Dès que le soleil pointe le bout de son nez, qu'un vent chaud de vacances souffle en soirée, et que Bruxelles, sublimée par l'été, change complètement de visage, on rêve tout simplement d'une bouffe ou d'un verre en terrasse au Châtelain. Bruxelles regorge évidemment de coins sympas, mais il y a dans ce quartier souvent qualifié de "branchouille", ce petit quelque chose qui nous propulse directement dans l'atmosphère des grandes métropoles. Même un bête lundi soir s'anime. On trouve une dernière table de libre en terrasse, et on zieute les clients installés sur le trottoir opposé en commandant un verre de vin blanc "bien frais s'il vous plaît".
La vidéo du jour :
Parmi nos adresses préférées, on vous citait dans nos lignes le bar à tartares Tatar, le resto intimiste Chez Nous ou encore le repère sharing food & tequila Vérigoud. Récemment, c'est une adresse argentine qui existe depuis un moment dans la capitale, mais qui a débarqué récemment dans le quartier, que l'on a voulu tester. Au menu ? Une ambiance hautement conviviale, de la bidoche (forcément) et beaucoup d'empanadas.
Le Buenos Aires du Châtelain
Il est Argentin, elle est Marocaine. Ils se rencontrent à Vancouvert et décident finalement d'ouvrir une première adresse à Bruxelles : "Panadas Factory". Situé chaussée de Waterloo, l'endroit vend initialement des empanadas et de la viande argentine, avant que le couple ne décide de lancer leur premier vrai resto. Vu l'engouement, l'adresse déménage bientôt dans un endroit plus grand, au coin de la rue du Page. C'est dans ce quartier animé au croisement de trois autres restos, juste à côté de Ricciocapriccio, que l'on déguste désormais différentes pièces de viande cuites à la sauce argentine, c'est-à-dire sur le fameux asado dont on entend tellement parler en ce moment. Au menu ? Entrecôte (bife ancho), contrefilet (bife angosto) ou filet de porc (lomo). Comme le dirait le patron des lieux, Leonardo Grimberg : "L'Argentine, c'est la viande".
Mais pas que. On retrouve aussi toute une série de plats phares d'Amérique du Sud, du ceviche de cod et leche de tigre à la dorade rouge à la plancha en passant par un tartare de filet Angus argentin coupé au couteau et mariné dans une émulsion de sauce criolla argentine. Le problème de leur carte, c'est que tout fait envie. Forcément, on a voulu goûter leurs fameux empanadas, là où leur histoire a commencé. On prend l'assiette de 6 pièces au boeuf Angus argentin (une version végé au fromage de chèvre et épinard est également à la carte). On trempe ça dans leur sauce chimichurri (émulsion à base de persil frais, oignon et origan) ou criolla (tomates, poivrons rouges et verts, oignons et coriandre fraîche), le tout accompagné d'un cocktail "Oaxaca" à base de tequila, mezcal et sirop d'agave. C'est l'aller simple pour Buenos Aires sur cette terrasse ixelloise.
Une terrasse qui a le mérite de jouir d'une exposition plus que parfaite, puisqu'on profite des ultimes rayons de soleil jusqu'à 21h en soirée. Quand on vous dit qu'on est à Buenos Aires. On ne loupe pas non plus leur rafraîchissant ceviche de poulpe parfaitement baigné dans un jus de citron vert, céleri, oignon rouge, gingambre frais, coriandre et patate douce.
En vidéo, découvrez ces légumes qui sont en réalité des fruits :
"L'Argentine, c'est la viande"
Mais ce sont les viandes qu'on est surtout venus goûter. On demande directement conseil à la maîtresse de maison, Bouchra. Ce sera finalement un lomo (filet pur angus argentin de 200g) et un bife ancho (entrecôte Angus argentine 300g). Les énormes pièces de viande sont découpées et depuis notre table, on les observe discrètement dresser nos assiettes. Les Argentins, connus comme l'un des peuples les plus carnivores au monde, sont réputés pour aimer la viande bien cuite et volumineuse. Côté volume, on est servi. Quant à la cuisson, on est rassuré de se voir demander la cuisson désirée (bien saignante).
Selon Bouchra, la viande bien cuite, c'est une "question de culture", mais aussi et surtout de "température", puisqu'elle se conserve mieux et plus longtemps de cette façon dans les pays chauds. Mais "les moeurs évoluent", raconte-t-elle. "Ici, le chef a mal au coeur quand on lui demande une viande bien cuite. C'est perdre tout le goût et la subtilité de la viande". En sides, on goûte aux légumes grillés, bons mais sans plus, automatiquement servis avec la pièce de viande. On leur préfère largement la purée de patates douces healthy puisque servie ultra nature, ou les "papas fritas", leurs délicieuses pommes de terre frites coupées à la main et cuites en deux temps.
Ambiance d'un autre temps
La viande de qualité a bien sûr toujours un prix. Comptez entre 38 et 48 € par tête pour un plat. Les autres poissons et tartares, plus accessibles, tournent autour de 26 €. L'avantage, c'est que les pièces de viande sont tellement imposantes, qu'une entrée n'est pas forcément nécessaire (ou une simple assiette d'empanadas à partager peut très bien faire l'affaire), ce qui réduit un peu l'addition. Et on ressort en ayant la sensation d'avoir mangé pour dix.
Le plus sympa reste de venir en été en terrasse évidemment, mais leur intérieur semble également prometteur. Un imposant bar en bois foncé surmonté de miroirs et de lampes vintage laisse découvrir une série de fioles alcoolisées. Ça fait vieux bar, c'est comme plonger dans la capitale argentine en plein coeur des années 30. Bref, on se laisse porter.
Infos :
Où ? Rue du Page 37, 1050 Bruxelles
Quand ? Du lundi au jeudi de 18h30 à 23h30 et le vendredi de 18h30 à 00h30. Le samedi de midi à 14h30 et de 18h30 à 00h30.
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