Agnès Varda en six films clés

Seule réalisatrice de la Nouvelle Vague française, Agnès Varda était également la seule femme cinéaste à avoir reçu un Oscar d'honneur en 2017. Sa filmographie compte une douzaine de longs métrages et une vingtaine de documentaires.

PAR AFP. Photos : D.R. |

"Cleo de 5 a 7" (1962)

Cette deambulation dans Paris d'une jeune chanteuse affolee par la peur du cancer qui attend des resultats medicaux et d'un soldat enrole malgre lui dans la guerre d'Algerie est l'un des films les plus acclames de la Nouvelle Vague. Lorsqu'Agnes Varda le realise, elle a 34 ans. Elle demande a Michel Legrand de composer les melodies et ecrit elle-meme les paroles interpretees par la blonde et sculpturale Corinne Marchand.

"Sans toit ni loi" (1985)

Une jeune fille est trouvee morte de froid. La camera va s'attacher a Mona, raconter les dernieres semaines de son errance, ses rencontres, sa survie, malgre la faim, la soif, et le froid. Sandrine Bonnaire a 18 ans lorsqu'elle accepte ce role de rebelle paumee. Elle apparait sur l'ecran sans aucune coquetterie. Le film obtient le Lion d'or au festival de Venise de 1985 et sera le plus grand succes commercial d'Agnes Varda qui le dedie a l'ecrivaine Nathalie Sarraute, figure du nouveau roman.

"Jacquot de Nantes" (1991)

Le film retrace la jeunesse nantaise du realisateur Jacques Demy, epoux d'Agnes Varda. Sur fond de guerre et d'apres-guerre, Jacquot, qui vit au-dessus du garage familial, reve de cinema. Il s'achete une minuscule camera puis part etudier a Paris. Jacques Demy est mort peu de temps apres la fin du tournage d'un film empreint de l'amour qu'Agnes Varda lui portait. Elle s'arrangea pour qu'en depit de l'aggravation de sa maladie, il puisse etre au plus pres du tournage. Le film a ete presente hors-competition au Festival de Cannes.

"Les glaneurs et la glaneuse" (2000)

Avec une camera numerique, la realisatrice part a la rencontre de ces Francais recuperateurs, travailleurs, qui se baissent et ramassent le rebut. La realisatrice, glaneuse en chef d'images, signe un documentaire inedit sur la pauvrete et les inegalites sociales, rehausse par son humour, sa poesie et son sens du decalage. Elle y rend un hommage aux patates oubliees, legume qu'elle collectionne et venere.

"Les plages d'Agnes" (2008)

Agnes Varda adorait les plages. En revenant sur celles qui ont marque sa vie, elle invente une forme d'auto-documentaire. Elle se met en scene au milieu d'extraits de ses films, revient sur ses debuts de photographe de theatre puis de cineaste novatrice dans les annees 50, sa vie avec Jacques Demy, son engagement feministe, ses voyages, son parcours de productrice independante, sa vie de famille. "Les plages d'Agnes" a recu le Cesar 2009 du Meilleur documentaire. Elle avait alors 80 ans.

"Visages, villages" (2017)

Pendant deux ans, la réalisatrice quasi nonagénaire et l'artiste de street-art JR parcourent la France à bord d'un camion-photomaton. Ils prennent en photo les gens dans leur cabine, impriment leurs visages et collent des impressions grand format sur les murs des villages délaissés. L'accueil de ce film, produit par un financement participatif, est dithyrambique. Il obtient l'Oeil d'or du meilleur documentaire au Festival de Cannes et une nomination à l'Oscar.

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