Winery Boitsfort : le bar à vin devenu bistronomique

À la recherche d'une adresse où se côtoient dans le plus parfait équilibre bon-vivants et fins gourmets ? La Winery Boitsfort a muté de bar à vin classique à adresse bistronomique où il fait bon très bien manger.

Par Camille Vernin, Photo : We share agency |

Fut un temps, bar à vins rimaient uniquement avec adresse où l'on venait chercher sa quille avant un dîner entre potes, ou endroit pour goûter du bon vin en grignotant une planche mixte et un peu de pâté de campagne. C'était le principe de la Winery, petite institution bruxelloise installée à Boistfort, qui a le mérite d'avoir été l'un des précurseurs dans la tendance des vins natures, ou des "vins vivants" comme ils préfèrent les appeler. Aujourd'hui, comme son grand frère Pénar, l'adresse a décidé de ne plus seulement miser sur ses bonnes bouteilles de la Loire, du Beaujolais, du Languedoc, du Roussillon et du Jura, mais aussi sur une cuisine gastronomique orchestrée par le chef Benoît Bodivit. 

En vidéo, découvrez notre visite au Winery Boitsfort :

De bar à vin à adresse bistronomique

Depuis deux ans, celui-ci s'attelle à servir une cuisine bistronomique digne d'un gastro, mais dans une ambiance qui y échappe complètement. Le Breton a d'abord fait ses armes chez les grands, de La Villa Lorraine by Yves Matagne au Comme Chez Soi, lorsque le restaurant était encore doublement étoilé. Il a bourlingué de Montréal à l'Australie où il a peaufiné son style dans différentes adresses gastro. Le chef voulait désormais sa propre cuisine, sans la rigueur et la discipline militaire des grandes maison, mais avec la même précision et la même recherche d'excellence, le tout dans un cadre bienveillant et avec un personnel avenant. Le voilà à la Winery Boistfort, une adresse qui doit notamment sa réputation à sa relation privilégiée avec les nombreux vignerons avec laquelle elle traite. 

Ici, aucun importateur. On connaît chaque vigneron et chaque vigneronne, et les sommeliers ont tous mis les pieds dans les vignes. Ça donne 300 références triées sur le volet. Comme les vins du Clos Maïa de Géraldine Laval. Sur les Terrasses du Larzac, cette vigneronne travaille vieux grenache, cinsault, carignan, syrah, terret et chenin pour en tirer des vins singuliers et cohérents emblématiques de la nouvelle vague que l’on observe dans le Languedoc. Il fallait désormais une cuisine à la hauteur pour changer des planches traditionnelles et des tapas (bien qu'il soit toujours possible de les déguster à l'heure de l'apéro, de 14 à 20h). 

Au menu ? 

À partir de 20h, on passe aux choses sérieuses. L'atout de leur carte, c'est qu'elle mixe avec générosité plats complètement régressifs et assiettes pleines de fraîcheur. En entrée, on peut ainsi choisir l'oignon grillé qui renferme un oeuf parfait, du bleu et du coing dans lequel on trempe allègrement ses petits soldats à l'ail (14€). Ou on fait le choix un peu plus estival du tourteau présenté façon tartare et accompagné de gambas, de pamplemousse, de radis et de cacahuètes pour le croustillant (17€). Dans les deux cas, on retrouve des assiettes ultra taffées qui nous éloignent complètement de l'ambiance bar à vins, alors qu'on est en plein dedans. L'atmosphère est animée, ça parle fort, c'est bon vivant et sans chipot, comme dans l'assiette. Parfait pour tapisser ce très bon Cuvée Laïs 2022 d'Olivier Pithon. 

Les plats sont un peu chers, mais proposent à nouveau des recettes élégantes et pleines de goûts. À l'image du cabillaud, curry et légume vert (27€) ou du coucou de Malines, morilles et asperges blanches pile dans la saison (30€). Une assiette végétale avec un jus corsé est également au menu pour les végés (24€). Les quantités sont solides, on ne se moque pas de vous. À tel point qu'un plat se suffirait presque à lui seul niveau quantité. On termine avec un rouge à la bouche croquante Les Carlines du Mas Haut Buis, qui se boit tout seul. Pour enchaîner sur un citron meringué déstructuré (10€) qui convaincra même les plus hostiles aux desserts. Ça donne une superposition de couches de feuilles de meringues séparées par du citron onctueux et des zestes de shisho vert. 

Côté prix 

Vu qu'un plat se suffit quasiment à lui-même, comptez une trentaine d'euros par tête côté assiette. Côté vin, la première bouteille est affichée à 25€, mais on peut grimper jusqu'à plusieurs centaines d'euros si l'on veut goûter aux grands crus. On peut aussi aller se servir directement dans la cave. Les bouteilles tournent alors autour d'une vingtaine ou d'une trentaine d'euros, même si on retrouve aussi des quilles autour d'une dizaine d'euros seulement. Comptez 12€ le droit de bouchon pour les consommer sur place. Perso, on n'a qu'une hâte: réserver une table en terrasse dès que le soleil repointera le bout de son nez, et se mettre au sport avec leur rosé "Piscine Olympique" de la Vallée du Rhône par Bonnet - Cotton. 

Infos : 

Où ? Rue des Trois Tilleuls 1, 1170 Watermael-Boitsfort

Quand ? Le mardi, jeudi et vendredi de 12h à 23h. Le samedi à partir de 17h. Fermé le lundi, mercredi et dimanche. 

winery.be

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