Manger du pain : un nouveau luxe pour les Belges ?

Le pain a toujours une place de choix dans l’alimentation des Belges. Mais avec le contexte de l'inflation et le prix des denrées alimentaires qui explosent, manger du pain est-il toujours accessible à tous les ménages ? Éléments de réponse. 

par julia mazars. crédit photo : unsplash |

A l’heure où la tendance est à une meilleure consommation, les Belges ont progressivement délaissé les grandes enseignes pour l’achat de leur pain. Oui, mais, en parallèle, l'inflation a redistribué les cartes dans notre façon de consommer. Le ministre fédéral des finances a récemment proposé une réforme pour faire passer la TVA de 6 à 9 % sur certains produits de première nécessité, parmi lesquels on retrouve le pain. Testachats estime pourtant déjà une inflation de 24% pour le pain. Le prix du pain devrait donc à l'avenir coûter encore plus cher. 

Récemment, on apprenait également que le fabricant La Lorraine Bakery Group devait retirer de la vente une large gamme de pains car ils pourraient contenir "des petits morceaux de céramique". En effet, Carrefour, Colruyt, Aldi et Delhaize ont dès lors dû retirer de la vente temporairement certains pains. Si cet incident ne s'est jamais produit auparavant, rien n'est en tout cas fait pour rassurer le consommateur qui avait l'habitude d'acheter son pain au supermarché pour un prix démocratique.

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Faut-il privilégier le pain maison ?

S’il est difficile de faire confiance aux grandes enseignes de distribution, où les Belges se procurent-ils leur pain ? Certains ont succombé à la tendance du pain fait maison pendant le confinement. Le moment était particulièrement propice puisque nous avions beaucoup de temps à tuer. Néanmoins, toutes ces personnes ont fini par abandonner pour de diverses raisons. Faire son propre pain à la maison, c’est tout d’abord, très contraignant. Il faut des ingrédients particuliers, parfois du matériel spécial et surtout ça prend du temps, beaucoup de temps. Ce sont toutes ces raisons qui ont contraint les Belges à arrêter.

Les boulangeries de quartier

Les Belges n’ont pas l’intention de se passer de pain, alors, à défaut de le faire maison, ils se rendent dans des enseignes qu'ils savent fiables. Comme Isabelle, une retraitée qui se rend une fois par semaine dans la boulangerie de son quartier. « Je prends du pain en grande quantité car je les redistribue ensuite à mes voisins qui ne peuvent pas se déplacer. Je vais à la boulangerie non seulement parce que c'est plus pratique, mais aussi parce que c’est meilleur » nous confie-t-elle. Sarah, quant à elle, est étudiante, et habite chez ses parents. « Avec ma famille, nous privilégions bien sûr les boulangeries car le goût du pain est supérieur. Mais, c’est vrai qu’elle se situe assez loin de là où nous habitons alors ça nous arrive d’acheter du pain dans les magasins type Carrefour. On essaye quand même de sélectionner les enseignes qui ont un vrai rayon boulangerie qui fait son pain de manière artisanale » nous explique-t-elle. 

Pour Patricia, il n'y a qu'une seule option possible : acheter son pain en boulangerie et uniquement en boulangerie qu'importe le prix. « La qualité du pain est primordiale pour moi. Que la boulangerie soit loin ou que j’ai peu de temps, je vais toujours faire l’effort de me déplacer. L’artisanat va toujours primer » nous raconte la quinquagénaire. Une habitude que de nombreux Belges ont décidé d'adopter également. Ce comportement devrait avant tout réjouir les boulangers, qui vivent une véritable crise. En 2023, on estime que le nombre de boulangeries en Wallonie n'a jamais été aussi bas. Il n'en resterait que 1256 dans le sud du pays. Pour soutenir le secteur, mais aussi pour privilégier le goût du bon pain, le Belge s'en retourne donc à l'une de ses plus vieilles habitudes : acheter son pain dans sa boulangerie de quartier. 

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