Pour remplacer dentelles et autres rubans, le bouton de manchette fait réellement son apparition au XVIIe siècle. On ne sait pas qui l’a inventé, bien avant cette période, ni qui l’a popularisé. C’est à la Cour qu’il fait d’abord son entrée. Peu à peu, il se démocratise, et la bourgeoisie s’en empare. Il devient indispensable pour fermer le poignet de chemise dite « mousquetaire ». Ces vingt dernières années, il a été boudé, pourtant, aujourd’hui, il reprend sa place et devient même un must have. En passementerie, en argent, ou en or, serti ou pas. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Nous avons rencontré David Gotlib qui propose des créations qui sortent des sentiers battus.
Le bouton de manchette redevient-il tendance, et pourquoi ?
Lorsque j’ai commencé il y a sept ans, ce n’était pas le cas. J’en ai hérité, alors que je n’en portais jamais, et l’objet m’a immédiatement interpellé. La première chose que j’ai du faire c’est aller chercher une chemise adéquate pour pouvoir les porter. Cela n’a pas été facile à trouver. Seules les marques de luxe en proposaient.
Et malgré ça, vous avez eu envie de vous lancer dans l’aventure ?
Oui, mais en me demandant si ma clientèle allait se limiter aux hommes qui avaient déjà cette culture. C’est un produit de niche et je ne savais pas vraiment dans quel sens il allait évoluer. Aujourd’hui, on trouve les chemises nécessitant des boutons de manchette dans toutes les boutiques et les jeunes les achètent.
Les femmes peuvent également se les aproprier ?
Bien sûr puisqu’elles ont déjà l’habitude de porter un bijou. Et elles osent les porter dans quasi toutes les situations. L’homme est un peu plus frileux.
Aimeriez-vous que les hommes soient plus audacieux en matière de bijoux ?
Oui, bien sûr. Ils restent trop classiques. Ils porteront plus facilement une montre. Et d’ailleurs, ils vont même jusqu’à en acheter plusieurs et en changent en fonction de leur tenue ou de la saison. Ça leur permet de montrer qu’ils sont amateurs de ce type d’objets. Mais, en matière de bijoux, même les chevalières se font rares.
Comment peut-on amener les plus jeunes à porter des boutons de manchette ?
C’est une question que je me suis posée également, d’autant que j’ai trois grands garçons qui ont entre 15 et 20 ans. C’est une étape qu’ils franchissent lors d’une occasion ou d’un rendez-vous. A un moment où ils veulent être valorisés. Et là, ils investissent pour être à la hauteur. En fonction de leurs moyens bien entendu. Le bouton de manchette fait partie de cette évolution.
Faudrait-il plus de conseils au niveau des boutiques ?
Certainement. Les hommes se cherchent pour l’instant et sont ouverts aux nouvelles propositions.
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