Comment la boxe s'est imposée comme le sport le plus en vogue du moment ?

À l’instar du tatouage, la boxe est en passe de se débarrasser de sa mauvaise réputation pour s’inviter dans les lieux branchés. Gros plan sur un concept, sans doute pas si éphémère.

PAR MARIE HONNAY. PHOTOS D.R. SAUF MENTIONS CONTRAIRES. |

À New York, les clubs de boxe 2.0 existent depuis une bonne dizaine d’années. À Londres et à Paris, ils sont de plus en plus nombreux. C’est d’ailleurs dans la capitale britannique que Julien Rondeaux a trouvé l’inspiration pour Go Box, un nouveau concept de salle de sport, qu’il a récemment introduit dans la capitale. Ambassadeur belge du glow boxing - comprenez “Mohamed Ali rencontre Davina et Véronique” -, le trentenaire a trouvé dans la version revisitée de ce sport un bon moyen de combiner activité physique intense et moment de détente glam’. Chez Gobox, on se croirait dans un night-club. La salle d’entraînement est éclairée aux néons et la musique est celle d’une boîte de nuit. On est loin de l’ambiance très underground des aventures de Rocky Balboa.

Pourtant, si la boxe est en train de détrôner le yoga dans le cœur des accros aux sports branchés, c’est que, forcément, son côté un peu outsider nous parle. Fondatrice du très chic MC Boxing Club à Uccle, Maïté Czupper ne va pas nous contredire : Il y a 20 ans, lorsque je me suis mise à la boxe, ce sport n’était pas encore branché. En tant que médecin, je me suis donc longuement interrogée sur les raisons qui pouvaient expliquer mon engouement pour ce sport, pourtant réputé violent. En fait, la boxe, c’est une philosophie, un incitant à se dépasser et une école de la vie. Lors d’un cours, quand on frappe sur son sac, on est tous égaux. Pour les femmes qui se lancent, c’est aussi un vrai encouragement à oser s’affirmer. Toutes les femmes de mon club mettent des mois, avant d’oser frapper. Il m’a fallu, pour ma part, deux ans avant de ne plus m’excuser quand je portais un coup !

Et si vous êtes plutôt yoga, suivez la leçon de Tatiana Silva en vidéo :

Pourquoi on en redemande ? 

Le très chic MC Boxing Club, à Uccle.

Mix de renforcement musculaire, de cardiotraining et d’usine à endorphine (de quoi sortir du cours fatigué(e), mais le moral gonflé à bloc), la boxe est un sport complet qui, dans un concept post- pandémique, s’apparente à un vrai défouloir. Deux mois après l’ouverture du centre, c’est cet aspect “Je me lâche car c’est permis” qui semble plaire à nos membres, confirme Julien Rondeaux qui, lui, ne croit pas du tout au côté éphémère du concept. On parle ici d’un vrai sport, pas d’une expérience qu’on teste une fois, juste comme ça !, précise-t-il en rappelant que chez lui, si on ne monte pas sur le ring et qu’on ne met personne K.-O., on enchaîne tout de même les six coups classiques de la boxe à chaque cours.

Et s’il faudra forcément encore attendre un peu avant de savoir si ce concept de boxe-fitness prend vraiment chez nous, le club du quartier Schuman est déjà un lieu en vue. La preuve : c’est là qu’Unrun, la marque d’Olivia Borlée et d’Élodie Ouedraogo, a organisé l’une des étapes de son récent gym tour. L’occasion pour les clientes du club de boxer dans des vêtements dessinés par les deux ex-athlètes olympiques, plutôt regardantes sur la qualité de leurs partenaires. Quant au boxeur belge Hicham Moujtahid, une star mondiale dans son domaine, il a choisi le club de Julien Rondeaux pour tourner une vidéo de promotion. Un choix insolite, qui a quelque peu étonné Julien − qu’allait pouvoir trouver un habitué du ring dans sa néo-discothèque aux couleurs néon ? −, mais qui, au final, résume parfaitement le virage à 360° qu’est en train d’effectuer ce sport, visiblement en pleine rédemption.

Chez Go Box, la boxe se pratique sur fond de musique électro 

La mode nous met K.O

La boxe est un sport très visuel, rappelle Maïté Czupper. Au cinéma, mais aussi en mode, elle inspire les créatifs et les artistes. Dans les années 70 − et encore aujourd’hui −, lors d’un match de boxe, le front row ressemble un peu à celui d’un défilé : toutes les stars veulent en être !, ajoute-t-elle. Les marques n’ont donc pas manqué d’exploiter le créneau. On se souvient de la mythique campagne Louis Vuitton avec, en guest star, Mohamed Ali, mais aussi de la récente collaboration entre Everlast, célèbre marque de gants et de vêtements de boxe, et le label Saint Laurent. Cette saison, c’est Dior qui va puiser dans ce sport l’inspiration centrale de sa collection été. Au-delà de l’attrait pour les coupes amples et les matières techniques, c’est dans l’esthétique seventies, plus que jamais actuelle, qu’il faut chercher les raisons de cet engouement. Mais au-delà du style proprement dit, c’est, on s’en doute, l’image d’empowerment et d’inclusivité qu’incarne ce sport qui titille des designers comme Maria Grazia Chiuri, dont chaque défilé pour la maison Dior est une occasion de mettre K.-O. de nombreux clichés.

Chez Dior, les silhouettes mettent les clichés K.-O.

Trois adresses pour s'initier à la boxe

Gobox : le club qui invite la boxe dans un contexte de boîte de nuit. Pendant 50 minutes, vous frappez contre un sac dans le noir et sur des tubes du moment. Paillettes et glamour garantis.
L'adresse ? 25 rue Juste Lipse, 1000 Bruxelles, gobox.be

Marvelous Marvin Boxing : un club privé (déjà présent à Waterloo et à Ixelles) qui propose des cours en mini groupes ou individuels centrés sur une pratique classique, les combats sur le ring en moins.
L'adresse ? 27 boulevard de la Cambre, 1000 Bruxelles ; 216 chaussée de Bruxelles, 1410 Waterloo, marvelousmarvinboxing.com

MC Boxing Club : le club très luxe de Maïté Czupper, médecin esthétique. Fondé il y a cinq ans à Uccle, il mixe entraînement de boxe (en groupe, privé ou en famille) et centre de soins.
L'adresse ? 33A avenue Montjoie, 1180 Uccle, mcboxing.be

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