Pourquoi faut-il tout faire goûter aux bébés ?

On le sait, un adulte qui aime tout est souvent un enfant a qui ont a appris à manger de tout. Mais comment s’y prendre, paroles d’experts.

Par Laura Swysen. Photos Christian Hermann on Unsplash. |

« Un jeune enfant est, par nature, très ouvert d’esprit et n’a pas de préjugés », explique Aurélie D'Hulst, la fondatrice de Sienna & Friends, un label qui confectionne des produits sains adaptés au palais des tout-petits comme des tapenades, confitures ou encore mix d’épices. « À partir du quatrième ou sixième mois et jusqu’à ses trois ans environ, il est dans une phase de découverte : il est hyper curieux et est intrigué par une multitude de saveurs. Mais à partir d’un an et demi, il commence déjà à être influencé par son entourage. Il devient plus attentif à ce que mangent ses frères et sœurs ou ses parents ».

De nos aliments coups de cœur à nos hantises culinaires : nos goûts en matière gastronomique sont définis durant notre petite enfance, une période que les experts appellent l'âge d'or du palais. « On parle des mille premiers jours de la vie. C’est une phase d’une importance capitale pour le développement de l’enfant que ce soit au niveau de la nutrition ou du développement des goûts », assure Gisèle Gual diététicienne nutritionniste spécialisée en diététique pédiatrique.

L’heure de gloire des légumes

Ainsi entre le quatrième et le sixième mois, les experts, dont Gisèle Gual, préconisent de passer à la diversification alimentaire, c’est-à-dire de compléter le lait (maternel ou biberon) avec des purées de légumes, compotes ou panades. « La diversification sert à combler les besoins du nourrisson. L’Organisation mondiale de la Santé recommande un allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois.  Passé cet âge, le lait maternel ne suffit plus à combler ses besoins en énergie. Il s’agit d’une fourchette d’âge ; tous les enfants ne passent pas à la diversification alimentaire au même moment. Je conseille généralement aux parents d’attendre l’apparition de certains signaux. Quand l’enfant commence à vouloir mettre des choses en bouche ou à s’intéresser à votre assiette, il est sans doute prêt. » 

Les experts recommandent de commencer à servir des légumes - idéalement le même pendant trois jours pour lui permettre d’apprivoiser cette nouvelle saveur et de reconnaître les éventuelles allergies - plutôt que des fruits. « Il faut travailler le palais des tout-petits pour les préparer à leur première exposition au sel et au sucre, deux mono-goûts naturellement très appréciés et recherchés. Plus nous intriguons leur palais avec des saveurs variées, moins ils auront de chance de devenir accro à ces deux aliments », analyse la fondatrice de Sienna & Friends. Vous l’aurez compris, c’est le moment idéal pour servir à bébé des légumes comme la courgette, le brocoli ou les épinards!

Plus vous diversifiez l’alimentation des tout-petits pendant cet âge d’or, moins il y aura de risques qu’ils rejettent ces aliments vers l’âge de trois et six ans, quand ils entrent dans la phase de néophobie – soit la période ingrate durant laquelle votre enfant rechigne à manger son assiette. Mais il n’y a pas d’âge de non-retour. Il faudra simplement se montrer plus patient et persévérant », tient à rassurer Gisèle Gual.

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