Travailler avec sa maman : rencontre avec quatre duos qui fonctionnent

Ancrés dans des univers différents, ces quatre duos mère-fille ou mère-fils sont unis à la ville comme au boulot. Nous leur avons demandé de nous raconter comment ça se passe vraiment quand on travaille en famille.

PAR MARIE HONNAY. PHOTOS D.R. |

Tiany Kiriloff et Yéléna

Univers : les réseaux sociaux

Influenceuse aux 200 000 followers, animatrice télé et maman de trois filles avec lesquelles elle partage son sens inné du style, cette figure incontournable de la scène mode multiplie les collaborations avec des marques belges et internationales. Sa fille ainée Yéléna (16 ans) apparaît sur certaines publications au côté de sa maman.

En vidéo, zoom sur 5 méthodes pour booster sa motivation :

Une passion commune

Tiany : Je partage mon dressing avec mes filles, surtout avec Yéléna. Je la surprends constamment dans ma penderie, occupée à créer des looks qui l’inspirent. Je ne l’ai jamais forcée à aimer la mode. Disons juste que c’est contagieux (elle rit). Nous n’avons pas forcément les mêmes goûts. Elle privilégie les lignes pures et sobres, une approche qui contraste avec mon amour des couleurs et des motifs.

Yéléna : Quand on fait du shopping, j’avoue que je trouve cool et pratique de faire des achats communs. C’est ma mère qui paie (rires) et on rentabilise mieux les vêtements dans lesquels on investit.

Travailler en famille

Tiany : J’ai toujours fait en sorte de l’encourager à créer son propre look. Et si elle s’inspire de ce qu’elle voit sur Instagram et TikTok, je suis attentive à ce que mon attitude soit un exemple pour elle. Je la mets évidemment en garde contre les dangers des réseaux et je lui rappelle aussi l’importance de rester aussi naturelle que possible, mais je pense que Yéléna, tout comme la plupart des filles de sa génération, est consciente des limites à ne pas franchir. Je les trouve très subtiles dans leur manière de s’habiller et de se maquiller.

Yéléna : Ma mère m’a expliqué les risques d’une trop forte exposition sur Instagram, mais je suis moi-même consciente que sur les réseaux, tout n’est pas rose. Le fait que je sois moins active que Maman m’aide aussi à conserver une certaine distance. Néanmoins, en tant que jeune fille, c’est en effet parfois difficile de ne pas confondre toutes ces images avec la réalité. Heureusement, ma mère est là pour me faire une piqûre de rappel quand c’est nécessaire.

De jolis moments 

Tiany : Yéléna est très consciente que l’influence, c’est mon métier. À ce stade, elle n’a pas l’intention de suivre cette voie. À l’occasion, elle aime participer à certains shootings ou collaborations, mais ça s’arrête là.

Laurence Rigolet-Wijnants et Loïc Rigolet

Univers : le restaurant Comme chez Soi

Fille et petite-fille de cuisiniers, la cheffe de salle du restaurant fondé par son grand-père (une adresse gastronomique qu’elle orchestre avec son mari Lionel depuis 2007) vient d’être élue Hôtesse de l’année par le Gault&Millau. Au même moment, son fils Loïc (26 ans) a reçu le prix du Maître d’hôtel 2024.

Une passion commune

Loïc : Mes parents ne m’ont jamais poussé vers la restauration, mais comme j’ai littéralement grandi dans ce restaurant, faire autre chose me semblait quasiment inconcevable. Après m’être formé en sommellerie, j’ai débuté en salle au Comme
chez Soi avant de poursuivre mon apprentissage, en cuisine cette fois. J’ai notamment fait mes armes chez Boury et au restaurant Inter Scaldes en Zélande. Désormais, j’ai envie... de ne pas choisir. Je ne sais pas si c’est une question de génération. Je pense juste que de plus en plus de chefs décident de passer en salle pour présenter leurs assiettes. C’est une évolution logique.

Laurence : Mon fils a la chance, comme son grand-père (qui passait lui aussi beaucoup de temps en salle), d’avoir un sens inné du contact. Qu’il commence sa carrière côté service était donc logique. Mais je suis heureuse qu’il puisse aussi s’épanouir derrière les fourneaux.
 

Travailler en famille

Loïc : J’ai la chance d’avoir un contact très privilégié avec mes parents. On dialogue beaucoup. Si on veut que ça marche, c’est essentiel.
Laurence : Dernièrement, nous avons choisi de faire appel à un coach, qui nous aide à encore mieux travailler en famille. Ce qui nous importe, c’est de trouver la bonne manière de dire les choses, y compris quand ça va moins bien.

De jolis moments

Laurence : Pour fêter nos deux récentes récompenses, nous sommes allés déjeuner avec Lionel, avec la compagne de Loïc (qui travaille avec nous en salle certains week-ends), et avec ma fille et mon beau-fils. Pour nous, la famille, c’est sacré et même si notre fille n’est pas dans le métier (elle est vétérinaire, ndlr), elle nous soutient beaucoup, y compris dans les moments plus difficiles.

