Les légendes et les traditions de Saint-Nicolas

Ce dimanche 6 décembre, c’est la Saint-Nicolas. A cette occasion, tous les enfants de Belgique et d’ailleurs attendent avec impatience leurs cadeaux, comme un avant-goût de Noël. Cette fête est aussi empreinte de traditions, qui diffèrent selon les régions…

Par Mathias Renaux. Photo: D.R. |

 

La légende

Saint-Nicolas n’est pas simplement un gentil Saint qui distribue des cadeaux. La légende raconte que c’est en Lorraine que le Saint-Nicolas réalisa sa première « bonne action ». Trois enfants, partis cueillir quelques fruits, se perdirent sur le chemin du retour. Voyant au loin de la lumière dans une maison, ils décidèrent d’aller demander l’hospitalité pour la nuit. Pierre Lenoir, un boucher, leur ouvrit et accepta leur demande. Finalement, il les tua pour les transformer en petit salé, un plat typique de la région. Une légende faisant un peu écho à celle d’Hansel et Gretel…

Saint-Nicolas, passant dans les environs, toqua lui aussi à la porte du boucher. Ce dernier n’osa pas refuser l’entrée à un évêque et l’invita donc à diner. Le saint homme demanda alors un petit salé, mettant le boucher dans l’embarras et avoua finalement son crime. Saint-Nicolas décida alors de ressusciter les trois enfants, et devint ainsi le Saint protecteur des enfants. Mais pour punir le méchant boucher, l’évêque l’enchaina à son âne, et devint alors le Père Fouettard, chargé de réprimander les garnements. Une légende qui explique alors le rôle de Saint-Nicolas, encore à l’heure actuelle.

Les traditions

La fête de Saint-Nicolas est célébrée dans beaucoup de pays d’Europe, dans la nuit du 5 au 6 décembre. En Belgique bien sûr, où le Saint (Sinterklaas en Région flamande et aux Pays-Bas) se charge de venir offrir quelques douceurs telles que des spéculoos ou des mandarines, aux gentils enfants pendant la nuit, si ceux-ci ont pris la peine de préparer sa venue en déposant un verre de vin et une carotte pour son âne. C’est aussi dans les écoles que Saint-Nicolas se déplace, pour demander aux enfants les cadeaux qu’ils souhaitent, et les encourage à écrire une lettre au Père Noël.

Aux Pays-Bas aussi, Saint-Nicolas est bien fêté. Deux semaines avant le 6 décembre, il arrive en bateau à vapeur depuis l’Espagne. Chaque année, les autorités nationales choisissent une ville différente pour accueillir le bateau, qui fera ensuite sa tournée à travers le pays. Mais la soirée du 5 décembre a lieu le Pakjesavond, la soirée des paquets surprises. Ces paquets sont distribués par les cheminées ou les paliers des maisons et sont souvent accompagnés de poèmes retraçant les éléments de l’année.

Sinterklaas arrivant sur son bateau

En France, et particulièrement en Lorraine, la fête est d’autant plus célébrée puisque le Saint est le saint-patron de la région depuis 1477. Jusque dans les années 60, la Saint-Nicolas était bien plus importante que Noël. Dans toutes les grandes villes de la région comme Metz, Nancy ou Verdun, le cortège de Saint-Nicolas est une véritable tradition. Il passe ainsi de porte-en-porte pour distribuer quelques friandises aux enfants. A Saint-Nicolas-de-Port, la fête prend une toute autre dimension. C’est dans cette ville qu’une relique, l’os du doigt de Saint-Nicolas, est conservée dans la basilique. A lieu alors une grande procession de cierges à travers les rues de la ville. Lors de cette marche, le Saint, le boucher et les trois enfants de la légende sont présents.

La procession de Saint-Nicolas-de-Port

En Allemagne, c’est Nikolaus qui descend du ciel avec sa luge et ses cadeaux à distribuer aux gentils enfants allemands. Les enfants sont invités à déposer une chaussure au pas de la porte de leur chambre avant d’aller se coucher. Si le soulier est rempli de cadeaux et de friandises le lendemain, cela veut dire qu’ils ont été sages ! Cette tradition marque le début des fêtes de fin d’années en Allemagne.

En Autriche, selon les régions, le nom du Saint change. Dans l’est du pays, il est appelé Nikolo ou Niglo, tandis que dans le Tyrol, il est nommé SantaKlos ou Klos. Mais peu importe la région, partout en Autriche, le soir du 5 décembre, le Saint défile traditionnellement dans les rues et questionne les enfants sur leur catéchisme. S’ils répondent correctement, les enfants reçoivent des noix et des pommes. Ici, le Saint n’est pas accompagné du Père Fouettard mais des Krampus, des créatures venues des Enfers, chargées de punir les enfants dont les réponses sont erronées. Il irait même jusqu’à les emmener en Enfer avec lui, en les mettant sans sa hotte appelée Buckelkraxen. Dans une autre région encore, en Haute Styrie, Saint-Nicolas est accompagné des Schnabs, qui claquent leurs fouets pour chasser les démons de l’hiver.

Dans beaucoup d’autre pays d’Europe est célébré Saint-Nicolas, comme en Pologne, en Hongrie, en Suisse… Mais dans tous les pays, le principe est le même, celui de la distribution de cadeaux aux enfants.

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