Rizom : Le gastro belge accessible pour manger dans un cadre déroutant

À la recherche d'une chouette évasion culinaire en Belgique ? Et si on s'offrait un doublé expo + resto dans cette adresse wallonne au cadre fantasque ? Au menu : une cuisine de terroir d'une subtile modernité.

Par Camille Vernin, Photo : D.R. |

Il est considéré comme l'un des plus beaux sites industriels européens du 19e siècle. L'ancien charbonnage du Grand-Hornu, inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité, accueillait autrefois des mines creusées jusqu'à 1km de profondeur. Aujourd'hui, le site s'est transformé en lieu d'expositions autour du patrimoine, du design et de l'art contemporain, le tout dans un cadre mixant histoire et ultra-modernité. Dans ce joli écrin que l'on atteint en traversant des rangées de petites maisons ouvrières d'époque, s'est installé un restaurant qui a du caractère à revendre : Rizom

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Le charme du terroir, le choc contemporain

Ce sixième établissement a d'abord été chapeauté par le surdoué Sang Hoon Degeimbre (L'air du temps**), qui a ensuite laissé à son élève Oliver de Vriendt les clés du restaurant et de la cuisine. Au menu ? Une cuisine "à la croisée des cultures", directement inspirée des diverses migrations qui ont forgé le bassin wallon. Entre enthousiasme et engagement personnel, le chef s'amuse ici avec les produits du marché, locaux et de saison de la région, offrant un menu élaboré autour de l'idée de "terroir contemporain". Une atmosphère culinaire plus que jamais dans l'ère du temps, alors que les préoccupations autour de la santé et de la durabilité occupent une place de plus en plus prégnante dans nos assiettes. Petits producteurs locaux, produits de saison, légumes du jardin et techniques zéro déchets sont autant d'enjeux qu'Olivier De Vriendt a intégré à son menu qui vogue vers l'avenir.

Des cages aux formes aériennes 

Un engagement qui ne se limite pas à un simple phénomène de mode, mais que le chef transfigure dans une philosophie globale. Pour preuve, il signe tout récemment le livre - "Champignons sauvages et gourmands" - avec Jérôme Degreef, mycologue et directeur scientifique au Jardin botanique de Meise. Au-delà de l'attrait pour la cuisine et les champignons, le livre propose une réflexion poétique sur notre rapport à la nature et sur nos modes de consommation. Mais revenons-en à Rizom, cette jolie adresse cachée à un peu plus d'une heure de Bruxelles. Ici, on s'immerge donc dans un bâtiment classé qui crée l'émotion en jouant avec les contrastes architecturaux.

Chose rare, on dîne dans de vastes cages noires en métal aux formes aériennes, pour une intimité inaccoutumée. D'imposants murs en briques rouges s'élèvent entre béton brossé et plafonds hauts. Des bocaux de fruits et légumes fermentés trônent tels des objets de déco sur les étagères. C'est d'un minimalisme exquis, à l'image des assiettes. Malgré son jeune âge, Olivier de Vriendt a déjà assimilé cette sagesse que seuls les chefs avec de l'expérience acquièrent en général : n'offrir que l'essentiel dans l'assiette, c'est prouver son talent. Qu'il est courageux d'oser présenter le produit brut et rien d'autre, sans s'aliéner de décos superflus. On ne se cache plus. 

Au menu ?

C'est ainsi que l'on goûte en toute simplicité - du moins apparente - à des Saint-Jacques à la crème de yuzu - cet arôme japonais que l'on voit partout en ce moment - relevées grâce aux arômes poivrés de sarriettes. Suivies de betteraves au goût fumé de lapsang, qui apporte presque une saveur animale aux légumes, avec un chouette jeu de texture dans l'assiette. On passe du rafraîchissant au réconfortant avec le cromesquis de veau, herbes et panais, fondant juste comme il faut quand on le découpe grossièrement à la fourchette. Un peu plus tradi en revanche le canard au saté de Chine - bien qu'à la cuisson parfaite - avec ses différentes textures de choux. Le "chariot de fromages belges" demeure bien plus joyeux, avec son plat où l'on déguste dans le sens des aiguilles d'une montre six à sept variétés de fromages différents, du plus doux au plus corsé pour éveiller progressivement le palais.

Le chef a tout compris en proposant trois sortes de menus différents : vege, pesce ou carne. Des prix doux viennent compléter cette très bonne expérience. Comptez 59,50€ pour le menu 4 services, 69,50€ pour le 5 services et 84,50€ pour la totale, soit sept services. L'originalité, c'est qu'on peut opter pour une harmonie vins dont le prix évolue en fonction du nombre de verre (de 3 pour 23€ à 7 pour 47€). Une harmonie bières et une harmonie macérations sans alcool sont également proposées. 

Infos : 

Où ? Rue Sainte-Louise 82, 7301 Boussu

Quand ? Du mardi au dimanche de 12h à 15h et le vendredi de 19h à 21h30. La cafétéria est ouverte du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi.

rizom-restaurant.be

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