Le Bain des dames : le bar à vins et à manger qui nous emmène à Marseille

Le Bain des dames est une plage charmante à Marseille, pas plus grande qu’une crique, avec ses cabanons historiques et sa foule compacte en été. Version bruxelloise, c’est un bar à vins et à manger pas plus grand qu’une crique et dans lequel on sait déjà qu’on va souvent prendre nos quartiers.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE |

L’emplacement n’est pas idéal (entre l’avenue Louise et la Bascule, pas vraiment un haut lieu de la fête gastronome bruxelloise), pourtant, si vous n’avez pas réservé, vous risquez de battre le pavé un moment. Oui, je vais encore vous parler d’un endroit qui sert des vins nature et des plats à partager. Mais celui-là, même Carlo s’incline. Et s’étonne que j’aie mis tant de temps à le découvrir. Ah, il ne m’avait pas dit que c’était super ? Non, il ne m’avait pas dit. Je l’y traîne donc par la peau du cou (version mère chat bienveillante). Évidemment, on n’avait pas réservé. On nous installe au bar et ça tombe bien, c’est notre endroit favori. Un œil sur la microcuisine et un sur le service du vin. L’endroit est petit, prisé et se termine par une terrasse au jardin que la saison rend encore un peu théorique, mais qui doit être délicieuse en été.

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Le menu, sur tableau noir, envoie du rêve

Du moins, du mien, Carlo étant moins amoureux fou des trucs protéinés qui batifolent dans la mer. On commence avec une portion de mange-tout (5 €), pas les haricots mais les mini-éperlans, en version frite et accompagnée d’une mayo maison. Ça se mange comme des chips. Suivent les toasts à la poutargue (8 €), mais pas n’importe laquelle. Une poutargue de seiche que Delphine, la patronne, Marseillaise d’origine, a ramenée du Portugal où elle a passé un week-end. Sur le pain au levain, avec un soupçon d’huile d’olive et du thym frais, c’est complètement addictif.

À boire ? D’abord Tohu bohu, un pétillant de macération dont la toute légère amertume apporte une note intéressante. 24 € à emporter + 9 € de droit de bouchon quand dûment dégustée sur place. La sélection de vin est drôlement bien faite, avec des prix et des styles qui permettent de brasser un large public. Que du nature, que du propre pas tabassé de produits chimiques et un équilibre entre pointu et classique pour que chaque palais y trouve son compte.

Il nous fait de l’œil, nous l’adoptons : le sandwich de pain brioché maison, grillé au beurre, merguez de poisson (maison également) et cerfeuil (9 €). Coupé en deux, enfilé en deux bouchées, déjà regretté avant d’être complètement mâché. Réussite totale ! Finalement, Carlo mange tout son poisson sans broncher. Je pousse le bouchon un brin plus loin en commandant les couteaux à la plancha (10 €) sauce poireaux et ndjuja (saucisse calabraise pimentée). Le plat est épicé sans être piquant, les couteaux sont cuits à la perfection et ça fait du bien, un peu de légumes.

Et un peu de vin rouge aussi ça fait du bien, tenez. Delphine nous en suggère un, ne me demandez ni le cépage ni le nom, j’ai oublié, je me souviens juste qu’il est fait par des amis à elle, qu’il coûtait 36 € et qu’il était affolant. Comme Carlo a été très sage et s’est plié à mes délires iodés, je dis “OK” pour le poulet frit et laqué, que les oignons verts viennent un peu rafraîchir (9 €).

Deux desserts à la carte et impossible de choisir. D’abord une brioche perdue, ganache chocolat au lait (8,50 €), fondante, réconfortante. Puis une croûte aux pommes servie avec rivière de caramel au beurre salé (7,50 €). Les deux sont bons à se taper le front sur le zinc. Normal, me dit Delphine, son associé (et chef) Alexis, est pâtissier de formation.

Verdict

On a eu du mal à décoller du comptoir du Bain des dames. On y était bien, à papoter avec Delphine, à regarder les plats sortir et à y boire du bon vin. Je suis tombée sous le charme de cet endroit aux prix abordables et au service charmantissime, cool sans être caricatural, ce qui est loin d’être le cas de tous les “bars à vins et à manger” qui poussent comme des champignons à Bruxelles. J’y emmènerai mon pote parisien branché food et mes parents, et aucun ne s’y sentira inadéquat.

Que vous soyez prêts à faire la tournée des grands ducs ou que vous ayez envie d’un verre de vin avec une petite friture de poisson, que vous ayez 15 ou 100 € de budget, vous serez traités avec la même convivialité. Et ça, ça fait du bien aussi ! Quant au concept de petits plats à partager, j’ai enfin compris que si Carlo y adhérait moins que moi, c’est parce que j’ai une notion du partage qui n’est pas la même que la sienne. 75 % pour moi et 25 % pour lui, c’est certes peu équitable, mais je suis sûre que ses artères me remercieront un jour !

En pratique : 186 chaussée de Vleurgat, 1050 Bruxelles. T. 02.512.67.26. Ouvert du mercredi au dimanche de 17h à minuit, lebaindesdames.be

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