Des hommes qui dansent en talons, la Star Academy relance la polémique

Le sujet agite les réseaux sociaux depuis la quotidienne diffusée ce lundi 7 novembre : un des candidats, Julien, a refusé la demande de son professeur Yanis Marshall de danser en talons. Il n'en faut pas plus pour susciter la polémique sur les réseaux et au sein des élèves. On en pense quoi? 

Ingrid Van Langhendonck, Photos DR |

On l'avait vu venir

Lors de la présentation des coaches de la Star Academy, le professeur de danse s’était immédiatement fait remarquer par son look atypique et ses tenues osées. Habitué de la scène, Yanis Marchal danse régulièrement en talons, une prouesse chorégraphique dont il est fier, et il assume cette particularité. Interrogé par Yann Barthes sur le plateau de l’émission Quotidien, il avait pourtant assuré qu’il n’imposerait pas cet exercice à ses élèves, mais il en a été autrement dans la pratique. Ce lundi lors du cours de danse, il a demandé à tous les élèves, garçons et filles, de s’entraîner en talons aiguilles. Si la plupart d’entre eux a accepté sans rechigner, le jeune Julien, lui, s’en est offusqué, a évoqué son sens de la dignité et a donc choisi d’observer le cours assis sur un banc. Un peu étonné, Yanis Marshall a même expliqué à son élève que « Ce n’est pas parce que tu mets des talons que tu es homosexuel. », mais rien n'y fit.

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Homophobie et mémoire courte

Évidemment, de nombreuses voix ont réagi instantanément et parlent d’homophobie, arguant qu’associer le port de talons à la dignité ou la masculinité est somme toute assez ridicule et pas franchement dans l’air du temps. Surtout quand on prend le temps de se pencher quelques instants sur l’histoire de la scène et de la musique à travers les décennies. Bien avant Harry Styles, des chanteurs d’envergure comme Prince, David Bowie ou Freddie Mercury, parmi d’autres, se sont tous produits sur scène en talons hauts, et vous trouverez peu de monde pour contester leur dignité. Il est vrai qu’il s’agissait d’une autre époque et que, étonnamment, il régnait dans les années 70 une ambiance de grande liberté vestimentaire et une mentalité souvent moins crispée sur la notion de genre que ce que l’on observe parfois aujourd’hui. Néanmoins, on peut comprendre aussi que le professeur respecte le choix de son élève, à partir du moment où pour lui, cet attribut éminemment féminin lui est perçu comme ridicule ou inapproprié.

On en pense quoi?

Sur les réseaux sociaux et dans les médias people, le côté vulgaire et pas franchement élégant du candidat a déjà fait réagir. C'est pour cela aussi que son argument de maintenir une certaine dignité passe mal auprès des internautes, qui le qualifient d'homophobe primaire de mâle alpha de bas-étage.
D’autre part, et c'est un élément que le jeune aspirant-artiste semble oublier: il est important de savoir qu’un danseur ou qu'un artiste professionnel peut être amené à tester de nouvelles techniques, à faire de nouvelles prouesses et que, finalement, danser avec des talons n’est pas seulement l’évocation d’une certaine féminité, mais que c’est aussi et surtout un incroyable exercice d’équilibre, de maintien, de souplesse; et qu’à ce titre, il est un peu dommage de s’arrêter à la symbolique de l’attribut féminin plutôt que de relever le défi présenté par son professeur. On évaluera probablement dans les jours à venir l’influence qu'aura cette attitude sur la popularité du candidat et sur la suite de son parcours.

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