Nos conseils d'experts pour enfin s’accommoder au masque

Transpiration, sentiment d’étouffement, mal de tête,... Ces sensations vous les connaissez certainement. Porté quotidiennement, le masque, qui est devenu obligatoire dans les 19 communes de Bruxelles, n’est pas toujours facile à supporter, il est même devenu l'une des préoccupations numéro 1. Comment faire pour enfin s'y faire ? Réponse avec deux experts. 

by Léa Thiry Faulkner/ Photos by cottonbro on Pexels |

Le masque a dépassé le champ médical pour devenir un nouvel objet du quotidien indispensable. Aujourd'hui, impossible même d'envisager une sortie sans être masqué, au risque d'écoper d'une amende s'élevant à 135 euros. Dans les transports en commun, dans la rue et dans les magasins, vous ne croiserez plus personne le visage nu, pourtant nombreux sont ceux qui ont du mal à le supporter. Entre suffocations, coup de chaud et irritations, le masque n'épargne personne. Couplé à la vague de chaleur que nous venons de traverser, il devient même insupportable. Alors comment faire pour enfin s'y faire et continuer à bien le porter sans qu'il nous incommode ? Deux experts nous livrent leurs conseils.

 

Le phénomène de « Maskne »

Eczéma, allergies, rougeurs, la peau peut être très facilement abimée par le port du masque surtout depuis les nouvelles mesures gouvernementales qui nous imposent de le porter à la moindre sortie. Qu'il soit à usage unique ou en tissu, chez certaine personnes, les dégâts sont les mêmes : la peau démange, des boutons font leur apparition et les crèmes et soins en tout genre n'y font rien, si ce n'est apaiser un tant soit peu la peau traumatisée. Les experts parlent désormais même de "maskne", un néologisme qui caractérise cette acné causée par le port du masque.

Un dermatologue nous le confirme «  J’ai pu constater de drôles de cas : irritations, eczéma, aggravation de l’acné rosacée et même une asymétrie au niveau des oreilles. » Pour lui, la chaleur et le frottement y sont pour beaucoup :  « L’acné rosacée initialement présente sur les joues et le nez s’est propagée sur toute la surface recouverte par le masque, cela est causé par le frottement et les chaleurs extrêmes que nous subissons ces derniers jours. »
Pour éviter ces quelques tracas, ce dermatologue recommande de changer son masque régulièrement : « Il est important de privilégier l’hygiène, se nettoyer le visage quotidiennement et changer son masque tous les jours." Selon lui, il faudrait même privilégier les masques chirurgicaux plutôt que les masques en coton, à condition évidemment de les changer le plus souvent possible.

Comment l'éviter ? 

Il n’est pas utile de rappeler l’importance du port du masque dans des milieux fermés ou des milieux fort fréquentés ainsi que de le porter correctement. Cependant son usage est maintenant obligatoire dans la rue et beaucoup de personnes s’interrogent : Pourquoi prendre des mesures si drastiques ? Pour Marius Gilbert, chercheur en épidémiologie à l’ULB, la réponse est claire : « Bien que le nombre d’hospitalisations soit relativement bas, le nombre de transmissions augmente à Bruxelles. Le tout est donc de trouver un certain équilibre afin de contrôler la situation sur du long terme. »  Derrière ces mesures strictes, l'idée est donc d'arriver à un taux de croissance négatif afin de faire diminuer la force de l'épidémie.

Conscient de la gène que peut engendrer le port du masque, Marius Gilbert rappelle cependant qu'il n’existe pas encore de réelle alternative au masque : « La visière n’est pas vraiment efficace, elle permet simplement d’éviter que les gouttelettes les plus importantes soient projetées lorsqu’on parle, mais s’avère inutile contre l’inhalation de molécules virales. Le pire, ce sont ces espèces de petites visières qu’on met au niveau du menton, qui n’offrent quasiment aucune protection (…) »

Qu'en est-il en période de forte chaleur ? Marius Gilbert nous confie ne pas détenir la clef du problème: « Je n’ai pas encore trouvé de solution miracle. Malgré quelques tentatives personnelles, je dois avouer que le port du masque reste désagréable surtout quand il fait chaud. Mis à part réduire les moments où on doit le porter, je n’ai malheureusement pas de trucs et astuces à vous recommander. »

La règle ABCD

Pour Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé en France, la règle ABCD est un moyen simple et mnémotechnique qui permet de savoir comment le porter pour se protéger soi et les autres. En effet, l'homme politique confiait au JT de France 2 que cette règle permet de se rappeler ceci : "A : quand on est À risques, B : quand on est dans un lieu Bondé, C : dans les endroits Clos, D : quand la Distance est impossible à gérer. 

Un avis que partagent nos deux experts qui rappellent qu'il ne faut toutefois pas s'enfermer dans une routine anxiogène : il s'agit avant tout d'une question d'organisation, de gestion et d'hygiène de vie. Quant à la bulle de cinq personnes il ne faut pas s’alarmer : "il est tout à fait possible de passer un bon moment avec des amis et de la famille en extérieur tout en gardant la distance de sécurité", rappelle encore Marius Gilbert. 
 

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