Nous vous parlions déjà du restaurant Timber, installé au deuxième étage du Mix, lors de son ouverture en novembre dernier. L’adresse a tout pour plaire, notamment parce qu’elle propose une cuisine “smoky”, rendue possible grâce à l’installation d’un fumoir sur la terrasse du restaurant. Toutefois, à moins d’être un habitué du Mix, l’adresse passe encore souvent inaperçue.
En vidéo, on vous emmène vivre l'expérience :
Subtilement installée entre les ascenseurs de ce lieu pharaonique, on oserait à peine s’y présenter sans connaître le lieu. Alors, pour donner envie aux gourmands de pousser les portes de ce restaurant qui change carrément la donne, l'établissement a décidé de lancer ses soirées “Takeover”. L'idée ? Faire venir des chefs issus de la scène culinaire internationale pour proposer un menu entièrement repensé. Les chefs invités ont donc l'occasion de faire découvrir leur cuisine avec la possibilité d’exploiter le fameux four smoky qui donne aux ingrédients une saveur si particulière. Un chef français, Julien Sebbag avait déjà investi les lieux en mars dernier. Après le succès de ce premier Takeover, c'est tout naturellement que Timber voulait réitérer l’expérience pour ses clients.
Envolée directe pour le Mexique
Pour la première édition de ces soirées gourmandes, c’est le chef Joaquin Cardoso que l’on retrouvait aux fourneaux lors de notre venue vendredi soir. Celui-ci est né à Mexico, mais c’est à Lyon qu’il s’est réellement formé dans la cuisine. Il a fait l’Institut Paul Bocuse, et a fait ses armes auprès des plus grands chefs de la gastronomie française comme Jean-François Piège, à l'hôtel Le Crillon à Paris, ou auprès de René Redzepi du Noma, considéré comme le meilleur restaurant du monde avant sa fermeture en janvier 2023. Il a également fait un passage dans le célèbre étoilé de Copenhague, le Relae de Christian Puglisi. Il est aujourd’hui propriétaire de plusieurs adresses à Mexico, notamment du Loup Bar, un bistrot bar à vins naturels.
Pour Timber, il a voulu proposer un menu qui lui ressemble, une cuisine moderne aux inspirations mexicaines. On démarre le repas avec un mocktail signature dans lequel on vient déposer un piment et un ananas. Habituellement, on n’est pas trop cocktail et toutes leurs déclinaisons sans alcool, mais on doit dire que celui-ci a su percuter notre palais.
Pour 85 €, Joaquin Cardoso avait concocté un trio de mise en bouche, comprenant un petit ceviche de crevettes grises, avocat et leche de tigre, une julienne de carottes assaisonnées au sésame et tamarin. Deux mises en bouche qui font parfaitement leur job et nous donnent envie de découvrir la suite du repas. Petite déception pour la troisième mise en bouche qui se présente comme un tacos surmonté d’une poêlée de champignons. Rien qui nous emmène au Mexique, et des saveurs un peu trop fades à notre goût.
Pour la suite, nous avons le choix entre un carpaccio de betteraves au lard de Colonnata et ananas et une poêlée d’asperges accompagné de pipian verde, une sauce typiquement mexicaine agrémentée ici de pistaches. On a évidemment opté pour les deux assiettes histoire de goûter à tout. Les deux entrées sont singulièrement différentes mais délicieuses. D’un côté, on a le goût fumé des betteraves cuites entières au barbecue avant d’être finement tranchées, de l’autre, on a des asperges délicates et parfumées qu’on plonge expressément dans la pipian verde. La suite ? Une daurade délicatement posée sur une sauce verte à base de spiruline et accompagnée de broccolinis surmonté de pico de gallo, sorte de salsa mexicaine à base de tomates, oignons et coriandre. Définitivement le plat qui nous transporte directement à Mexico. L’autre plat à la carte est de l’agneau cuit façon “barbacoa”, une méthode de cuisson particulière où la viande a été préalablement marinée dans un mélange d’épices et de piment. Si la technique de cuisson était parfaitement maîtrisée, on regrette juste que ce plat n’atteigne pas le même seuil d’originalité et de saveurs que la daurade.
Enfin, en dessert, on nous propose, non pas un mais bien deux desserts pour clôre le repas. On reçoit une pavlova de fraises et des churros au chocolat. Uppercut en goûtant à la pavlova épicée de piment habanero. Ca réveille, ça surprend, c’est déroutant. Idem pour les churros que l’on trempe goulument dans le chocolat. Ici, pas de plaisir régressif, mais plutôt un étonnement quand on découvre le caramel au maitrank qui vient transformer ce plat si cher de notre enfance. On avoue, on est peut-être pas assez téméraires, mais on aurait préféré la version plus classique de ces deux plats. Et à la fois, on nous avait prévenus : le menu devait nous emmener au Mexique. C’est donc un pari largement remporté. On a oscillé toute la soirée entre des bonnes surprises et des associations inattendues.
D'autres chefs invités
Le genre d’adresses où l’on se rend pour titiller notre palais et sortir de notre zone de confort. Et si vous avez peur d’être trop bousculé, sachez que les prochains chefs invités proposeront tous un menu différent : du 3 au 7 juillet, c'est le chef autodidacte Harry Lester du restaurant Saint Eutrope qui prendra le relais, proposant une cuisine aux accents du sud et d’Asie, en août, durant une semaine, le chef Milan Gataric qui viendra tout droit de Rotterdam déclinera à son tour le menu. Enfin, dès la rentrée de septembre, on verra défiler le chef Inaki Bolumburu du Pays Basque, Mathieu Rostaing de Biarritz, Nazareno Mayol de New York, Laura Santosuosso de Milan et enfin Julia Sammut de Marseille. Alors, prêts à voyager aux quatre coins du monde sans quitter Bruxelles ?
En pratique
Où ? Au restaurant Timber, situé au 2ème étage du Mix Brussels. Boulevard du Souverain 25, 1170 Watermael-Boitsfort
Réservations sur le site du Mix Brussels
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