Les terrasses préférées de Carlo et Flo

Ils ont profité de la réouverture des terrasses pour retrouver quelques-uns de leurs lieux favoris. Du moins, ceux qui ont la chance de posséder un espace extérieur. Voici leur sélection. 

Texte Florence Hainaut et Carlo de Pascale Photos : D.R. |

Retrouvailles 

Florence : Moi qui suis extrêmement frileuse, je n’ai jamais compris pourquoi, dès que le thermomètre affichait à peine plus de 10 degrés, les Belges se ruaient en terrasse des cafés alors que le temps était clairement à la combinaison intégrale en pilou pilou et à la tasse de d’Oxo devant un feu qui crépite. Tout m’apparaît désormais limpide : ils se préparaient pour la réouverture des terrasses en mai 2021. Et cet entraînement au long cours leur a été fort utile. 

Pendant que mai fait ce qui lui plaît (à savoir rien, nenni, que dalle), nous essayons visiblement tous et toutes de choper cette petite crève qui nous aurait rendus fous de paranoïa il y a un an à peine. Je ne sais pas vous, mais ces heures passées dehors à faire semblant que « Trouloulou, c’est l’été et que oh bah, une petite pluie n’a jamais tué personne », ça m’a donné la même voix que Raymond Devos.

Carlo et moi nous sommes finalement peu croisés ces temps-ci, chacun exécutant son petit pèlerinage dans ces endroits qui nous ont manqués, punaise, mais manqués. Et force est de constater que ce ne sont pas les mêmes. Carlo a un faible pour les endroits fréquentés en majorité par les gens déjà vaccinés alors que je m’encanaille avec des personnes qui, comme moi, se demandent s’ils auront accès à la liste d’attente avant la sortie du nucléaire.

Les terrasses de Florence 

Chez Ötap ! Mon resto bruxellois favori de tous les temps. Enfin, depuis au moins deux ans. Et je me suis roulée en miaulant aux pieds du chef, Paul-Antoine Bertin, après une brioche toastée à l’effiloché de tourteau, kimchi, feuilles shiso et oeufs de saumon (14€). On s’était habitué à manger dans des petits pots en carton, mais une assiette, c’est bien aussi quand on y pense. Donc double salto pour les petits pois frais et asperges vertes à l’espuma de parmesan (12€), roulé boulé pour la daurade crue, jus comme une bouillabaisse, fèves, haricots et croûton à la rouille, anchois et kumquat (14€). 

Ötap, 10 place Albert Leemans, 1050 Bruxelles. T. 0472 75 47 38.

Et puis ? Chez Rebel, pardi ! Qui n’est autre que la deuxième adresse d’Ötap, mais ça n’est pas ma faute si ces gens (chez qui je n’ai ni action ni réduction) font tout ce que j’aime. Ce bar à vin et à manger, où officie la cheffe Naomi Nsungu m’a toujours fait regretter de n’avoir qu’un estomac. Et le même nombre de foie. D’ailleurs je serais incapable de vous dire quels vins j’ai bus. Mais j’ai accompagné ça d’un tempura d’aubergines sauce abricot basilic et piment (8€), de coeurs d’artichaut caramélisés au sésame, mayonnaise fumée et salicorne (9€) et du désormais classique poulycroc fait maison à la mayonnaise sriracha (6€)?

Rebel, 48 rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles.

Les terrasses de Carlo

Au Canterbury. Même plus d’une fois. Il y a retrouvé son américain favori (25,5€) - « bizarrement flanqué de deux mini-poivrons vinaigrés échappés d’une assiette mezzé » - ainsi que le coquelet grillé béarnaise (32€), fidèle à lui-même. La terrasse est à l’épreuve des averses et des températures polaires et les plexi, me dit-il, apportent une nouvelle intimité tout à fait agréable. Le romantisme en temps de pandémie…

Canterbury, 2 avenue de l’Hippodrome, 1050 Bruxelles. T. 02 646 83 93.
 
Et comme il avait quelques dîners à rattraper, il a enchaîné avec Le Monde est Petit qui, de restaurant 100% « à la carte » est passé, contraintes terrasse obligent, à l’option « menu » (une entrée et un plat qui changent quotidiennement + quelques desserts). La terrasse est presque étanche (et chauffée). Le menu du jour de son passage était particulièrement convainquant dans son « classicisme inventif » (sic). Fleur de courgette farcie de chair de crabe, saint pierre, asperges et beurre blanc, macaron aux fruits rouges.

Le Monde est Petit, 65 rue des Bataves, 1040 Bruxelles. T. 02 732 44 34.

Et après, on file où ?

Dans le grand jardin de La ligne Rouge (Lasne), sur la terrasse de Little Paris (Waterloo), trinquer au bistro Pinart (Liège), buller dans le cadre idyllique des Etangs du Chenau (Nalinne), à L’Air de Rien (Fontin) et puis poser ses fesses dans l’herbe des étangs d’Ixelles en mangeant un banh mi acheté chez Tinie’s, l’épicerie asiatique place Flagey. Faites attention, la dernière fois, tout le piment était dans la dernière bouchée, j’ai morflé !