Comment nos sneakers sont-elles devenues cultes ?

Créées voici quarante, cinquante, septante ans, portées par des stars, omniprésentes dans la rue, certaines chaussures passent les décennies sans jamais être renvoyées au placard. “Non genrées” avant que ce soit tendance, elles séduisent hommes et femmes et traversent les générations...

PAR MARIE HONNAY. PHOTOS D.R. PHOTONEWS. |

Lorsqu’on jette un coup d’œil plus attentif dans nos armoires à chaussures, on remarque que quantité de grands classiques qui s’y trouvent sont des modèles mixtes. Prenez la Zizi de Repetto, une chaussure à lacets inspirée d’un chausson de modern jazz. Du made in France reconnaissable à sa finition dite du “cousu retourné” (marque de fabrique de Repetto depuis 1947). Un classique en cuir de chèvre, à choisir de préférence noir ou blanc, les tons historiques. Si son nom est un hommage à la danseuse Zizi Jeanmaire, pour qui ce soulier a été créé, c’est Serge Gainsbourg qui a rendu la Zizi culte dans les seventies en lui donnant, au passage, une patine sulfureuse.

Les troublions de la mode qui continuent à vouer un culte à la Dr Martens 1.4.60 (le nom fait référence à sa date de sortie) ne savent peut-être pas qu’à l’origine, c’était une chaussure à vocation orthopédique. Sa marque de fabrique : une semelle antidérapante rainurée et translucide à coussin d’air et une languette jaune à l’arrière avec l’inscription “airwair with Bouncing Soles”. Les groupes Who et The Cure et toute une génération punk l’ont rendue culte sans jamais pour autant exclure les femmes, qui constituent depuis toujours 50 % des clients de la marque.

Créée, elle aussi, dans les années 60, il a fallu attendre 1978 pour que la Stan Smith d’Adidas (du nom du tennisman américain, devenu numéro 1 mondial en 1971) se fasse une place au soleil. Opéré presque 20 ans plus tard, le come-back de cette basket en cuir oubliée pendant deux décennies a eu lieu non pas sur un propret court de tennis, mais bien dans les cités grâce au clip du groupe marseillais IAM : Je danse le mia. Aujourd’hui plus bourgeoise que jamais, elle se porte à la ville, même sous un pantalon de costume pour les businessmen branchés.

D’autres modèles mythiques nés de l’autre côté de l’Atlantique nous chaussent encore aujourd’hui : l’Authentic de Vans, une tennis lacée en toile créée dans les années 60 par deux frères bien décidés à faire le buzz avec une chaussure à mini-prix : 5 dollars. C’est lors de cette même décennie que Sean Penn met la Slip On, un modèle sans lacet, petite sœur de l’Authentic, sur le devant de la scène. Aujourd’hui, l’une comme l’autre sont encore ultrabranchées chez les fans de skate, mais pas uniquement.

La Chuck Taylor All Star de Conserve n’est jamais, elle non plus, passée de mode. Symbole d’une certaine cool attitude initiée par une ex-star du basket-ball devenue représentant de la marque dans les années 30. Le premier sportif dont le nom fut associé à une marque. Elle a séduit Elvis Presley, Kurt Cobain, Drew Barrymore parmi tant d’autres. Aujourd’hui, la All Star – surtout si elle est sale et montante – donne aux filles sages qui la portent avec une robe à fleurs un petit air de bad girl.

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