De la rue aux étoiles : Yazid Ichemrahen, le pâtissier star dont tout le monde parle

C'est le pâtissier surdoué dont tout le monde parle en ce moment. Un film s'apprête d'ailleurs à sortir le mois prochain sur son destin hors du commun. Si le nom de Yazid Ichemrahen ne vous dit rien, une petite mise à jour s'impose. 

Par Camille Vernin, Photo : instagram @yazid.ichemrahen |

Un petit gars parti de nulle part devenu star internationale de la cuisine. Le genre d'épopée à faire fantasmer les plus grands réalisateurs hollywoodiens. Pourtant, c'est en France que ça se passe, à travers le nouveau film "À la belle étoile" signé Sébastien Tulard, qui sortira le 22 février prochain sur grands écrans.

Resto gastro ou street-food ? : L'interview Dilemme de Paul Delrez, ex-candidat de Top Chef

Un long-métrage qui fait beaucoup parler de lui ces derniers temps. En cause ? Le personnage hors du commun qu'il met en lumière : Yazid Ichemrahen, passé de petit délinquant à star mondiale de la pâtisserie. Le jeune surdoué grandit dans le désordre le plus total. Sa mère est prostituée, droguée et alcoolique. On le place dans une famille d'accueil à l'âge de 2 ans. Il passe ensuite en foyer d'accueil, avant qu'un juge pour enfants ne provoque l'électrochoc en lui faisant visiter une prison : "Soit tu trouves une formation et tu fais quelque chose de ta vie, soit tu finiras ici"

Le meilleur pâtissier du monde

"Je n’ai pas hésité. Mon choix était fait", confie Yazid Ichemrahen à Welcome to the Jungle. Il débute un CAP Pâtisserie puis frappe à toutes les portes, celles de Vincent Dallet, fondateur de l’Ecole du chocolat, puis Pascal Caffet, Meilleur ouvrier de France, Thierry Marx ou Joël Robuchon. Il travaille pour les plus grands mais dort parfois dans la rue. "Parfois j’étais en colère contre le ciel et je me demandais comment tout ça pouvait m’arriver. Mais cela m’a permis de travailler encore plus", confie-t-il à CliqueEn 2014, comme une revanche sur la vie, il est sacré meilleur pâtissier du monde à l'âge de seulement 22 ans. 

Au-delà de l'aspect créatif, Bernard Blachère lui fait découvrir toutes les ficelles "business" du métier et l'aide à ouvrir sa première pâtisserie à Avignon. Mais le jeune talent ne veut pas d'une chaîne de pâtisseries façon "mass-market", il lui préfère le tailor-made des grands palaces. Depuis 2015, il participe à des missions de consulting et ouvre des boutiques "pop up" aux quatre coins du monde, du Qatar à la Suisse en passant par la Grèce tout en vendant sa marque sous forme de licence. Il devient rapidement LE pâtissier star. Il voyage en jet privé, côtoie la jet set, tutoie les plus grandes stars et parcourt les quatre coins du monde. Des marques comme Vuitton, Dior, Guerlain et plus récemment Chaumet lui proposent de luxueuses collaborations. 

Des éclairs Leclerc aux palaces parisiens

Derrière le glam et les paillettes, le parcours de Yazid Ichemrahen n'a pas toujours été facile. Dans son livre "Créer pour survivre", il raconte les doutes, les failles, les rebondissements et échecs qu'il a vécu, une enfance douloureuse à vivre dans l'insécurité permanente, un manque de reconnaissance qui l'a longtemps convaincu qu'il ne valait rien, la pression subie lors de son apprentissage et la rigueur de la profession jusqu'au syndrôme de l'imposteur qui le guète encore aujourd'hui.

Il remercie surtout sa famille d'accueil, dont les deux fils qui travaillaient comme pâtissiers chez Leclerc et Cora, l'initient les premiers à la cuisine. Il prépare des gâteaux au yaourt et des babas au rhum le dimanche qu'il mange en cachette. Il développera pour toujours un "goût de la pâtisserie populaire", notamment les boîtes de quatre éclairs dont un gratuit de chez Leclerc. Invraisemblable quand on sait que ses pâtisseries se vendent aujourd'hui jusqu'à 10 000 dollars l'unité. "Tout le paradoxe de la vie, c'est qu'on peut faire les plus grandes choses et aller dans les plus beaux endroits, mais tout en conservant à l'esprit que c'est votre passé qui vous a permis d'y arriver et de réaliser votre rêve. Aujourd'hui, toutes mes créations reprennent comme saveurs mes émotions de jeunesse, celles que ma tatie m'a procurées et que je retransmets avec mes gâteaux et mes créations", explique-t-il au micro de France Inter.

Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.