Ötap , le resto des petits plats soignés à partager

Vous vous souvenez de l’ado de la pub Voo qui marmonne tout le temps “C’est clair” !? Dans la vraie vie, il s’appelle Paul-Antoine Bertin, tient le restaurant Ötap et cuisine vachement bien !

Texte et photos Carlo de Pascale et Florence Hainaut. |

À trois cumulets du quartier du Châtelain et avec un tel nom abscons, son resto tout neuf est le genre de lieu où je me rendraisuniquement si je suis assommée et transportée en brouette. Sauf que je me souviens avoir croisé ce garçon à Gand chez le regretté De Vitrine, seconde adresse de Kobe Desramaults, chef étoilé du tout aussi regretté In De wulf. Paul-Antoine Bertin ne peut donc pas avoir totalement mauvais goût. Ça nous a décidés à aller voir ce qui se cache derrière un truc qui aurait pu ne pas dépasser la notion de concept. Et ça nous a appris à ne plus juger à l’avance.

D’abord le resto est joli comme tout avec ses luminaires et ses chaises design. En salle, on reconnaît Romain qui a longtemps travaillé à la Buvette. En plus de son professionnalisme, il a amené quelques vins naturels sur la carte (ronron de la partie féminine du duo). Au bar, un type dont le métier c’est de faire des cocktails. Et le gin tonic au sirop de shiso (11 €) est pas mal du tout.

La carte

Et on mange quoi, chez Ötap ? Des plats à partager. En entrée, des gyozas (raviolis japonais) aux crevettes (6,50 €) et des spare ribs de porc ibérique sauce asiatique (9,25 €). Houla, la petite claque. Ici on ne mélange pas les genres pour faire genre, on les maîtrise parfaitement. Tout est délicat, rien n’est caricatural. En plats, le thon en tartare et sashimi (14,50 €) et le tataki de bœuf sur salade de quinoa aux fruits secs et gingembre (14,50 €). Si le premier est bon sans faire sauter au plafond, le deuxième plat mérite à lui seul le déplacement.

C’est original, travaillé et on a fait un effort pour ne pas manger le bol. Les accompagnements se prennent à part. On opte pour les artichauts poivrade (7,50 €) avec amandes et asperges sauvages, et pour les fleurs de courgettes fourrées à la ricotta di bufala et au romarin fumé. À 12 €, on sort la calculatrice pour savoir combien on peut s’en payer sur le mois tout en évitant la saisie de l’appart.

Pour arroser le tout, un Gamay qu’on connaît, La Souteronne de chez Souhaut, à 42 €. Les desserts ? Pas mal mais pas aussi étonnants que le reste du repas. Du coup, à 8,70 € pièce, ça semble un brin cher, même si le fondant au chocolat et le shortcake "déstructuré" aux fraises avec espuma de pistaches et miel étaient franchement plus ou moins tout sauf mauvais.

L'addition

On s'en sort à 148 € mais en s’étant autorisé le grand chelem. On revient ? C’est clair (mouvement de la tête, remise en place de mèche imaginaire). Le chef a 21 ans. C’est insolent d'être si doué à cet âge. 

Ötap, 10 place Albert Leemans, 1050 Ixelles. T. 0472 75 47 38. Ouvert du mardi au samedi soir pour manger et à partir de 16h pour un verre.