C'est une gourde, une simple gourde. Aucun design particulièrement original, aucune technologie révolutionnaire. Une gourde dans son caractère le plus banal. Tout a commencé par une vidéo virale sur fond d'énorme coup marketing. Dans celle-ci, une femme filme sa voiture complètement carbonisée par les flammes pendant la nuit. À l'intérieur, tout est calciné, à l'exception d'une chose : une bouteille isotherme Stanley. Celle-ci est non seulement dans un état quasi-impeccable, mais les glaçons à l'intérieur n'ont même pas fondu. La vidéo est un énorme buzz. Le directeur de la marque réagit en décidant de lui offrir une nouvelle gourde Stanley et puis pourquoi pas une nouvelle voiture par la même occasion. Les vues, partagent et commentaires se comptent bientôt par millions. La gourde Stanley Quencher H2.0 devient alors totalement virale.
"Les gens sont devenus fous"
Les influenceurs s'emparent bientôt de la tendance, boostant encore davantage les ventes. Le grand public tombe dans le panneau et des vidéos digne d'une mauvaise parodie du Black Friday aux Etats-Unis émergent sur la toile. Sur l'une d'entre elles, des gens se précipitent dans un marché, quitte à se marcher dessus, pour obtenir le modèle en édition limitée d'une gourde Stanley. Sur Twitter, les réactions s'enchaînent : "Les gens sont devenus fous", "Tout ça pour une gourde", "Une scène apocalyptique", "Les gens se battaient, c’était fou"... Bientôt, une pénurie généralisée se développe. Le prix de cette gourde isotherme initialement affiché à 44$ explose sur les sites de revente, particulièrement s'il s'agit du modèle rose poudré.
Terence Reilly, le génie du marketing
L'objet que la marque Stanley commercialise depuis plus de 100 ans pour garder les boissons chaudes ou froides principalement pour le scoutisme et la randonnée, est devenu l'accessoire que tous les enfants et ados ont demandé pour Noël cette année. On pourrait presque se réjouir de la démarche durable... si on savait que les ventes n'étaient pas en réalité une stratégie marketing bien pensée. Car au-delà du buzz, derrière ce succès, il y a un homme : Terence Reilly. Ce nom ne vous dit sans doute rien. Pourtant, il s'agit ni plus ni moins du chief marketing officer d'une autre grande marque qui a connu un rebond monumental ces dernières années, Crocs. Après avoir réussi à transformer ce vilain sabot en caoutchouc en pièce tendance, le génie du marketing a réussi à faire passer le chiffre d'affaires de Stanley de 70 millions à 750 millions de dollars en quelques années seulement. Un homme dont on s'entourerait bien...
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Qu'est-ce que ça vaut ?
Si vous devez néanmoins vous acheter une nouvelle gourde prochainement, que vaut réellement la fameuse Stanley cup ? Pas-grand-chose si l'on en droit les différentes influenceuses françaises qui ont pu expérimenter le produit. Dans une vidéo, @rosabonheur explique même pourquoi elle conseille de ne pas l'acheter. Selon elle, cette dernière n'est pas parfaitement étanche au niveau du bouchon et semble plutôt adaptée aux Américaines passant leur vie en voiture. Ensuite, le modèle adapté aux tailles US est particulièrement imposant, ce qui le rend lourd et encombrant. La paille qui dépasse serait également un nid à bactéries. Quant à son caractère isotherme, le contrat semble être largement rempli.
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