Qui serait capable de décrire la gastronomie italienne aujourd'hui ? Riche, complexe, mouvante... La cuisine de la nonna n'a aujourd'hui plus rien à voir avec les vieux poncifs d'autrefois. Exit la pizza, l'escalope milanaise et les spaghetti bolo. Réduire aujourd'hui l'Italie à ces recettes clichées serait comme penser que le Belge ne se nourrit que de carbonnades et d'américain frites. À Bruxelles, une adresse en particulier démontre la subtilité inouïe d'une gastronomie transalpine fidèle à ses racines. Son nom ? Miranda.
En vidéo, on vous y emmène
Sortir des sentiers battus
Nichée au coeur du quartier du Châtelain, l'adresse propose une carte qui fait revivre la cucina povera italienne, mais pas que. Leur credo ? Prouver que bien manger n'implique pas forcément des produits dispendieux et compliqués. Il suffit juste de beaucoup de talent en cuisine et d'un peu d'imagination. Frère et soeur, Alessandro et Maria sont tous les deux originaires de la Basilicate, cheville de l'Italie située entre les régions des Pouilles, de Campanie et de Calabre. Une région qu'ils ont forcément voulu mettre à l'honneur en utilisant des produits que l'on ne retrouve que sur place et en faisant revivre les traditions culinaires de là-bas. Un choix pas doctrinaire pour autant, puisque le duo s'amuse aussi avec les spécialités d'autres régions. Comme cette réinterprétation salée de la sfogliatella, un dessert typiquement napolitain.
Le règne des produits sous-cotés
Ce qui démarque donc l'adresse des autres restos italiens classiques, c'est qu'elle permet de (re)découvrir les produits oubliés de la Botte. On goûte ainsi à une cuisine italienne que l'on ne connaît finalement pas ou peu. La spécialité de la maison ? Les strascinati maison aux poivrons séchés de Senise. Des pâtes homemade faites uniquement de farine et d'eau, enrobées dans une sauce aux poivrons qui n'a rien du légume de chez nous et saupoudré de "chips" de poivron séché avec une pointe de crème de parmesan. C'est sucré et doux, mais puissant en même temps.
L'autre surprise que l'on n'avait jamais goûtée ailleurs : l'aubergine au chocolat. Une version salée d'un vieux dessert de la côte amalfitaine, au Sud de Naples. Ça donne des aubergines violettes de Sicile, fondantes, avec des pointes de chocolat noir et surmontées de feuilles de menthe. Une petite tuerie que l'on sert en guise d'entrée et qui sort de la parmigiana classique.
Des cépages autochtones italiens
On y goûte aussi des ravioli maison fourrés au caciocavallo podolico, une crème de bufala fumée, radicchio tardif de Trévise et mandarine ou encore une roulade de bœuf, purée de pommes de terre et agretti. Côté vins, tous les deux sont sommeliers. Leur carte répertorie près de 80 références différentes. On retrouve évidemment des grands crus, mais leur vrai plaisir est de dénicher des cépages autochtones italiens peu connus et de petits producteurs. Parmi eux, il y a l'Aglianico del Vulture, le roi des vins de la Basilicate évidemment.
Les prix sont légèrement plus élevés que dans un restaurant italien traditionnel, mais on y vit une véritable expérience gastronomique et non une simple pâte sur un coin de comptoir. En soirée, on déguste un menu dégustation "Ricordi di famiglia" ("souvenirs de famille" en italien) en 3 services à 54 €, ou 4 services à 69 €. Ou on opte pour le menu découverte qui varie selon les envies du chef et l'arrivage des produits. Tous les midis, le lunch en 2 services à 26 € et 3 services à à 34 € met les plats traditionnels du Sud à l'honneur selon les inspirations du chef.
Infos :
Où ? Rue du Page 38, 1050 Ixelles
Quand ? Ouvert le midi, du mercredi au samedi de 12h à 14h30. Le soir, du mardi au samedi de 19h à 23h
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