Pourquoi cette habitude au travail vous fait passer pour quelqu'un d'incompétent

Une étude vient de dévoiler que, si l'on souhaite passer pour quelqu'un de sympathique au bureau, il vaudrait mieux abandonner une mauvaise habitude que nous sommes pourtant nombreux à avoir pris au fil des années, et cela sans même nous en rendre compte. 

Par la rédaction, Photo : Unsplash |

Non, il ne s'agit pas de passer des heures à la machine à café, ni de mettre votre patron en copie de tous vos mails en garde-fou... Bien que ces deux habitudes puissent fortement énerver les personnes avec qui vous travaillez. Il s'agit en réalité d'une manie beaucoup plus insidieuse, et qui est devenue tellement omniprésente dans nos paysages professionnels que l'on ne la remarque même plus. Pourtant, elle pourrait bien vous faire passer pour quelqu'un d'incompétent voire carrément antipathique auprès de vos collègues. 

Le "busy bragging", cette mauvaise habitude qui ruine votre bien-être :

Cette manie à abandonner 

Le comportement en question ? Le fait de se plaindre constamment que l'on est débordé. Difficile de faire autrement lorsque la charge de travail est si importante que l'on se sent littéralement surmené. Pourtant, elle pourrait impacter votre sympathie au bureau. C'est du moins le constat d'une étude publiée dans la revue Personnel Psychology, menée par Jessica Rodell, chercheuse au Terry College of Business de l’Université de Géorgie, effectuée sur 360 personnes, et relayée par le HuffPost.

Concrètement, les participants de l'étude ont été invités à lire différents scénarios concernant un collègue fictif qui revient d’une réunion de travail. L'un mettait en évidence un collègue qui se plaint du stress et de la pression engendrés. Celui-ci se lamente que la conférence est "une chose de trop dans son agenda archi plein". "Vous n’avez aucune idée du stress que je subis", ajoute-t-il selon le scénario. Dans l'autre cas, l'employé exprime simplement que la réunion était "constructive mais stressante". On vous laisse deviner lequel des deux a attiré le plus la sympathie et le soutien de ses collègues. 

Ainsi, selon Jessica Rodell, "le fait d’en parler aussi ouvertement et explicitement diminue la sympathie. Nous valorisons l’humilité et la relation avec les autres, et le fait de nous vanter nous fait moins aimer les gens". Ce comportement peut même avoir des conséquences sur le long terme. Les participants ont en effet déclaré qu’ils seraient moins enclins à aider une personne qui se vante de son stress en cas de difficultés. 

L'art du "busy bragging" 

Dans les pays anglo-saxons, ce comportement a même un nom. On parle de "busy bragging" (autrement dit des "vantards du stress"), soit le fait de se vanter d'être constamment occupé, au point de ne plus avoir une minute de libre. Cette habitude s'étend d'ailleurs bien plus loin qu'au simple open-space, on retrouve dans ses cercles amicaux ou familiaux. Et nous n'en sommes pas les seuls responsables. La société ultra-capitaliste dans laquelle nous évoluons nous a inculqué l'idée que, plus nous serions occupés, plus nous serions théoriquement demandés et compétents et donc plus notre valeur augmenterait.

Un véritable cercle vicieux puisque plus la société nous en demande, plus nous pensons que nous avons de la valeur, plus nous répondons à cette demande. Résultat, notre réussite dans la vie se mesure à l'aune de notre capacité à produire et à la quantité d'engagements dans lesquels on s'investit. Avec toutes les conséquences que l'on devine sur la santé mentale et physique. Se vanter d'être occupé en permanence deviendrait donc une façon d'acquérir un certain statut au sein de la société. Par conséquent, si le fait de travailler dur et d'être en permanence occupé augmente notre valeur sociale, avoir beaucoup de temps libre - bien que considéré comme un luxe pour beaucoup - demeurerait symptomatique d'un caractère peu exigeant voire un brin fainéant.

C'est pourtant tout l'inverse qui se produit. En effet, une étude du psychologue suédois K. Anders Ericsson, a démontré sans surprise qu'absorber une grande partie de la vie des travailleurs ne garantit pas plus d'efficacité. Au contraire, cela la compromet. Après avoir étudié les habitudes d'un groupe de musiciens, le chercheur a constaté que les plus performants étaient ceux qui ne pratiquaient pas plus de 90 minutes consécutives et qui bénéficiaient de temps de repos entre les séances. C'est scientifiquement prouvé, le travailleur qui subit des heures et des heures de travail non-stop perd en efficacité et en créativité, et ce, quel que soit le domaine. 

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