On a testé, le Ricciocapriccio à emporter

Carlo et Flo ont toujours eu un faible pour le Ricciocapriccio, à Ixelles. Un restaurant de poche qui chatouille la gastronomie sans salamalecs et qui, durant le confinement, a ouvert son comptoir, à fois épicerie, caviste, traiteur, sandwicherie... 

Texte et photos Florence Hainaut et Carlo De Pascale. |

Un jour, je m’installerai à nouveau sur la terrasse du Ricciocapriccio, dans le quartier du Châtelain, où le soleil couchant fait plisser les yeux et les chaises en métal quadrillent les fesses. Je commanderai un poulpe grillé, leur spécialité et je prendrai une bouteille de rouge de chez Alesandro Viola. Toujours la même. Carlo, lui, optera pour un plat de pâtes, comme d’habitude. Je ne comprendrai jamais comment un si fin gourmet peut rechigner devant la plupart des trucs nageant dans la mer ! J’ai toujours eu un faible pour ce restaurant de poche. Vu la difficulté d’y obtenir une table, je ne suis pas la seule. Le quartier regorge d’adresses où manger, c’est un haut lieu du « Bah, on va au Châtelain, on trouvera bien un resto ». Il faut vraiment être particulièrement mauvais pour ne pas trouver sa clientèle. Et encore. Mais il compte aussi quelques vraies pépites, dont le Ricciocapriccio, un italien qui chatouille la gastronomie entre les orteils, sans les salamalecs qui entourent souvent ce niveau d’ambition culinaire.

Le comptoir

En attendant mon poulpe grillé, dûment masquée et hydro-alcoolisée, je découvre, juste en face du resto, le comptoir qui a ouvert pendant le confinement. Un vieux projet, mais qui tombait à pic. Epicerie, caviste, traiteur, charcuterie, fromagerie, sandwicherie, ils font tout sans pour autant s’éparpiller. Un jour, la salle du fond accueillera des clients, assis. Mais là, debout le comptoir, je ne sais pas quoi choisir. Je déteste renoncer. Mais je n’ai qu’un estomac. Bon, le vitello tonnato (39,90€ / kg) me lançait des oeillades énamourées, je ne pouvais pas ne pas l’emporter. Et ça s’est avéré être une excellente idée. Parce que si, sur papier, des tranches fines de veau avec une sauce au thon et des câpres, ça peut paraître bizarre, c’est quand même un des plats les plus satisfaisants que je connaisse. Et celui-ci était comme je les aime : généreux en sauce. 

Le tableau noir à l’entrée m’annonçait des poivrons farcis au risotto, saucisse et scarmorza (19,90€ / kg), je réalise en écrivant cet article que j’ai perdu tous mes moyens et oublié cette idée en voyant le ragout de baby poulpes, petits pois et tomate (22,90€ / kg). Je ne jurerais pas qu’il n’était pas destiné à être servi sur un monticule de pâtes fumantes, moi je l’ai mangé à la petite cuillère en grognant de plaisir. Ca marche avec toutes les sauces pour pâtes, notons. Passion boulettes oblige, je prends aussi un ravier de leurs boulettes rustiques à la napolitaine (15,90€ / kg), sur lesquelles je n’ai rien d’autre intelligent à dire que « Miam ». Mais sachez que je fais les boulettes mieux que n’importe qui sur cette Terre et que c’est donc le compliment ultime. J’ai été moins convaincue par les légumes grillés (12€ / kg), à qui il manquait un petit je ne sais quoi d’épices pour les rendre excitants.

Se dépêcher pour les pucce

Je suis passée au comptoir vers 15h, juste trop tard pour goûter les pucce, ces sandwichs originaires des Pouilles, servis grillés. Et dont la réputation dans le quartier oblige à se dépêcher.

Si j’étais arrivée plus tôt, j’aurais dû faire un choix absolument impossible entre saumon fumé, pesto et fromage de chèvre (grimace de Carlo, qui ne sait vraiment pas ce qui est bon, c’est désespérant), mortadelle à la truffe, champignons et provola, salami golfetta, courgettes grillées et mozzarella di bufala ou parmigiana d’aubergine et scarmorza (7€ pièce, 8€ avec un soft). Je me laisse ce choix cornélien pour une prochaine visite.

Au-delà des choses toutes faites à emporter, vous trouverez aussi des vins nature italiens, des pâtes sèches, des huiles, des grosses câpres, des bières, de la limonade italienne bien amère, des poivrons farcis au thon, un ketchup de tomates cerise, des conserves de thon de qualité, un assortiment assez bluffant de charcuteries et de fromages et de quoi faire des spritz comme si on avait encore une vie sociale. Spritz qu’on boira un jour chez eux : ils m’ont juré que leur aperitivo allait valoir le détour.

Le comptoir du Ricciocapriccio, 87 rue Américaine, 1050 Bruxelles. T. 02 681 16 28.
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h. ricciocapriccio.be

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