Comment la marche est devenue plus addictive que le jogging

Oubliez le footing, la marche est la nouvelle discipline qui cartonne, et pas seulement chez les plus âgés. Elle serait au moins aussi bénéfique que les sports en salle ou le sacro-saint jogging. Décryptage.

 

Audrey Morard, Photo Unsplash |

Aussi bénéfique que la salle de sport

Une étude menée en 2022 par l’Institut de Cardiologie d’Ottawa (ICUO) au Canada  a démontré que la pratique de la marche a des effets positifs sur la qualité de vie et sur les symptômes de la dépression, au même titre qu’un entraînement réalisé à haute intensité. Sur le plan physique, la marche nordique soulage les articulations des membres inférieurs, elle améliore le cardio, l’endurance, et consolide les os. Les muscles du dos et de l’abdomen sont renforcés, le système immunitaire boosté.

Stéphane Rutté, ancien nageur et aujourd’hui directeur du club David Lloyd : “Si vous avez des problèmes de digestion, un bon médecin vous conseillera d’aller marcher une demi-heure tous les jours avant de vous prescrire des médicaments”. Les bénéfices de la marche nordique sont nombreux. Pas étonnant quand on sait qu’on sollicite 90% de la masse musculaire globale lors de nos déplacements. Au-delà de la marche nordique, c’est la marche à pied dans son ensemble qui a le vent en poupe. Elle englobe le trek, la randonnée, la marche urbaine, qui comme son nom l’indique, se pratique en ville à une cadence soutenue… La marche a l’avantage de s’effectuer n’importe où, n’importe quand, en solo, en groupe, en forêt comme en bord de mer. Et en plus, elle est gratuite.

En vidéo: la randonnée la plus spectaculaire de Belgique


Autre effet positif de la marche sur l’organisme: elle permet de s’offrir une séance 100 % naturelle de luminothérapie. En effet, lorsque vous évoluez à l’extérieur, vous profitez des bienfaits de la luminosité naturelle et de ses apports pour le corps. Exposé à la lumière naturelle (même quand il fait couvert), votre organisme capte sa dose essentielle de vitamine D, qui booste le système cardio-vasculaire et renforce la solidité des os. De plus, vous faites le plein d’air frais et améliorez l’oxygénation globale de votre corps. Ce faisant, vous apprenez aussi à bien respirer et vous développez au fil des sorties votre capacité respiratoire.

Des adeptes partout

Ingrid, 50 ans, est depuis trois ans une adepte de la power walk. Le principe ? Marcher à un rythme très soutenu, pouvant parfois atteindre les 9km/h. La Belge a découvert cette discipline lors d’un séjour au Mexique il y a trois ans. Elle marche aux alentours de 7km/h en sollicitant ses bras comme si elle utilisait des bâtons. Les bénéfices retirés ne sont pas seulement physiques comme elle nous l’explique. “La power walk me donne l’occasion de faire de l’introspection, de réfléchir sereinement à mes futures présentations par exemple. On est dans un effort brut quand on court, les pensées tournent en boucle. La power walk aide à entreprendre un cheminement intellectuel car il y a plus de calme et de sérénité”. La femme à l'allure sportive pratique la power walk trois à quatre fois par semaine la plupart du temps dans la forêt de Soignes, seule ou avec des amies. “On marche de manière rapide, mais sans courir. Il ne s’agit pas d’une simple balade où l’on va mettre les mains dans les poches. On enfile nos baskets de running, un legging, une petite veste et on se déplace rapidement. J’avais l’habitude d’aller courir mais c’était une punition, j’avais en plus des problèmes de dos. Le power walk est plus doux pour cette partie de mon corps”. Elle constate un réel engouement autour de ce type de marche dans son entourage. “Ça a un peu fait tâche d’huile. On était deux, puis quatre… Je côtoie à présent plein de groupes différents. Et on est tous mordus !”

Marche rapide, seule ou randonnée entre amies, Ingrid ne manque pas une occasion d'enfiler ses chaussures de trail.

Julie Denayer est l’une des personnalités les plus connues du petit écran belge. Journaliste, productrice et animatrice sur RTL-TVi, elle cumule les casquettes et a besoin d’un sas de décompression: “Je fais un métier assez prenant, trouver du temps n’est pas toujours simple. Et puis, il y a presque deux ans, je suis devenue maman d’un grand prématuré. Il a fallu que je mette ma vie entre parenthèses pour m’occuper de ce petit bout et trouver une activité pour me sentir bien, psychologiquement et physiquement. Je me suis alors découverte une passion pour la marche”.

La journaliste confie avoir toujours été une marcheuse : “C’est le meilleur des sports à mes yeux. Il n’y a aucune contrainte d’organisation, c’est accessible et on prend un grand bol d'oxygène”. Elle pratique désormais la marche nordique une fois par semaine, réalisant une boucle de 12 kilomètres en un peu moins de deux heures. Elle se déplace à l’aide de bâtons, le tout à un pas cadencé. “Entreprendre une petite promenade est désormais trop lent pour moi. J’ai besoin qu’il y ait du rythme. Marcher s’apparente à une thérapie, j'ai l’impression qu’il me manque quelque chose quand je ne le fais pas. Ce sport affine vraiment tout. Je sens que mes jambes sont plus musclées et affûtées. Mes abdos sont plus dessinés. Mon cardio et mon souffle se sont également améliorés”, détaille Julie Denayer.

Où pratiquer en Belgique ?

Julie Denayer et Ingrid ont leurs habitudes dans la forêt de Soignes. “Il y a plusieurs entrées et de nombreux itinéraires. On peut s’amuser et définir son parcours en fonction du temps que l’on dispose” glisse Ingrid. L’adepte de la power walk propose aussi de se rendre dans le parc Solvay de la Hulpe. Dans le Luxembourg belge, vous avez l’occasion de découvrir l’Ardenne Nordic Park, un parc entièrement consacré à la marche nordique situé à Sainte-Ode. Il se compose de cinq itinéraires au choix de deux à 18 kilomètres.

Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.