Stromae, l’artiste qui s’engage pour les femmes

Stromae vient de dévoiler le clip de son titre « Fils de joie », tourné au Cinquantenaire de Bruxelles. Un titre issu de son troisième album « Multitude » aux paroles fortes qui évoque l’histoire d’un enfant d’une prostituée. À travers ses paroles, il rend alors hommage aux travailleuses du sexe. Ce n’est pas la première fois que le chanteur nous invite à réfléchir à la place de la femme dans la société.

Par Anissa Hezzaz. Photos : Photonews. |

Après son titre l’Enfer, dévoilé au début du mois de janvier sur le plateau du JT de TF1, le troisième album de Stromae était très attendu. « Multitude » est enfin sorti et surprise : l’artiste, qui nous avait habitués à des tubes aux sonorités universelles, a cette fois pris le pied de parler de sujets essentiels et profonds sur des sons plus mélancoliques. Outre Santé, qui reste un tube assez dansant, les autres titres parlent d’eux-mêmes : Invaincu, La solassitude, Fils de Joie, Pas vraiment, Déclaration, sont autant de chansons qui abordent des thématiques très sérieuses  comme le suicide, la crise du couple, la paternité, la prostitution, mais aussi le féminisme. L’un des titres qui fait particulièrement écho en cette journée internationale des droits des femmes, c’est Déclaration. Il évoque dans ses paroles les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes dans la société actuelle. 

En vidéo, découvrez qui est vraiment Stromae :

"Mais faudrait surtout pas qu'madame porte la culotte. Même si la charge mentale, on sait bien qui la porte. Et si être féministe est devenu à la mode. C'est toujours mieux vu d'être un salaud qu'une salope" entonne-t-il avant de parler de la contraception des femmes ou de l’endométriose : "Toujours obligée d'aimer enfanter, La contraception qui te détruit la santé, Endométriose, enchantée. J'suis mieux payé que toi sans vouloir me vanter". Avec Fils de joie, cette fois, Stromae évoque un autre sujet très touchant : la prostitution :  "J'suis un fils de pute comme ils disent. Après tout ce qu'elle a fait pour eux. Pardonne leurs bêtises, ô chère mère. Ils te déshumanisent, c'est plus facile. Les mêmes te courtisent. Et tout l'monde ferme les yeux". 

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Avant ce nouvel album, le maestro avait déjà prouvé plus d’une fois que la représentation de la femme dans ses chansons était un thème important à ses yeux. Dans Tous les mêmes sortie en 2013, il bousculait déjà les codes du genre. À chaque fois qu’il interprète cette chanson, il apparait sous deux visages à la fois. Tout son être est séparé en deux, d’un côté un homme aux cheveux courts, de l’autre une femme maquillée et avec un chignon bas. Pendant les 3 minutes 37 du titre, l’artiste montre les deux points de vue de ces deux genres.  Le chanteur belge donne une vision caricaturale de la place des femmes et joue avec les clichés :  "Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous au prochain règlement. Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous sûrement aux prochaines règles. Cette fois c’était la dernière, tu peux croire que c’est qu’une crise. Matte une dernière fois mon derrière, il est à côté de mes valises. Tu diras au revoir à ta mère, elle qui t’idéalise, tu ne vois même pas tout ce que tu perds, avec une autre ce serait pire". 

Derrière ses prestations ultra-travaillées, sa communication minutée et ses chorégraphies déjantées, Stromae nous invite à réfléchir à la place de la femme dans la société et participe grâce à ses chansons à faire bouger les choses. Et si le véritable porte-parole des femmes, c’était l’alter ego féminin de Stromae ?

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