Les dix clés de la chanteuse Lubiana pour être heureuse

Révélée par The Voice il y a dix ans, la jeune femme a depuis emprunté plusieurs voies avant de se trouver. De retour avec son premier album, Beloved, elle veut partager sa musique, mais aussi, sa quête initiatique.

Par Sigrid Descamps. Photos D.R. |

ll y a dix ans, lors de la première édition de The Voice, le public belge découvrait Lubiana. Très vite, la jeune fille de 18 ans conquiert le public, récolte les louanges, enchaîne les interviews, avant de tomber en demi-finale... et de replonger dans un quasi- anonymat. S’ensuivent dix années avec des hauts et des bas. La jeune femme, jadis obsédée par l’idée d’être aimée, acceptée, décide d’apprendre à s’aimer. Commence alors un long voyage initiatique, dans le monde, et au plus profond d’elle-même. Au fil de rencontres, dont celle avec la kora, cette harpe africaine qu’elle est une des rares femmes au monde à jouer, elle se laisse porter vers la lumière. Et nous revient, encore plus belle, plus forte, et surtout, en phase avec elle-même. Son expérience, Lubiana veut la partager à travers sa musique et son album Beloved, mais aussi, un podcast, Be... , au fil duquel elle retrace son parcours intérieur. Elle nous en livre les clés...

S'écouter

“On ne se lève pas un matin en se disant ‘À partir de maintenant, je m’aime’, cela prend du temps. Il faut commencer par s’écouter, faire attention à ses émotions, ses envies, arrêter de vivre à travers le regard des autres... qui ne sont pas toujours bienveillants. Dans mon cas, il m’arrivait après avoir passé du temps avec certaines personnes, de me sentir vidée, triste. Je ne devais plus accepter cela. Quand on commence à s’écouter, on découvre comment on veut être traité, on se coupe alors des relations toxiques, sans haine. Quand on se respecte plus soi-même, on montre aussi aux autres comment on veut qu’ils soient avec nous.”

La vidéo du jour :

Pardonner

“Je prône l’amour de soi et des autres. Moi-même, j’ai dû dire et faire des choses qui ont blessé d’autres personnes. Dans mes podcasts, je raconte des expériences malheureuses, mais sans jamais citer les personnes concernées ; mon but n’est pas de les condamner. Qui suis-je pour leur jeter la pierre ? Moi-même, je ne suis pas irréprochable. Il faut vivre sans rancœur et pardonner est nécessaire.”

(Se) dire des mots doux

“Ado, j’avais tendance à vite m’énerver, à balancer des insultes, à moi, à mes proches... J’ai fait plus attention à mes paroles, veillé à ne plus sortir de mots agressifs. On n’a pas envie qu’on nous dise ces mots ni de les dire aux gens qu’on aime. Quand on veut s’aimer, on se traite avec plus de tendresse, on traite les autres avec plus de gentillesse... Ils feront de même avec nous.”

Faire de ses faiblesses une force 

“Longtemps, je me suis cachée sous une carapace. On me disait hautaine, cela me convenait. J’avais peur que si on découvrait que j’étais ‘normale’, on me rejette. J’avais tort. Quand on est en phase avec soi, on se débarrasse de sa carapace, on rayonne réellement. Accepter ma vulnérabilité m’a permis d’aller vers les autres, de rencontrer des gens authentiques... Les énergies sont plus fortes.”

S'adonner à une activité artistique 

“Enfant, on dessine, on invente des mondes en jouant avec trois fois rien, on raconte des histoires... En grandissant, on oublie tout cela. Or, pratiquer une activité artistique fait du bien. Il n’est pas nécessaire d’avoir des aspirations professionnelles pour profiter de ses bienfaits.”

Trouver les bons guides, humains...

“Des spécialistes sont là pour nous aider, il faut trouver celui qui vous convient. J’ai rencontré plusieurs psys, mais c’est un coach de vie qui a débloqué plein de choses. Je rêvais de partir aux États-Unis, et pour moi c’était impossible, je me mettais des tas de freins... Il m’a enjoint à dresser la liste des choses qui feraient que ce voyage était possible. Pendant 21 jours, j’ai donc listé les bonnes raisons de partir et au bout des 21 jours, je suis partie. Cela n’a pas été facile pour autant...”

...et virtuels

“À l’aéroport de Paris, le jour du départ, j’ai fait une crise de panique. Je suis montée dans l’avion et j’ai vu le film Eat, Pray, Love, qui m’a fait du bien ; j’ai enchaîné avec des podcasts. Dans une société où tout va vite, tout est formaté, j’aime prendre le temps d’écouter des podcasts. Il en existe des tas qui peuvent nous aider. J’ai beaucoup écouté les Super Soul Conversations d’Oprah Winfrey. J’ai découvert comme cela Deepak Choprah (un penseur indien, spécialiste de la spiritualité, NDLR), et Eckhart Tolle, dont le livre, Le Pouvoir du moment présent, m’a touchée. Par la suite, j’ai découvert la méditation, la visualisation...”

Écouter les signes

“J’ai beaucoup rêvé de la kora, l’instrument qui m’accompagne désormais depuis quelques années et qui m’a aidée à me libérer de mes peurs, avant de la ‘rencontrer’ en Espagne. Plus tard, j’ai découvert que c’était une harpe d’Afrique, que les conteurs utilisaient, tout était lié. Il faut croire aux signes, ils sont là partout, tous les jours. Il faut écouter sa voix intérieure, ses sensations. Pour les repérer, il y a les rêves, mais aussi, le silence, la méditation, la connexion avec la nature... et les voyages.”

Voyager

“Voyager vous oblige à être seul, à vous concentrer sur vous, mais aussi à aller vers les autres, à retirer votre carapace. J’ai voyagé en Espagne, où j’ai découvert la kora. Ensuite, avec elle, je suis partie à Londres, où j’ai joué sur des scènes de micro ouvert ; aux États-Unis, où j’ai vécu des expériences dingues et refusé un gros contrat – parce que je me suis enfin écoutée ! (sourires) – et enfin en Afrique, au Cameroun, à la rencontre de mes racines. Tous ces voyages ont participé à mon voyage intérieur, à la rencontre de moi-même.”

Partager

“Les gens qui m’ont fait du bien, ce sont des gens qui ont partagé quelque chose avec moi : une expérience, une scène, des émotions... Le bonheur n’est pas dans le succès, mais dans le partage. Partager me nourrit, que ce soit ma musique avec le public ou mon expérience via les podcasts. Je reçois plein de témoignages magnifiques qui vont dans ce sens.”

Lubiana, Beloved, Pias. En concert le 24 mars à Namur au festival Namur is a Joke,le 8 mai au Tournai Jazz Festival.

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