Le "Bold Glamour", le filtre qui cartonne sur le réseaux sociaux, mais inquiète les professionnels

Le Bold Glamour est en apparence un filtre comme un autre. Sauf qu'il est quasiment imperceptible à l'oeil nu. Une caractéristique qui alarme les professionnels et pourrait pousser les jeunes adultes à davantage se tourner vers la chirurgie esthétique. 

Par Audrey Morard. Crédit photo : Pexels |

Si vous suivez certains influenceurs, vous avez peut-être déjà été interpellé par la perfection de leurs traits. Le visage est lissé, sans aucun défaut, sans parler des sourcils parfaitement dessinés. Cette apparence irréprochable est rendu possible grâce à l'application d'un filtre. L'un d'entre eux fait particulièrement parler de lui depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux. Son nom ? Le Bold Glamour. Sa particularité ? Il est quasiment imperceptible. Une caractéristique inquiétante pour les professionnels.

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Être fasciné par sa propre image

Dans une interview accordée au média Brut, le psychologue Michaël Stora détaille les conséquences du Bold Glamour sur la perception à notre propre personne. "Les filtres en réalité augmentée permettent à un individu de jouer avec son image. Ils ont vocation à améliorer notre image voire à nous rendre éternellement beaux". Mais s'appliquer un filtre sur le visage n'est pas sans conséquences comme l'explique l'expert. "Le premier piège est d'être fasciné par sa propre image. L'image de soi n'a alors plus de statut d'apparence. C'est comme s'il venait nous réparer". Une réalité qui est donc faussée, ce qui est encore plus dangereux à l'adolescence, période durant laquelle "l'image de soi est en pleine construction". D'autant plus que les accros aux filtres sont de plus en plus jeunes et sont désormais prêts à passer par la case chirurgie esthétique. 

Des accros aux filtres de plus en plus jeunes

Si les accros au bistouri avoisinaient auparavant la cinquantaine, la moyenne d'âge a drastiquement baissé depuis quelques années comme l'indique Michaël Stora. "Depuis l'avénement des filtres, les personnes qui viennent le plus consulter sont les 18-30 ans. Elles ne veulent plus ressembler à des acteurs, mais à des moi filtrés". Certains Instagrammeuses n'hésitent pas à déclarer face caméra "ce filtre me donne envie de faire de la chirurgie esthétique" en parlant du Bold Glamour. Selon des chiffres avancés par nos confrères de RTL, les opérations de chirurgie esthétique ont augmenté en plus de deux ans, notamment depuis la crise sanitaire. On dénombrerait aujourd'hui 200 000 interventions par an en Belgique, principalement sur le visage. 

Au-delà d'être fasciné par sa propre image, l'un des principaux risques des filtres est de tomber dans une forme de dépendance à ces artifices et à la chirurgie esthétique. "On va se faire piquer une fois. Cela va durer quelques mois, puis on aura envie d'en refaire. Nous sommes dans une addiction d'un nouvel ordre pour une minorité, mais qui va se démocratiser" alerte l'expert. L'un des autres dangers est de basculer dans la dysmorphophobie, une pathologie rencontrée en psychiatrie parfois très préoccupante. "La dysmorphophobie est sociétale, la chirurgie viendrait alors réparer quelque chose qui ne va pas à l'intérieur".

L'influence des réseaux sociaux et de la télé réalité 

Est-ce vraiment si étonnant de voir des jeunes adultes user et abuser des filtres et céder aux sirènes de la chirurgie esthétique ? Pas tellement quand on sait qu'ils sont le public cible des influenceurs et des stars de la téléréalité sur les réseaux sociaux, des personnalités qui n'hésitent pas à s'appliquer un filtre pour gommer leurs imperfections et renvoyer une fausse image d'elles même. Certains influenceurs ont depuis délaisser les filtres pour apparaître au naturel, le déclarant publiquement dans une story ou dans une publication. La démarche est louable, mais le mal n'est-il pas déjà fait ? 

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