera peu de marges d’adaptation aux stations de sports d’hiver. 

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