Pourquoi faudrait-il manger deux fois plus de frites qu’avant ?

Pour soutenir nos producteurs et sauver nos pommes de terre, une seule solution semble désormais s’offrir à nous : manger deux fois plus de frites qu’avant. Mais d’où vient cet élan d’amour pour nos bâtonnets dorés et croustillants ? On vous explique. 

Par Anissa Hezzaz. Photo by Claudio Schwarz | @purzlbaum on Unsplash. |

Le confinement affecte le secteur de l’Horeca sous toutes ses formes : les restaurateurs, les bars, mais aussi les producteurs, encaissent la crise sanitaire et peinent à écouler leur stock. Si les restaurateurs ont trouvé quelques alternatives, comme le service de livraison et des plats à emporter, pour leur permettre de continuer leur activité au ralenti, d’autres maillons de la chaîne alimentaire n’ont d’autres choix que d’attendre la reprise normale de leur activité pour espérer pouvoir sortir la tête de l’eau. 

Parmi eux, les producteurs de matières premières, dont les pommes de terre. Selon la fédération Belgapom, qui représente les négociants et transformateurs de pommes de terre, un million de tonnes seraient déjà invendables du fait de la crise. La consommation mondiale de pommes de terre aurait en réalité chuté de 40 %. Cette baisse touche en particulier les pommes de terre destinées à être vendues sous forme de produits transformés. Ainsi, ce sont nos fameuses frites qui se retrouvent en danger. 

Des frites dans l'assiette

« Notre pays est leader du marché de la production et de l’exportation de produits surgelés à base de pommes de terre, dont la grande majorité est consommée en plein air dans les établissements de restauration et les cuisines collectives » interpelle Belgapom. Au vu des festivals qui se retrouvent annulés, et de tous les autres évènements qui sont en attente, reportés ou également annulés, force est de constater que le Belge a réduit sa consommation de frites dans un moment où il faudrait absolument inverser la tendance pour venir en aide au secteur.  Romain Cools, secrétaire général de la fédération, a d’ailleurs proposé une solution des plus surprenantes lors d’une conférence de presse :  « Mangeons tous des frites deux fois au lieu d’une fois par semaine ». 

Une recommandation que beaucoup de Belges prendront un malin plaisir à écouter à la lettre, dans un pays où les frites sont un plat national par excellence et où les gestes de solidarité envers les producteurs sont à saluer. Si Belgapom ne recommande pas de se ruer vers les frites, elle a annoncé mettre à la disposition des banques alimentaires 25 tonnes de pommes de terre par semaine jusqu’à fin mai. «De cette façon, une partie du stock de pommes de terre sera toujours utilisée et nous pourrons éviter de perdre d'excellentes denrées alimentaires, pour lesquelles nos agriculteurs ont travaillé si dur», a déclaré la ministre flamande de l'Agriculture Hilde Crevits, rapporte l’agence de presse Belga.

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