Cette ville de la côte belge va-t-elle ringardiser Knokke ?

Une virée à Knokke cet été ? C'est tellement surfait. Et si on s'offrait un week-end à n'importe quelle date de l'année à Ostende. Là, on parle. 

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

Pourquoi a-t-on toujours cette sympathie particulière pour les personnages secondaires ? Pour les élèves du fond de la classe, pour ceux que l'on entend peu, ceux qui doutent, ces losers magnifiques, des Verts en 76 à Poulidor. Peut-être parce qu'il n'a jamais été très charmant ou poétique de se la raconter. On a visité Ostende, et c'est un peu ce que ça nous a évoqué.

Le meilleur restaurant de steak d'Europe débarque à Knokke :

Les charmes discrets de la vie ostendaise

En matière de charme, on ne peut pas dire que la côte belge ait vraiment la cote. Entre les immeubles à étages qui longent la digue, les cuistax, les glaces deux boules avec supplément chantilly et les nuques rouge pivoine de fin de journée... Il y en a pourtant toujours une qui arrive à se distinguer : Knokke. Tant qu'à être dans le cliché, autant qu'il soit chic. Entre Marie Siska, la place M'as-tu vu, le Memlinc (qui vient d'annoncer sa fermeture), le Knokke Out et les villas cossues du Zoute. Et si on arrêtait de frimer ? À l'heure du "quiet luxury", on boude les destinations tape-à-l'oeil pour des escapades sous-cotées. Une garantie de calme avant tout, de charme également, et de plus de sincérité aussi ? 

Dans cette quête vers plus d'authenticité, il y a Ostende, la petite soeur mal-aimée. Plus "ville", moins "chic", le front de mer bétonné n'a, à priori, pas vraiment de quoi séduire. Et pourtant. Il y a dans cette station balnéaire, un charme discret qui se dévoile à celles et ceux qui prennent le temps de le découvrir. L'ancien trois étoiles Jean-Pierre Bruneau s'y est installé après sa retraite. C'est aussi ici que Marvin Gaye écrivit son célèbre tube Midnight Love. Mais la star d'Ostende demeure incontestablement le peintre James Ensor. La ville fête d'ailleurs cette année les 75 ans de sa mort à travers une série d'hommages disséminés. La visite nostalgique à ne pas louper ? Celle de la maison de l'artiste, où il peignit ses crânes et masques singuliers et où il vécut toute sa vie. Pas de femme, pas d'enfants, le vieillard choyé par un domestique et ami omniprésent connaîtra le succès tardivement, mais de son vivant.

Une fausse désinvolture qui séduit

À quelques maisons de là, sur le front de mer, il y a ce bar aux aires de maison, "ET ALORS - je m'en fous", qui résume parfaitement la nonchalante décontraction de l'adresse. À l'étage, on se niche sur une de leurs banquettes perchées à flan de façade, et on admire la mer au loin en sirotant quelque chose de cool et réconfortant. Pour les amateurs d'art, on passe le nez chez le galeriste Tom Gerits dont la collection au goût certain (Raoul Utac, Roger Raveel, Luc Peire...) vise dans le mille. Pour manger dans une ambiance funky de chouettes assiettes méditerranéennes, rendez-vous chez Paroles Paroles qui vient d'allumer ses néons roses dans le SKY District.

Et pour une expérience culinaire dont vous vous rappelez pour toujours, on book une table bien à l'avance chez Willem Hiele. Au bout d'un long sentier éclairé bordé de trognes, au sein d'une maison aux allures de bunker nichée au milieu des polders, on découvre le nouveau resto éponyme du chef étoilé. Impossible d'en ressortir indemne (y compris financièrement). Oui, entre originalité et simplicité, Ostende a ce charme à part qui attire les talents. La ville a aussi le mérite de vivre toute l'année et pas uniquement à l'arrivée des beaux jours. Le mieux ? S'offrir un week-end, même pluvieux on s'en fiche, et jouir de la délicieuse audace de ne pas faire comme tout le monde...

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