Qui sont les flexitariens, ces omnivores du XXI ème siècle ?

Oubliez le régime carnivore, végétarien et vegan, un autre mode de consommation entend bien faire sa révolution : le flexitarisme, soit un régime qui nous fait manger moins de viande et qui privilégie les légumes. Qui sont-ils à notre époque ?

Par Anissa Hezzaz. Photo by FOODISM360 on Unsplash. |

Si vous n’avez jamais entendu parler du flexitarisme en 2020, il est grand temps de vous mettre à jour. D’abord, parce que le flexitarisme est dans toutes les bouches et sur tous les réseaux sociaux, mais aussi et surtout, parce qu’à en croire les derniers chiffres d’iVox, trois quarts des Belges font le choix d’un repas sans viande au moins une fois par semaine. Difficile à croire pourtant quand on sait que chaque seconde il se consomme plus de 10.000 kilos de viande dans le monde et qu’en moyenne, chaque habitant consommerait 42,9 kg de viande par an selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). 

Une baisse de consommation qui s’explique, car les Belges sont de plus en plus conscientisés sur l’impact environnemental de leur consommation de viande, mais aussi parce que les alternatives à la viande sont de plus en plus nombreuses. Autant de facteurs qui nous poussent à en consommer moins, sans toutefois s’en priver totalement. Soit le concept même du flexitarisme qui consiste à suivre un régime végétarien la plupart du temps, mais à s’accorder une fois de temps en temps le droit de manger de la chair animale. 

"Flexiquoi ?"

Selon la définition du Robert 2019, est « flexitarien » celui qui « limite sa consommation de viande sans être exclusivement végétarien ». Vous l’avez peut-être remarqué dans votre entourage, mais aujourd’hui, beaucoup de gens se disent être « végétarien », sauf qu’il suffit de les fréquenter quelques fois pour s’apercevoir que leur « végétarisme » leur permet de manger du saucisson à l’apéro, des pâtes carbo au resto et des sushis quand l’envie leur prend. Les végétariens d’aujourd’hui semblent en fait y être à mi-temps, par souci de bonne conscience, de bonne santé ou simplement pour faire bon-genre à l’heure où les carnivores sont souvent pointés du doigt et où l’industrie de la viande est accusée de toutes les infamies (étique, écologique et sanitaire).. Mais sont-ils pour autant de « faux-végétariens » ? En réalité, les flexitariens d’aujourd’hui semblent être finalement les carnivores d’hier, à l’exception près qu’ils ont revu à la baisse leur consommation de viande, car comme le relève si bien le magazine les Inrockuptibles, « si les néo-végétariens sont des végétariens qui mangent de la viande, comment doit-on appeler ceux qui n’en mangent pas : des crypto-végétariens ? ». Le terme serait-il finalement le prétexte idéal pour rappeler l’l’inflexibilité» des végétariens et déculpabiliser les carnivores ? 

Une notion de compromis

À y regarder de plus près, le flexitarien est en fait un carnivore qui dit non à la surconsommation de la viande sans pour autant renoncer au plaisir d’en manger. Ainsi, un flexitarien pourra donc très bien manger un steak de quinoa un jour et se régaler d’un steak de boeuf saignant le lendemain, sans pour autant culpabiliser. Quand un débutant se passera de viande une seule fois semaine, un confirmé y arrivera deux ou trois jours sur la semaine et un expert ne mangera pas de viande les trois quarts de la semaine par exemple.  En fait, le flexitarisme peut alors désigner à peu près n’importe quel régime alimentaire. 

L’association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes l’a une fois de plus prouvé  à  la sortie de son périodique « Flexi Gourmand » en 2019, dans lequel un édito intitulé « Flexi quoi ? Flexitarien ! », le définit comme ceci :  «Le flexitarien est l’omnivore du XXIe siècle, consommateur éclairé qui mange aussi bien des aliments d’origine animale que d’origine végétale… Il est adepte des légumes et légumineuses, mais aussi amateur de viande, en juste quantité. Il a fait le choix d’un mode de vie respectueux de son corps, mais aussi de la planète. En mangeant mieux, de façon plus raisonnée, il peut ainsi privilégier des viandes de qualité issues d’une production responsable et durable.» Serait-on finalement tous des flexitariens sans le savoir ? Force est de constater qu’aujourd’hui tout le monde ou presque semble préoccuper par la cause animale, environnementale et sanitaire, sans s’imposer les contraintes du végétarisme. Alors faut-il vraiment se dire "flexitarien" pour autant ? 
 

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