Quand on vous dit Halloween, vous pensez forcément citrouilles, chaudrons, bonbons, déguisements effrayants mais aussi... paillettes. Ce sont elles qui viennent rehausser notre look de fête à chaque événement important de l'année. Pourtant, elles pourraient disparaître prochainement. La Commission Européenne vient en effet de décider de limiter les microplastiques placés intentionnellement dans les produits cosmétiques, médicaux, ménagers ou encore sportifs. Ce qui inclut les paillettes libres.
Comment créer le plus beau des maquillages de fêtes ?
Le glit, c'est chic
Un comble quand on sait que le glitter et le bling-bling sont en train de (re)prendre possession de la planète mode. Les paillettes ont été inventées par accident en 1934 par Henry F. Ruschmann, éleveur de bétail et machiniste, concepteur d’une machine à couper le papier photo. Lorsque cette dernière tombait en panne, elle laissait échapper des petites particules minuscules que les ouvriers récupéraient pour décorer leur sapin à Noël. Alors que les matières premières se raréfient durant la Seconde Guerre mondiale, Henry F. Ruschmann fait passer les restes de plastique dans la déchiqueteuse. Les paillettes sont nées, et elles vont rapidement inonder le marché. En 1948, il fondera même Meadowbrook Inventions, le leader du marché des paillettes.
Les paillettes inondent ensuite la culture pop, de Marlène Dietrich à Marilyn Monroe dans les années 40-50 à Ella Fitzgerald et The Supremes dans les 60's. La paillette devient rock et androgyne avec David Bowie, Iggy Pop et Elton John. C'est grâce à elles que Michael Jackson brille de mille feux dans Billie Jean en 83. Madonna, Beyoncé ou encore Lady Gaga diffuseront cet héritage jusqu'à aujourd'hui. Si la paillette a connu son heure de gloire, elle vit un véritable désamour de la part des institutions européennes. Et ce n'est pas forcément une mauvaise chose, bien au contraire.
...ou pas
Le 25 septembre dernier, la Commission Européenne a décidé de supprimer tous les microplastiques ajoutés intentionnellement aux produits, en vertu de la réglementation de l'UE sur les produits chimiques (REACH). Ces nouvelles restrictions "empêcheront le rejet dans l'environnement d'environ un demi-million de tonnes de microplastiques", explique Bruxelles. Cette interdiction s'applique dès le 15 octobre, mais de nombreux produits bénéficieront d'un délai, le temps de développer des solutions alternatives aux microplastiques. Parmi les domaines concernés, on citera les terrains de sport synthétiques qui constituent la principale source de rejet de microplastiques dans l'environnement. Mais aussi les cosmétiques (gommages, mais aussi paillettes libres ou encore microplastiques utilisés pour obtenir une texture), les détergents, les cires et cirages, les fertilisants, les dispositifs médicaux et l'encapsulage de parfum, les jouets...
Bref, la restriction englobe tous les microplastiques dont les dimensions sont inférieures à 5 mm et composées d'au moins 1 % de plastique. Vu leur taille, elles ne peuvent pas être recyclées. Résultat, on en comptait près de 2,3 tonnes dans les océans rien que cette année. Dérivées du pétroles, les paillettes sont conçues à base d'aluminium et de polyéthylène téréphtalate, qui libèrent des produits chimiques dans notre organisme et perturbent les systèmes hormonaux des humains et des animaux qui l'avalent. Elles peuvent aussi être à l'origine de cancers et de maladies neurologiques. Différents délais seront donc imposés en fonction de chaque type de produit. Pour les paillettes libres, celles que l'on utilise pour nos maquillages d'Halloween notamment, l'interdiction interviendra dès le 15 octobre. Ce qui n'empêche pas de briller de mille feux la veille de la Toussaint. Des alternatives biodégradables existent avec des marques comme Si Si La Paillette ou encore Projekt Glitter.
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