La maison Schiaparelli (rachetée et relancée il y a quelques années par le patron de Tod’s, l’Italien Diego Della Valle) a présenté une robe exceptionnelle. Bertrand Guyon, directeur du style de la maison, a créé une robe faite d’un patchwork de Crystal Fine Mesh de Swarovski rebrodé de motifs de cristaux multicolores. La composition graphique joue sur un camaïeu de rectangles pavés de cristaux or blanc, jaune et rose révélant une robe irisée de plus de 4,7 millions de facettes.
Pour le défilé Chanel, Karl Lagerfeld a fait réaliser un décor impressionnant : sous la verrière du Grand Palais, les mannequins déambulent sous l’armature d’acier d’une tour Eiffel (rebaptisée la tour Chanel) de 36m de haut. Le Kaiser avait déjà, entre autres, à son actif une banquise, une fusée, un avion et un grand magasin…
La créatrice néerlandaise ultra technologique Iris Van Herpen, pour ses 10 ans de métier, a proposé une collection qui explore « l’anatomie de l’air ». La bande-son subaquatique des artistes danois Between Music, jouant de leurs instruments dans l’eau d’immenses aquariums, interrogeait la relation du corps avec un environnement sans air. Soufflant.
Maria Grazia Chiuri, qui règne sur la maison Christian Dior depuis que le créateur belge Raf Simons a lâché l’affaire, a présenté des robes-impers portées avec un Borsalino, comme si Silvana Mangano s’était servie dans l’armoire de Vittorio Gassman. Quand Dior soulève le couvercle de la casserole où mijote la sauce bolo, c’est juste exquis.
A Paris, cette semaine, on se serait cru à Chamonix. Chez Jean Paul Gaultier en tout cas. Tino Rossi fredonnait « Petit papa Noël ». Adamo, « Tombe la neige ». Et une célèbre princesse Disney s’époumonait « Libérée, délivrééée » au moment de saluer. Il est comme ça, Gaultier. Un vrai gamin. Donnez-lui une luge, des flocons, quelques belles filles déguisées en rois-mages et il oublie que dehors, il fait trente degrés.