Épiphanie : êtes-vous sujet à la fabophilie ?

Rassurez-vous : il ne s’agit pas d’une nouvelle maladie ! Cette activité, appelée aussi « favophilie » consiste à collectionner les fèves des galettes des rois. Mais connaissons-nous les origines et significations de cette tradition ludique et gourmande ?

Sigrid Descamps. Photos : Pixabay, Flickr |

L’Epiphanie, c’est quoi ?

L’Epiphanie – qui signifie « Apparition » - correspond pour les Chrétiens d’Occident au jour où les rois mages venus d’Orient ont rencontré Jésus. Pour les Chrétiens d’Orient, à la date d’anniversaire de son baptême. Au Ve siècle, un pape fixa l’Epiphanie au 6 janvier. Mais certains lui préfèrent le premier dimanche de janvier (c’est un hasard du calendrier si cette année, cela tombe… le 6). Dans certains pays enfin, cette date est plus importante que le 25 décembre. Ainsi, en Italie, le 6 janvier marque la venue de la sorcière Befana, qui distribue des jouets aux enfants sages. En Espagne, c’est le 6 janvier également, jour des rois mages, que les enfants reçoivent des cadeaux.

Pourquoi mange-t-on de la galette des rois ?

Le partage de la galette n’a rien à voir avec la religion ! Cette pratique est bien antérieure à la venue du fils de Dieu. Dans la Rome antique, il était d’usage que les maîtres et esclaves inversent leurs rôles durant les Saturnales. Durant ces fêtes païennes, les nouveaux maîtres désignaient leur chef en cachant une fève dans une part de gâteau. Celui qui la découvrait obtenait les pleins pouvoirs… momentanément. Parallèlement, dans la tradition religieuse, il fut d’usage d’instaurer, au Moyen Age, le 6 janvier, la dégustation d’une galette partagée en autant de portions que de convives, plus une part, « part du Bon Dieu » ou « part du pauvre », offerte au premier pauvre qui venait frapper à la porte…

Au fil des siècles, les traditions ont fini par se mélanger. Aujourd’hui, déguster la galette est devenu une fête familiale où les uns savourent une galette frangipane et pâte d’amande, d’autres une brioche aux fruits confits. La tradition veut que le benjamin de la famille passe sous la table et désigne à qui est attribuée chaque part de gâteau. Celui qui tombe sur la portion avec la fève est alors sacré « roi » ou « reine » de la journée.

Pourquoi met-on une fève dans la galette ?

Durant des annees, on placait une vraie feve dans la galette. Premier legume a pousser a la sortie de l'hiver, elle symbolise le renouveau, la vie... Comme elle possede une espece d'embryon, dans l'Egypte ancienne, elle symbolisait le foetus. Les Egyptiens enterraient d'ailleurs leurs morts dans des champs de feve en vue d'une reincarnation. C'est en 1874, en Allemagne, que furent crees les premieres feves en porcelaine, a l'effigie de poupons emmaillotes (toujours un symbole de vie nouvelle). Dans les annees soixante, sont apparues les feves en plastique, suivies, une vingtaine d'annees plus tard, de celles en metal... qui ont quasiment disparu suite a divers accidents apres passage au four a micro-ondes !

A la fin du XIXe siecle, les themes ont commence a se diversifier avec la multiplication de symboles religieux, de porte-bonheur, d'animaux... Aujourd'hui, on trouve desormais un peu de tout, des traditionnelles figures religieuses aux heros modernes en passant par les figurines de BD, les reproductions de voitures, de patisseries, de monuments celebres.... Entre les nombreux themes et matieres, l'appetit des collectionneurs - les fabophiles donc ! - est largement attise. Le must restant les feves en porcelaine produites en edition limitees par des boulangers et patissiers. Certains modeles pouvant depasser le millier d'euros ! De quoi regarder d'un autre oeil ce petit objet en croquant la galette ce dimanche.

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