Nous connaissons tous une personne qui aime (beaucoup) parler d'elle et ramène chaque conversation à sa petite personne. Le moindre sujet est l'occasion de glisser une anecdote qui lui est arrivée ou de revenir sur un moment difficile de sa vie. Peut-être est-ce vous cette fameuse personne très bavarde et un brin narcissique. Cette tendance à vouloir tout ramener à soi porte un nom : l'écoute autobiographique.
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Qu'est-ce que "l'écoute autobiographique" ?
Dans les colonnes du Huffington Post UK, Amelia Reigstad, consultante et coach en communication basée au Minnesota, détaille ce qu'est l'écoute autobiographie : "On écoute, mais seulement dans le but de répondre, au lieu d'écouter avec attention la personne avec laquelle nous interagissons. Nous avons tendance à penser à nos expériences et à filtrer ce que les autres disent à travers nos propres histoires".
Bien sûr, il est tentant de parler de ses expériences, de son parcours, de son ressenti pour faire un parallèle avec les propos de l'autre car on y devine des points communs. Amélia Reigstad avertit toutefois : "C'est bien de partager vos histoires et de vous lier à la personne avec qui vous parlez, mais seulement lorsque cela est approprié. Vous devez savoir quand elle a vraiment besoin d'être écoutée". Si vous souhaitez parler de vous, cela doit être fait de manière réfléchie et non pas pour s'entendre parler ou se donner de l'intérêt. Vous pouvez rebondir sur des sujets légers comme les vacances, mais lorsque les sujets sont plus intimes et délicats, mieux vaut s'abstenir.
Ramener une conversation à soi donne l'impression à l'autre personne de ne pas être comprise. Elle n'osera peut-être pas s'exprimer. Les experts interrogés s'accordent à dire qu'il est préférable de privilégier une écoute dite "empathique". Nous écoutons l'autre pour le comprendre et non pas pour lui répondre. "Lorsque nous ne parvenons pas à écouter du point de vue de l'autre personne, nous écoutons à travers notre propre objectif et avons tendance à porter plus de jugements".
Comment ne pas être tenté de tout ramener à soi ?
Si vous ne voulez pas tout ramener à vous, Racine Henry, thérapeute conjugale et familiale agréée à New York, explique au Huffington Post UK qu'il est préférable de paraphraser les propos de l'autre. "Si vous entendez une histoire ou une expérience, dites : « Ce que je vous entends dire, c'est XXX » ou « Ce que je pense que vous essayez d'exprimer, c'est XXX », est-ce exact ? C'est ce qui s'est passé pour vous ? Laissez ensuite la personne confirmer ou infirmer". En procédant de cette manière vous restez engagé avec votre interlocuteur, tout en approfondissant la conversation. "S'ils confirment, ils peuvent alors sentir que vous les écoutez et qu'ils sont compris. S'ils le nient, vous pouvez leur demander de répéter afin de mieux comprendre, faire preuve d'empathie et être présent avec eux à ce moment là. Cette vérification ralentit la communication et vous détourne de votre propre personne" glisse l'experte.
Autre conseil : essayez de vous mettre à la place de l'autre quelques instants. Vous êtes en train de parler, mais votre ami ou votre frère ramène la conversation à ses propres expériences. Vous aurez alors l'impression de ne pas être écouté ou même d'embêter l'autre.
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Il est toujours possible d'évoquer ses anecdotes, mais cela arrivera plus tard dans la conversation. Tout est une question de timing. Si vous sentez la personne en face de vous impliquée et bien lancée, ne l'interrompez pas. Si vous pensez que votre intervention va fragiliser l'équilibre de la conversation, remettez la à plus tard. Tout vient à point à qui sait attendre.
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