Faut-il à tout prix résister à nos pulsions de fringales ?

On nous rabâche sans cesse qu’il faudrait éviter de grignoter entre les repas, mais comment faire en cas de pulsion de fringale ? Faut-il réellement se priver à tout prix ? Notre experte Aurélia Coudray, diététicienne-nutritionniste agréée, nous éclaire. 

Era Balaj, Photo by Remuya Aydin on Unsplash |

Que celui qui n’a jamais cédé à une tablette de chocolat entre deux repas nous jette la première pierre. Surtout en ces temps frais, nous sommes tentés de troquer nos salades pour un en-cas plus réconfortant. Malgré les mille et une astuces pour éviter de grignoter, il arrive que nos envies de fringales nous donnent du fil à retordre. Alors oui, l’appel est palpable… mais peut-on y succomber sans culpabiliser ou devons-nous résister et nous priver ? 

Grignoter avant d'aller au lit sans pertuber son sommeil ? C'est possible :

On ne compte plus les méthodes qu’on retrouve sur la toile pour gérer les pulsions de fringales. Pourtant, il semble que de plus en plus d’entre elles recommanderaient finalement de ne pas se priver. C’est en tout cas ce que conseille Sophie Janvier, diététicienne et nutritionniste, à travers son programme « R.A.S. » (Respire, Attends, Savoure), dans son livre « La méthode douce pour manger ». Elle conseille, en cas de pulsion alimentaire, de d’abord respirer et attendre 10 minutes. Si elle est toujours présente, alors il vaudrait mieux y céder pour éviter les frustrations. Notre experte, analyse. 

Accepter la pulsion

Pour Aurélia Coudray, diététicienne-nutritionniste agrée, s’il n’y a pas vraiment de méthode passe-partout pour éviter les pulsions alimentaires, il est toujours intéressant de se reposer et de réfléchir aux raisons qui nous ont amenés à cette fringale (comme le recommande Sophie Janvier). Elle explique : « c’est comme quand vous voulez soigner un symptôme, il faut d’abord trouver la cause de ce symptôme ». Ce qui alimente la pulsion varie d’une personne à l’autre. « Probablement qu’elle n’a pas mangé tout ce qu’il fallait, qu’elle n’a pas pris le temps de manger ou que son cerveau n’a pas acté qu’elle avait mangé. Peut-être qu’elle ne s’est pas fait plaisir au cours de ses repas et sera à la recherche de ce plaisir. Ou bien, peut-être que c’est quelque chose de plus émotionnel, mais en tout cas il va y avoir des choses à creuser », ajoute la nutritionniste.

Les deux diététiciennes s’accordent pour dire que la privation n’est pas la solution : « se braquer et s’interdire d’avoir une pulsion, c’est pour aller droit dans le mur. Se priver ? Ça marchera peut-être sur du court terme, mais on est vite rattrapé quand on se prive », reprend Aurélia Coudray. S’il existe des casse-croûtes pour éviter les fringales, la nutritionniste agréée recommande avant tout d’écouter nos besoins et de « prendre le temps de déguster ce dont on a envie. Parfois, on ne veut pas l’entendre ou l’accepter, mais plus on va pouvoir s’écouter et répondre à nos besoins, moins on va être en lutte. »

S’écouter et déguster

Les fringales sont également liées à nos émotions, et comme pour la plupart d’entre elles, il est important de les prendre en compte. Aurélia Coudray souligne l’importance de s’écouter : « on a parfois envie de se dire qu’on doit manger uniquement pour répondre à des besoins énergétiques, mais ce n’est pas le cas. On a aussi des émotions qui créent des envies. On mange aussi pour le plaisir. » Lorsque vous ressentez une baisse de moral, si votre esprit a besoin de se réconforter autour d’un chocolat, écoutez-le. « Si vous en empêchez dans ces moments-là, ce n'est pas du tout une bonne idée,  c’est là que ça va assez mal se passer » éclaire la diététicienne-nutritionniste. Au bout du compte, cela ne fera qu’alimenter notre frustration et notre obsession pour ce chocolat.

Pourtant, s’il n’existe, pour l’instant, pas de « solution miracle » pour éviter les fringales et qu’il est conseillé de s’écouter, gardez en tête que chaque cas peut être différent. Il s’agit ici de remarques générales et que les situations de fringales dépendant d’une personne à l’autre. En attendant, si vous avez tout de même une petite envie coupable, comme nous le dirait Aurélia Coudray : « si j’ai envie de chocolat, je le prends, je le déguste et je suis de meilleure humeur et on passe à autre chose ».
 

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