Un nouveau service de vélo-cargo à louer s’implante à Bruxelles

Trop chers les vélos-cargo et les longtails ? Vous n’avez pas la place chez vous pour le garer en toute sécurité ? Et si vous en louiez un quand vous en avez réellement besoin ? A l’heure, à la journée, un weekend complet, c’est ce que propose Monkey Donkey, la seule plateforme de vélo-cargo partagé à Bruxelles.

PAR GEORGES XOURAS. PHOTOS MONKEY DONKEY |

Le vélo est l’une des solutions à adopter pour améliorer la mobilité et la qualité de l’air à Bruxelles. Les trajets du quotidien, privés comme professionnels, peuvent se faire à bicyclette. Et pour amener les enfants ou transporter et livrer des marchandises ? Il y a les cargobikes et les longtails, dont les ventes ont explosé. De récentes études ont aussi montré que 50 % des livraisons professionnelles peuvent être faites avec un vélo cargo. Et les trajets privés ? 75 % ! C’est de ce constat qu’est parti Benjamin François pour créer Monkey Donkey, la première plateforme de partage de vélos-cargos à Bruxelles (le concept existait déjà à Malines, Leuven et dans d’autres pays d’Europe).

La vidéo du jour :

Ce trentenaire n’est pas un inconnu dans le milieu du vélo bruxellois et il n’est pas non plus à son coup d’essai dans des projets liés à la mobilité : Project Manager chez Cyclo, organisateur d’ateliers vélo, il a aussi fondé Mabool Mobility Services. Les services de voiture partagée comme feu DriveNow à Bruxelles font appel à ses services pour déplacer, nettoyer et recharger les véhicules. Un service toujours en place actuellement à Amsterdam et à Londres.

Un article et un achat qui changent tout

L’idée de vélo-cargo partagé a d’abord germé en 2015 à la lecture d’un article sur un service similaire en Suisse. Je me suis dit que c’était sympa, original, j’ai gardé tout cela dans un coin de ma tête, relate Benjamin François. Ensuite, il a lui-même testé un cargobike. Je me suis acheté un vélo-cargo en 2019 et ça a littéralement changé ma vie. Même s’il passait la quasi-totalité de sa journée sur un vélo, notre interlocuteur possédait encore tout de même une voiture. On se dit souvent qu’on doit garder une bagnole car il faut emmener les enfants à l’école, faire les courses. Sauf que ce cargobike a été d’entrée de jeu, un défi : C’était un sport que de se dire que je pourrais tout faire sans la voiture. Et je suis parvenu à le faire dans 99,99 % des cas. À part un déménagement ou déplacer des choses très volumineuses, tout se fait à vélo cargo. J’emmène et je vais chercher ma femme et ma fille à la gare... sur le quai littéralement ! C’est en expérimentant, en testant, que ce papa de 37 ans s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire dans ce domaine. Je voulais partager mon bonheur et ma liberté avec tous les Bruxellois, je ne voulais pas garder cela pour moi.

Le seul souci ? Le prix d’abord, qui monte à quelques milliers d’euros. La place ensuite, car peu de Bruxellois ont l’espace pour “garer” leur bécane. Le partage de vélos prenait donc tout son sens.

Une plateforme de partage et un réseau de partenaires

Une question principale s’est posée pour le partage de vélos cargos et longtails. Comment les partager ? Des garages de particuliers, un stationnement en rue ? On s’est rapidement rendu compte que le free floating ou les stations comme celles de Cambio n’étaient pas possibles car les vélos peuvent être dégradés et volés. C’est là que réside la particularité de la formule de Monkey Donkey : Nous collaborons avec des commerçants bruxellois qui exposent les vélos en journée et les stockent la nuit chez eux. Pas de soucis de place ni d’infrastructure.

Après un nouveau passage en Suisse pour discuter et s’inspirer des fondateurs de carvelo2go, Benjamin François part à la recherche de sponsoring privé, sans succès. C’est la Région qui a décidé de nous aider avec un subside de be.circular en 2021. Le projet prend rapidement forme avec ses deux cofondateurs, la plateforme et l’application sont créées, les premiers commerces partenaires trouvés. Nous avons conclu les premiers accords pendant la première phase, entre les confinements. La seule chose qui était ouverte avec certitude, c’étaient les magasins alimentaires. Pas n’importe lesquels non plus. Nous avons signé avec des enseignes et des gens qui partagent notre philosophie de partage, de mobilité, de durabilité.

Où en trouver ? 

Dans un réseau de commerces partenaires tels que le Färm de Meiser, le Färm de Fernand Cocq ou encore dans le magasin bio Super Monkey (heureuse coïncidence) à Saint-Gilles. Un réseau de partenaires qui continuera à s’étendre, tout comme la flotte de vélos, durant l’année.

Comment ça fonctionne ? 

À l’instar de nombreuses applications de partage, il suffit de télécharger gratuitement l’application via le site monkeydonkey. bike ou sur Google Play et l'App Store et de se créer un compte tout simplement, et toujours gratuitement. Vous localisez ensuite les vélos-cargos ou longtails disponibles dans l’un des commerces partenaires, vous le réservez et vous allez le chercher dans le quart d’heure. Vous pouvez bien évidemment également réserver un créneau à l’avance. Vous le prenez autant de temps que nécessaire et le ramenez à bon port au même endroit, selon les heures d’ouverture.

Et le prix ? Il vous en coûtera 1,75 € par demi-heure, 25 € la journée et 40 € le week- end. Idéal quand on voit les prix d’un cargobike ou d’un longtail électrique neufs, quand on veut les tester avant d’en acheter... ou tout simplement quand on veut en découvrir tous les avantages, à tout moment. La demande est en tout cas présente. Les premiers vélos ont touché la route en juin 2021. Nous comptons depuis 600 utilisateurs pour une flotte entre 6 et 10 vélos selon la période. L’objectif est clair : continuer à se développer. L’idée est de doubler notre flotte, étendre notre réseau de partenaires... et essayer de tripler notre clientèle d’ici fin 2022.

Plus d'infos sur monkeydonkey.bike

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