Patricia et Eloïse Boreux

Univers : L’Auberge de Rochehaut

À la tête d’un domaine touristique (composé d’un hôtel, de restaurants, de gîtes, d’une microbrasserie... ) qu’elle orchestre avec son mari et deux de ses trois enfants, Patricia a transmis à sa fille sa passion pour le métier d’hôtelière et... de décoratrice.

Une passion commune 

Eloïse : Travailler au domaine n’était pas une vocation. Je me destinais à tout autre chose. J’avais une image assez négative du métier. Enfant, je voyais mes parents travailler tous les soirs. Ils n’étaient jamais à la maison et on ne partait pas en vacances. À l’issue de mes études, après avoir travaillé chaque été à Rochehaut, j’ai réalisé tous les sacrifices auxquels mes parents avaient consenti pour en arriver là. J’ai eu envie de rejoindre Maman à l’accueil de l’auberge.
Patricia : La réception, c’est le cœur névralgique de notre domaine. Je m’occupe de l’auberge. Éloïse se concentre sur les gîtes. Comme nous redécorons souvent les différents espaces du domaine, je lui laisse choisir certaines couleurs ou éléments de décoration.

Travailler en famille

Éloïse : Quand mon frère Arnaud (en charge de la brasserie du domaine, ndlr) ou moi faisons des choix pour Rochehaut, on attend toujours l’accord de nos parents pour les mettre en pratique. Après tout, ils ont fait de cette auberge un succès. Ils sont donc les mieux placés pour savoir ce qui va plaire à nos clients.
Patricia : Je pense toutefois que nos enfants doivent pouvoir s’épanouir dans ce projet, prendre de plus en plus d’initiatives et recevoir la reconnaissance qu’ils méritent.

De jolis moments

Éloïse : En 2020, l’ensemble de la famille royale est venue à Rochehaut. Avec mes frères et mes parents, nous étions là pour les accueillir. Pour moi, ça reste un souvenir fort, la confirmation du plaisir qu’on éprouve de travailler tous ensemble et de développer sans cesse de nouveaux projets.
Patricia : Éloïse est maman d’un petit garçon de dix mois. Louis fait déjà partie de l’histoire de Rochehaut. Quand il est avec nous à la réception, nos clients adorent se faire photographier avec lui. L’esprit de famille dans toute sa splendeur.

Danielle & Alix Sieon

Univers : les bijoux Macc Jewel

Fondée il y a presque 20 ans, la marque belge de bijoux est désormais orchestrée par la fondatrice et l’une de ses trois filles. Initiée à l’univers de la joaillerie vers l’âge de 16 ans quand elle rejoint sa mère au sein des premiers pop-ups de la marque, Alix a poursuivi sa formation au sein d’une Business School orientée mode à Londres. Aujourd’hui, elle signe certaines pièces de la collection tout en assurant le développement digital du label.

Une passion commune 

Danielle : Quand on est ensemble, on ne parle que de bijoux. C’est notre passion et on la vit pleinement. De mes trois filles, c’est Alix qui s’est montrée la plus enthousiaste à l’idée de travailler dans mes boutiques. Nos styles respectifs sont assez similaires, mais je dirais que le sien est un peu plus pointu, plus jeune aussi.

Alix : J’ai toujours admiré le style de ma grand-mère. Comme elle, je porte une bague à chaque doigt. J’aime aussi les pièces assez exubérantes. Pendant mon master, j’ai développé un concept de bague extensible (pour les femmes qui souffrent de problèmes d’arthrite, par exemple, ndlr). Ces anneaux qui figurent maintenant dans la collection ont beaucoup de succès.

Travailler en famille

Danielle: J’ai moi aussi travaillé, dans un tout autre secteur, au côté de ma mère. J’ai donc fait en sorte de ne pas reproduire certains schémas. Je donne bien entendu des lignes directrices à Alix, mais je fais en sorte qu’elle puisse faire preuve d’un maximum d’autonomie.
Alix : Je vis à proximité de chez ma mère, mais comme on travaille chacune de la maison, je dispose de mon propre environnement. Je peux y créer en toute liberté, sans me sentir bridée dans ma créativité.

De jolis moments

Danielle : Il y a quelques mois, nous avons lancé les premiers designs d’Alix. Quand on a vendu les premières pièces, je me suis sentie aussi heureuse que s’il s’agissait des miennes. Je me suis d’ailleurs souvenue de mes débuts. Quand on se lance, c’est toujours un peu intimidant de se confronter au regard des clients.
Alix : Hier, on se promenait toutes les deux en ville. Une cliente est venue nous dire à quel point elle était ravie que je travaille aux côtés de ma mère. La preuve que je suis vraiment à ma place dans ce projet.

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