Les motifs que les tatoueurs ne veulent plus tatouer

Alors que la convention internationale des tatoueurs se tenait le week-end dernier à Bruxelles, nous sommes allés à la rencontre de plusieurs artistes pour relever les tendances du secteur.

Par Sigrid Descamps. Photos D.R., Matheus Ferrero pour Unsplash |

Ils sont belges, français, italiens, espagnols, anglais, allemands, sud-américains… Plusieurs dizaines d’artistes étaient réunis le week-end dernier sur le site de Tour & Taxis à l’occasion de la Brussels Tattoo Convention. Nous avons déambulé parmi leurs stands et, entre deux coups d’aiguille, avons échangé avec quelques-uns d’entre eux pour déceler les tendances du moment…

La vidéo du jour :

Le public : de plus en plus jeune

Si on croisait toutes les générations sur place, force est de constater que les tatouages attirent des adeptes de plus en plus jeunes. Banana Jo du studio The Wild Claw l’explique en partie par la disparition des tabous : « Aujourd’hui, un tatouage est bien plus accepté que par le passé ; quasiment tout le monde en veut un ! »

Florian, alias FloZion, artiste français, abonde dans le même sens : « Jadis plus symbolique, le tatouage est désormais plus vu comme un ornement, l’approche est plus esthétique. Dès qu’ils en ont la possibilité, de plus en plus de jeunes s’en offrent un. Ma clientèle oscille entre 18 et 45 ans.» L’Italienne Camilla Oretti n’est pas étonnée, elle qui voit des ados franchir sa porte dès l’âge de 16 ans (accompagné d’un adulte responsable, l’âge légal pour se faire tatouer étant comme chez nous, de 18 ans). Elle tempère : « Il y a des demandes que je refuse chez les jeunes clients, comme le tatouage sur le visage ou sur les mains, c’est trop visible et ils oublient qu’ils vont le garder à vie. Souvent, c’est parce qu’ils l’ont vu sur un artiste qu’ils aiment ou sur Instagram. Il faut vraiment bien y réfléchir et ne pas juste suivre une mode. »

Quels motifs sont les plus prisés ?

De stand en stand, on voit tous les styles : du gothique, de l’ultra-graphique, des fleurs, des animaux, des personnages de films ou d’animes... « Les gens savent plus ce qu’ils veulent qu’avant et laissent libre court à leur envies », commente Florian, qui pointe toutefois un boom de la culture manga et la pop culture, ainsi que des motifs simples « tout en finesse ».

Chez The Wild Claw, on note une demande accrue pour « la forêt à l’avant-bras, les lignes noires et le total black. »

Banana Jo : « Au départ, il s’agissait de gens qui voulaient couvrir un précédent tatouage ; avec Instagram, c’est devenu un motif à la mode. On nous demande aussi beaucoup le lion surmonté d’une couronne. » 

Un motif souvent demandé auprès de Camilla également : « C’est un tatouage courant chez les joueurs de foot, une grosse source d’inspiration pour pas mal d’hommes. Les ados, eux, sont également fort inspirés par les artistes de trap music, style très en vogue en Italie ».

Stop !

Enfin, on n’a pas résisté à l’envie de leur demander quels motifs ils en avaient marre de tatouer… Si Camilla avoue ne pas trop aimer dessiner les motifs « à la mode, que l’on voit partout », Banana Jo nous lance en riant : « Il va vous falloir un plus gros carnet pour tout noter (rires). » Lui, et ses acolytes de the Wild Claw, nous dresseront tout de même leur top trois : « Alors dans l'ordre, on dirait les montres de gousset, les ailes d’ange dans le cou...

E le ‘vainqueur’... « l’infini ; celui-là, on n’en peut vraiment plus ! »

Florian confirme : « En effet, l’infini, c’est l’overdose. Ca et les envolées d’oiseaux ! »

Si d’aventure, vous pensiez vous faire encrer, vous savez donc ce qu’il ne faut pas demander !

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