Comment gérer le stress des fêtes de fin d'année ?

Les fêtes de fin d'année sont une période intense et prenante. Entre les courses, le choix de la décoration et les cadeaux de dernière minute à dénicher, le stress peut vite nous gagner. Comment y remédier ? Lisa Jadot, psychologue clinicienne à Bruxelles, nous livre ses conseils. 

Par Audrey Morard. Crédit photo : Pexels |

Une étude publiée en novembre dernier commandée par Chaudfontaine montre que 40% des Belges (soit deux Belges sur cinq) voient leur niveau de stress augmenter durant la période automnale et hivernale. Pour aller plus loin, 31% des interrogés se déclarent débordés. Enfin, 36% estiment qu’il est difficile de se détendre et de ralentir d’octobre à décembre. Conséquence, notre niveau de stress peut vite atteindre son maximum à l’approche des fêtes. L’étude indique d’ailleurs que “les Belges ressentent les effets de la fin d’année”. Lisa Jadot, psychologue clinicienne à Bruxelles, nous explique pourquoi la pression est si grande à la période des fêtes et nous dévoile ses conseils pour ne pas se laisser gagner par le stress

Les conseils de Lisa Jadot en video :

On parle souvent du stress, mais comment peut-on le définir ? 

Lisa Jadot : Le stress est une réaction de notre organisme face à une situation comme un changement d'environnement. Cette information est analysée par le cerveau comme étant une situation de danger qu'il faudrait combattre. Le stress provoque alors une poussée d'adrénaline afin de pouvoir y réagir. 

Comment le stress se manifeste-t-il d'une personne à une autre ? 

C'est assez différent. On peut avoir des réactions comportementales au niveau du corps via la peau (eczéma, démangeaisons, rougeurs, troubles digestifs, tensions musculaires...). D'autres réactions sont cognitives avec des trous de mémoire, une baisse de la concentration ou de l'attention. Enfin, le stress se manifeste sur le plan émotionnel avec des pensées intrusives et envahissantes, des angoisses...

Les fêtes approchent à grands pas. Pourquoi se met-on autant de stress et de pression à cette période de l'année ? 

Les fêtes de fin d'année sont très sociétales et culturelles. Il y a presque un culte à leur égard dans les sociétés occidentales. Elles sont comme un rituel de passage. Depuis la nuit des temps, la société renvoie quelque chose de très prenant au niveau des fêtes de fin d'année. Quand on voit des publicités à la télé ou quand on évoque les fêtes de fin d'année, il y a quelque chose de très activateur où on vit ces repas de famille chaleureux avec la famille réunie dans la joie et la bonne humeur. Il y a toujours plusieurs personne à table, mais jamais de personnes seules. La nourriture est abondante, la décoration est partout et finalement la société renvoie l'idée que les fêtes de fin d'année sont joyeuses et doivent être presque parfaites. On fait face à un tableau assez perfectionniste. Sauf que la réalité est toute autre... 

En fait, il ne faudrait pas trop fantasmer ces fêtes de fin d'année...

Oui, mais c'est plus facile à dire qu'à faire (sourire). Fantasmer renvoie à l'anticipation. Notre cerveau a ce réflèxe. Il faut se préparer à ce qu'il va se passer et anticiper, car c'est pouvoir faire face à l'inconnu. Prévoir nous rassure, c'est comme une sécurité. Mais le piège est de trop anticiper car la réalité n'est pas la même. Conséquence, nous avons des désillusions. Le moindre couac risque de prendre des proportions émotionnelles énormes. D'où l'importance de relativiser. Il est essentiel d'avoir une marge de manoeuvre entre nos attentes et la réalité. 

Quels conseils pouvez-vous donner pour mieux lutter contre le stress de fin d'année ? 

Il faut d'abord bien d'abord bien dormir. Il y a une importante corrélation entre le sommeil et le stress. Mieux on dort, moins le corps produira de cortisol et d'adrénaline. On se sentira alors moins stressé. Le mieux est de se mettre au lit lorsqu'on sent que le sommeil arrive. Il y a ensuite l'activité physique à ne pas négliger. Le corps libère alors des endorphines qui viennent là aussi diminuer le taux de cortisol dans le sang. Trente minutes par jour est idéal. Il n'y a pas besoin de faire un gros effort physique : on emprunte l'escalier plutôt que l'ascenseur, on descend un arrêt un plus tôt... En bougeant, le cerveau respire et relâche la pression. Enfin, je conseillerai de ne pas s'oublier. On a tendance à se mettre une grande pression pour les fêtes mais il faut d'abord penser à soi. Elles constituent un moment où on peut tout à fait se retrouver avec soi-même. 

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